Emmanuel Macron ou le « livre rose du communisme »
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Le vent a tourné. Cette semaine, il souffle de l’Est : notre girouette nationale est dans sa phase d’ostalgie [néologisme désignant la nostalgie de l'ancienne Allemagne de l'Est, terme étendu aux autres pays de l'Est ; nostagie du système communiste, NDLR]. De l’interview au quotidien L’Humanité à l’invitation des Soulèvements de la Terre au Salon de l’agriculture en passant par l’éloge de « l’idéal communiste », Emmanuel Macron roule pour la gauche extrême, parti de l’amour et de la tendresse.
L’homme Macron n’aime rient tant que s’écouter parler. Trois hommages nationaux en quinze jours et le voilà aux anges. Se laisser aller à son style ampoulé, se vautrer dans le lyrisme, se fabriquer un visage grave, lever les yeux au ciel, prendre un ton inspiré… c’est tout ce qu’il aime. Alors, mercredi soir, recevant dans la crypte du Panthéon le couple Manouchian et les mânes de leurs amis morts en résistance à l’occupant nazi, il a vanté « l’idéal communiste » qui les animait.
"Parce qu’ils sont communistes, ils ne connaissent rien d’autre que la fraternité humaine, enfants de la Révolution française, guetteurs de la Révolution universelle" : le lyrisme de Macron au sujet du totalitarisme communiste fait polémique pic.twitter.com/yBavsRhApy
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) February 22, 2024
« Après 1789, après 1793, il rêve l'émancipation universelle pour les damnés de la Terre », dit le Président, qui ajoute, parlant de Manouchian et de ses camarades fusillés : « Parce qu'ils sont communistes, ils ne connaissent rien d'autre que la fraternité humaine, enfants de la Révolution française, guetteurs de la révolution universelle. »
Ah… le communisme, les purges, les famines, le goulag, le KGB et la Stasi, les assassinats politiques, le camarade Staline, le pacte germano-soviétique… Finalement, tout ça, c’était le bon temps, inspiré d’une Révolution française dont Macron oublie sans doute qu’elle sombra dans « le Grand Soir » de la Terreur.
L'outrage aux victimes
Les réactions d’une droite indignée face à ce révisionnisme amoureux n’ont pas manqué, toutes rappelant le chiffre, aujourd’hui incontesté, de 100 millions de morts dus à cette idéologie si généreuse. Parmi celles-ci, la sénatrice LR Valérie Boyer a d’ailleurs rappelé la proposition de loi déposée au Sénat en avril 2023 pour instituer une « Journée nationale d’hommage aux victimes du communisme ».
S’il est une autorité pour remettre l’Histoire à sa place, c’est bien Stéphane Courtois, qui a dirigé le fameux Livre noir du communisme paru en 1997 (Éd. Robert Laffont). Dans un long entretien au Figaro, où il retrace précisément le parcours d’Issak Manouchian, il souligne ainsi que « cette célébration repose sur une héroïsation résistantialiste construite par le Parti communiste dès l’après-guerre ». Et « si sa mort précoce face à l’ennemi ne peut qu’émouvoir et susciter l’admiration, en réalité, Missak Manouchian fut un modeste résistant ». Pour lui-même et son épouse Mélinée, « comme pour tout cadre communiste de cette époque, dit Stéphane Courtois, la vraie patrie était l’URSS ». Et de rappeler d’ailleurs que Mélinée Manouchian, partie en 1945, « devenue apparatchik à Erevan, n’a quitté l’Arménie soviétique qu’en 1963, tout en restant sous le contrôle d’agents soviétiques et en nourrissant le mythe du grand résistant Manouchian ».
Si Emmanuel Macron s’intéresse à l’Histoire, c’est toujours pour la tordre à son profit. Du moins l’espère-t-il. Dans sa guerre obsessionnelle contre le Rassemblement national, sans cesse ramené aux « heures sombres de notre Histoire », tout est bon, y compris réécrire le livre rose du communisme.
60 commentaires
Comment parlera t-on de Macron et son « rêgne » dans quelques années ?
Quand je lis quelque chose sur Macron, l’anecdote espagnole d’un idiot qui fait un horrible cours dans lequel il ne dit que des bêtises, me vient à l’esprit. Une fois cette opération terminée, le conférencier attend les applaudissements habituels, mais le public, toujours abasourdi par l’accumulation d’absurdités entendues, ne fait rien. Et soudain, une voix se fait entendre au fond de la salle : ¡Imbécile ! Eh bien, c’est ce qu’il faudrait crier à Macron lorsqu’il termine ses discours : imbécile !
De Staline et Hitler, lequel était le pire? Méfions nous de Attal. Il parait que ceux qui le connaissent bien depuis sa jeunesse le décrivent comme….Je vous laisse chercher…. Un loup sous une peau d’agneau…
Ah, le beau communisme ! Parlez-en aux Polonais affamés jusqu’en 1977, et surveillés de partout avec des chiens policiers !
En vantant l’idéal communiste, cette ODE vénéneuse est une insulte à tous les morts du communisme ! Dans le reporte d’ARTE « les résistants à la retraite » on y voit Mélinée aux cheveux blancs relater avec force et colère la dernière soirée passée avec Missak où elle l’implorait de se mettre au vert en province. Je suis le chef, je ne peux pas lui répondit il. C’était sans compter que la hiérarchie communiste refusait, et au contraire demandait au groupe d’intensifier, d’amplifier leurs attentats …… on connait la suite. Ces résistants juifs de toutes nationalité censés salir la résistance française ne gênait-elle pas la résistance française ?
De l’outrage à la récupération ! Concernant le poème de l’Affiche Rouge, Maurice THOREZ alors chef de l’Humanité, demande à Aragon d’écrire un poème sur les Arméniens, ce qu’il fit en une nuit (11 ans après comme le dit d’ailleurs le poème). Les communistes ont ainsi récupéré l’évènement à leur profit ! Sachant que THOREZ bien que mobilisé, déserte et rejoint Moscou pour se mettre à l’abri, il y passe la guerre ! ….. pas très….. résistant Monsieur Thorez !
La nationalité française lui fut retiré et pourtant il fut gracié et amnistié par le Général De Gaulle !
THOREZ le chef du journal l’Humanité alors que mobilisé a pourtant déserté en Russie où il s’est mis à l’abri pendant la guerre
À quand la journée de deuil pour les victimes du macronisme?…
Il va falloir y penser, et tous les « panthéoniser », comme ils disent.
Pour tordre le cou à l’Histoire, il faut déjà la connaître…Macron n’argumente que des lambeaux falsifiés ou tronqués trop souvent colportés.
Le petit père des peuples est tout content de son petit camarade !
Le petit père des peuples. Il faut ajouter le grand Staline. J’étais en Indochine le jour de sa mort. Le commandement nous avait demandé de mettre le drapeau en berne dans tous les postes. Aucun ne l’a fait. Nous devions mettre le drapeau français en berne pour un tueur en série et qui armait les viêts? Mais ou allons nous?
Oser évoquer « l’idéal communiste », il faut le faire ! Admirons au passage le silence assourdissant de tous les hommes politiques se prétendant de droite face à cet effarante évocation. Décidément, il est de plus en plus urgent de se débarrasser de la macronie le plus vite possible et « quoi qu’il en coûte »….
Et de ceux qui se prétendent de droite aussi.