Emmanuel Macron tape du poing sur la table. Si tout va bien, la campagne de vaccination devrait s’accélérer

vaccination

En 2 CV Citroën, les médecins vaccinateurs arrivent aux abords des EHPAD. Vitesse de pointe 80 km/h. Partis depuis trois jours, leur périple fut chaotique. Ah, zut ! Ils ont oublié les seringues à la maison. Retourner, revenir. Compter une bonne semaine.

Lorsqu'il arrive à la réunion de crise Covid-19, Emmanuel Macron a cette vision de la campagne de vaccination dans la tête. Nous sommes la risée de l'Europe. Le compteur affichait 138 personnes immunisées, contre 60.000 en Allemagne. Le président est à cran. Face aux ministres et sommités de la santé présents, il agite le guide de 45 pages destinés aux directeurs d'EHPAD. « C'est quoi, ce truc ? » lance-t-il. « Qui a écrit ça ? »

Les participants s'entre-regardent. C'est pas moi, c'est pas lui, c'est pas nous… L'auteur n'est pas là. Épuisé par la rédaction de l'opuscule, il récupère dans un sanatorium de l'ENA. « Les Français nous prennent pour des fous », enrage le chef de l'État. « Je veux qu'on accélère vraiment sur les vaccins. Je ne comprends pas pourquoi on impose une consultation avant. Faites-moi sauter tout ça ! » Boum ! Pourrions-nous aller jusqu'à une vaccination à l'explosif ? se demandent les pontes réunis autour de la table. Quelqu'un suggère de positionner des tireurs d'élite de seringues aux alentours des EHPAD. Un bon moyen de rattraper le retard avec l'Allemagne. Envoyer des chars pour stopper la progression vaccinale outre-Rhin ? suggère un autre. La réunion part en vrille…

Le temps n'est plus à la tergiversation. Le Président a demandé d'aller à contre-courant des recommandations de la Haute Autorité de santé qui préconisait de doubler le consentement par un rendez-vous préalable avec un praticien. Perte de temps. On pique, et on discute après. « Non madame, c'était un moustique. En attendant, lisez l'opuscule de 45 pages. Il y a des mots fléchés à la fin. »

L'enjeu est clairement défini par un fidèle macroniste cité par Le Point : « Si on se rate, ce n'est même pas la peine qu'il envisage de se représenter. » L'homme aurait énoncé ce terrible constat en frémissant, d'après le magazine. La perspective terrorise les instances marcheuses qui voient déjà les affiches pour convaincre les Français : « Il a tout piqué ! » Percutant, simple et efficace. Un EHPAD en arrière-plan, un paysage bucolique, quelques infirmières dans un champ. Oui, ils la sentent bien, cette campagne.

En quittant la réunion, Emmanuel Macron imagine le médecin remontant à bord de sa 2 CV Citroën… Démarrage en trombe. Cette fois, la bonne sœur des films de De Funès est au volant. Ah ah ah ah. Et elle rit et rit encore… À ses côtés, le soignant n'en mène pas large. « Ne craignez rien, mon fils, nous roulons pour la victoire d'Emmanuel ! » Ah ah ah… « Mais la santé des Français, ma sœur ? » rétorque le médecin. Ah ah ah ah ah ah ah ah… « Comme vous êtes drôle, mon fils ! »

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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