Emmanuel Macron, Penelope, Marielle et sa « gouvernante » : la fable des emplois fictifs (et la morale !)

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Gouverner, tout un art. Et quand il s'agit d'un pays comme la France, un art supérieur. Mais gouverner la Macronie, c'est aussi un sacré truc. Entre les pilotages de l'ordre public en mode Castaner-LBD, les intrusions d'Alexandre Benalla au cœur du pouvoir - et dans les manifs où il n'avait rien à faire non plus - et les étranges façons de gouvernante de Mme Loiseau qui voulait donner deux claques à M. Dupont-Aignan, on est un peu surpris de la gouvernance de la majorité d'Emmanuel Macron.

Gouvernante ? C'est justement un problème de gouvernante - et donc un nouveau problème de gouvernance pour Emmanuel Macron - que vient de révéler L'Obs pour une autre « tête » de la Macronie : Marielle de Sarnez, 68 ans, bras droit de François Bayrou, députée de Paris et présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, éphémère ministre des Affaires européennes en 2017, et bien plus longtemps députée européenne MoDem, de 1999 à 2017.

En pleine campagne pour les élections européennes, justement, l'affaire est embarrassante pour la Macronie. Nous savions que si François Bayrou et Mme de Sarnez avaient dû démissionner au printemps 2017, c'est qu'une enquête préliminaire avait été ouverte pour « abus de confiance » concernant des soupçons d'emplois fictifs visant des eurodéputés et leurs assistants parlementaires, en particulier MoDem.

Visiblement, l'enquête a passé le stade des préliminaires et L'Obs a recueilli le témoignage éloquent de Karine Aouadj, rémunérée pendant plus de dix ans par le Parlement européen mais qui avoue avoir essentiellement travaillé pour Marielle de Sarnez, non pas en tant qu'attachée parlementaire, mais comme… « gouvernante ».

Aux enquêteurs, elle a déclaré : « Le travail que j’ai effectué en tant qu’assistante parlementaire est dérisoire. » Elle le chiffre à 4 % de son temps de travail. Elle ne serait allée à Strasbourg que « pour le dîner de Noël des collaborateurs ». Elle reconnaît sans détours : « J'ai été son assistante personnelle, jamais son assistante parlementaire européenne. » Et elle donne des exemples, une jolie liste à la Prévert que les tweetos se sont amusés à reprendre et à compléter, comme il se doit : « organisation de week-ends de loisirs, réservation de restaurants, de billets de train, pressing, etc. ».

« Soupçon d'emplois fictif », donc, pour le MoDem et la Macronie. Cela fait désordre et nous ramène à l'affaire Fillon, et à cette pauvre Penelope, qui ouvrit la voie de l'Élysée à Emmanuel Macron. Quelqu'un parlait, ici, de retour de boomerang ? Faut-il mettre un s à boomerang quand il y en a plusieurs ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 17/05/2019 à 14:57.
Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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