Emmanuel Macron : sag warum…

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François Hollande était, à bien des égards, un étonnant président de la République. Emmanuel Macron serait plutôt, à bien des égards, un inquiétant président de la République.

Louant l’amitié franco-allemande après la signature du traité d’Aix-la-Chapelle, lors d’une intervention retransmise en direct, Macron nous a gratifiés d’une de ses inénarrables sorties dont il a le secret quand il se trouve à l’étranger :

« La part que je ne comprends pas en allemand a un charme romantique que le français parfois ne m’apporte plus. »

Comme d’habitude, nous retrouvons dans ce genre de propos du président de la République l’ambiguïté (« parfois ») qui se voudrait subtile. Ce flou ne parvient cependant pas à cacher un profond fossé entre la personne d’Emmanuel Macron et tout ce qui est français.

L'art français, il ne l’a jamais vu. Quant aux Français, ne revenons pas sur les qualificatifs injurieux ni sur les défauts chroniques selon lui, mis en relief par sa prétendue lucidité. L’analyse, sommaire, semble surtout tenir du règlement de comptes d’un adolescent en révolte contre l’autorité parentale. Inversion des rôles ou « en même temps » ?

À Aix-la-Chapelle, c’était au tour de sa langue maternelle de subir ses insinuations en terre étrangère.

Évidemment, cette nouvelle déclaration, pas franchement francophile, a déclenché une vague de commentaires sur les raisons pour lesquelles le chef d’État français semblait préférer l’allemand au français.

Qu’est-ce qui pousse monsieur Macron à critiquer ouvertement son pays et ses habitants lorsqu’il se trouve hors de France ? Une manière malsaine et quelque peu infantile d’essayer de se concilier un public étranger sur le dos des Français ? La volonté de s’affirmer citoyen de l’Europe ? Se rêve-t-il en futur président de cette nouvelle entité ?

Quelle est la source de cette profonde xénolâtrie ? Pourtant, né avec une cuillère en or dans la bouche, élu sans coup férir président de la République, il devrait être le plus francophile des Français. Il devrait adorer ces Français qui l’ont porté au pinacle ! Eh bien, non, il ne cesse de les brocarder. Force est de constater que, fraîchement promu inspecteur des finances, il a immédiatement tourné le dos à l’État et s’est mis au service de la finance internationale.

Va-t-il bientôt nous vanter les saveurs incomparables de la cuisine allemande ? Va-t-il préférer la douceur du climat estonien et abandonner le fort de Brégançon ? Le verra-t-on s’extasier devant la rigueur maltaise ? A-t-il vu l’art irlandais ? Préfère-t-il le vin luxembourgeois à tous les autres ?

Pourquoi tant de haine ? Comme disait la célèbre chanson (allemande) des années soixante, « sag warum… »

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