Emmanuel Macron, vent debout contre… la culture woke !

macron

La campagne du candidat Macron (qui n'a rien à voir, que ce soit clair une bonne fois pour toutes, avec le Président Macron) n'en finit pas de surprendre. Campagne éclair, certes, campagne foudroyante, surtout. En artiste consommé du « en même temps », il en a promis pour tous les goûts. Un peu de Pécresse par ici, un peu de Zemmour par là, une pincée de Le Pen (mais pas trop), tout ça au shaker et paf ! ça fait un programme électoral. Ou presque. La colonisation, un crime contre l'humanité, mais en même temps, la France, un beau pays ; les gens ne sont rien mais il a appris à les aimer ; la culture française n'existe pas... mais, donc... Emmanuel Macron ne supporte pas la culture woke et s'oppose au déboulonnage des statues.

Interrogé par La Première, la chaîne des outre-mer, le candidat (pas le Président) a dit très précisément : « Je déteste ce truc, je suis contre la woke culture. » On sait, bien sûr, que notre Président n'est plus tout à fait lui-même quand il voyage loin de la métropole. On se souvient de ces moments gênants lors de son déplacement de début de quinquennat, avec deux jeunes repris de justice. La vitamine D, ça vous change un homme. Face aux outre-mer, où l'on prend souvent en pleine figure les fractures de tout le pays (valeurs traditionnelles contre wokisme, chômage, désœuvrement), il n'a donc pas déçu.

Alors, comme ça, il « déteste ce truc » ? Organisateur de colloques repentants, pourvoyeur de déclarations pleines de honte et d'excuses filandreuses face aux anciennes colonies de la France, remplaceur de noms de rues par des personnalités issues de la diversité, s'opposant mollement à une écriture inclusive qu'il a laissée proliférer partout, on ne s'attendait guère à voir Macron anti-woke. Que dira-t-il, la semaine prochaine ? Ca pourrait ressembler à ça : « Les outre-mer sont une cicatrice de notre passé commun fait de douleurs, de séparations, d'arrachements même - et pourtant, de cette commune fierté de faire France, ensemble, dans une promesse républicaine renouvelée. » Pas compliqué, en somme, d'imiter le Président... pardon, le candidat. Il suffit d'un peu de grandiloquence, d'un peu de lyrisme Carrefour, de quelques mots à la mode et, surtout, d'imaginer la voix de notre maître.

La woke culture, c'est s'excuser d'être ce que l'on est, d'habiter le pays où l'on habite, c'est refuser de glorifier sa propre histoire, c'est être convaincu qu'il y a un privilège blanc, c'est penser que les minorités de toutes sortes ont tous les droits... c'est le quinquennat de Macron, en fait. Pourquoi détesterait-il ce truc ? Pourquoi penserait-il qu'il faut être contre, puisqu'en réalité, il a tout fait pour ? Est-ce pour fidéliser une dernière fois les bourgeois de droite, en vue du second tour ? Ce vote-là lui est déjà acquis. Pour aller chasser sur les terres de l'extrême ultra super droite ? C'est peine perdue. Peut-être est-ce juste un signe de sa « pensée complexe ». Peut-être fait-il œuvre de pédagogie en nous faisant partager sa détestation momentanée de quelque chose qu'il a promu pendant cinq longues et pénibles années... Allez savoir.

Merci, en tout cas, au candidat Macron de s'opposer courageusement au Président Macron par cette lapidaire déclaration. C'est une petite phrase qui, comme toutes les sorties calculées qui se veulent choquantes de sa part, a quelque chose d'un peu familier, d'un peu canaille, pour faire peuple - en réalité pour ajouter une couche de mépris supplémentaire à un quinquennat qui n'en a pas manqué. Si l'on n'a guère d'illusions sur sa sincérité, on peut tout du moins, avec un petit peu de charité, lui reconnaître d'avoir dit que la culture woke (qui est plutôt, d'ailleurs, la négation de la culture occidentale) était un truc détestable.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Et pourtant « il n’y a pas de culture Française ». Mais çà, c’était le Président Macron, pas le candidat Macron. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, ou plutôt il y a aussi des imbéciles qui changent d’avis. Ou plutôt, c’est comme les promesses électorales, il n’y a que les électeurs imbéciles qui y croient.

  2. Tout ce gloubi-boulga macronien annoncé avec effets théâtraux devant un parterre de « fans » recrutés par le biais d’une petite annonce à Pôle Emploi, pas encore rebaptisé « France travail » !
    C’est « Croquignolet » en fausse campagne !

  3. Pas d’erreur, nous sommes toujours en Absurdistan, nous y sommes même tellement que plus personne ou presque ne relève ce genre de faits, tellement nous y sommes habitués depuis cinq ans.

  4. Pour palier à la crise énergétique, je propose que l’on recycle machiavel en éolienne ! L’avantage que cette éolienne là, tournerait 48 h sur 24 …. Pas besoin de vent pour l’actionner !

  5. Il dit à chacun ce qu’il veut entendre et une fois élu il fera comme bon lui semblera, comme d’habitude

  6. Excellent le candidat qui s’oppose au président .. c’est tout à fait ça tout le temps et les gogos marchent …

  7. Et les Français vont encore redonner leurs voies à ce misérable menteur et escrocs c’est ce mot qui s’impose en l’écoutant donner des leçons jusqu’au Président lui même. Sait t-il encore qui est qui et qui fait quoi ? certainement car l’objectif, le vrai est de continuer à prendre les gens pour des imbéciles ce qu’il sait faire de main de maître.

  8. M. Florac explique bien  »l’en même temps » Macron qui réussi à plaire à la majorité qui est satisfaite avec les mots. Il a bien compris ses électorats et pratique le  »wedge politics » pour avoir leurs votes. Il nous méprise sachant qu’avec les médias dans sa poche il ne sera jamais imputable envers nous. Il passera parce que nous sommes désengagés et neutralisés.

  9. Il feint une détestation du « truc » woke tout en idolâtrant le « Machin » européiste.
    Pas très cohérent, mais si ça l’était Macron ne serait plus Macron.

  10. S’il ne dissimule pas, s’il n’est pas un faux derche, le roi des hypocrites, alors quel bordel dans cette boîte crânienne : « oui, non, je suis, je suis pas, je woke, je woke pas ». Y a urgence à serrer quelques boulons, à huiler le logiciel !
    Réflexion faite, je pencherais pour la première hypothèse, la sournoiserie, la fouberie scapinée du petit Machiavel lustré. Traduction éclairante et gauloise : « il nous prend pour des cons ».

  11. Pour ma part je n’ai pas du tout envie d’être charitable avec ce charlatan qui ment comme un arracheur de dents sur tous les sujets. J’ai plus envie d’avoir une pensée charitable pour les dentistes…

  12. Et comme il fait du en même temps, il continuera sa désastreuse politique, s’il est élu (qu’on en soit préservés).
    Et oui les minorités ont des droits (fort heureusement), et ils doivent être ceux de la majorité ! Pas plus, pas de différenciation ! Les mêmes lois pour tous (si seulement il n’y avait pas eu le mariage pour tous – je suis homo mais, ça non. Le mariage c’est un homme et une femme) et pas faites pour satisfaire une partie seulement (PMA pour toutes).

  13. Elle est bien bonne ,celle-là ! Il est capable d’affirmer n’importe quoi : personne ne le contrdit de face….

  14. Quel pantin , il arrive même à se contredire et critiquer tout seul sa politique .Ce menteur n’en mène pas large il sent sa fin proche et tout est bon pour garder la tête hors de l’eau ,mais désolé il va bientôt couler pour le bonheur de la grande majorité des français .

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