Emmanuel Macron parle intelligence artificielle alors qu’il a le feu à la grange

Mardi soir, après une première journée de grève réussie à la SNCF, le leader de la CGT Philippe Martinez a appelé Emmanuel Macron à se "déboucher les oreilles". Philippe Martinez n'est pas mon maître à penser, mais dans les circonstances actuelles, il a raison.

En effet, l'incendie prend de toutes parts. Dans les transports publics, durablement désorganisés à partir de mardi. Dans les universités, où les mouvements blocage et anti-blocage montent en puissance. Mais aussi - beaucoup moins médiatisés, mais généralisés – dans beaucoup d'établissements scolaires où le climat, déjà lourd pour les enseignants, se dégrade rapidement, et où l'administration, au lieu de sévir contre les cas lourds qui mériteraient des exclusions définitives, cherche à culpabiliser les professeurs. Et ne parlons pas du feu racaillo-islamiste, qui fait plus que couver dans nos banlieues et nos petites villes.

Cela fait beaucoup, et, chez moi, cela s'appelle « avoir le feu à la grange ».

Or, quand on est président de la République et qu'on a le feu à la grange, on ne se contente pas de flatter la France patriote par un discours bien tourné aux Invalides, ni de s'assurer du soutien de la France people-Closer avec un bain de foule au Touquet. Encore moins de montrer sa maîtrise du dossier « intelligence artificielle » sur le site californien technico-utopiste Wired. Cela, c'est le rôle d'un Jacques Attali, de le faire. Mais faut-il rappeler à M. Macron qu'il n'est plus le sous-conseiller de cet ex-conseiller présidentiel ?

M. Macron est président de la République, et il devrait voir qu'en ce printemps 2018, le climat est à l'orage, loin du ciel bleu de la Silicon Valley ou du Touquet.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 01/05/2019 à 3:33.

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