Emmanuel Macron veut écraser la contestation par une overdose de com’
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Donc, après Pernaut jeudi, ce sera Plenel et Bourdin dimanche. Il y en aura pour tout le monde, pour tout le peuple, tous les peuples. Celui de TF1 et celui de Mediapart. Il y en aura... « en » ? Mais de quoi, au juste ? Du Macron, de la parole présidentielle à longueur d'antenne, de la pédagogie, de la conviction, des éléments de langage nouveaux, aussi nouveaux que ces « formats » d'interviews jamais vus. De quoi alimenter des centaines de papiers dans toute la presse. De quoi imprimer du "Macron" dans toutes les têtes. Du Macron coulant à flots pour submerger et saturer l'info. Les cheminots, les zadistes, les étudiants et quelques autres croyaient occuper le devant des écrans, ils en ont été expulsés par le Président.
C'est une stratégie à double tranchant : soit elle se révèle gagnante et le Président en tirera un gain considérable pour asseoir davantage son pouvoir ; soit elle personnalise et focalise à l'extrême les mécontentements présents et futurs, et le Président verra sa carte populiste se retourner violemment contre lui.
Mais cette stratégie d'overdose de communication, d'« overcom' » - pour lui trouver un néologisme - n'a rien d'étonnant, non pas dans la relation du Président avec « son » peuple (pour parler son langage monarchique), mais surtout dans sa stratégie vis-à-vis des journalistes. Depuis le début, il a choisi d'imposer ses règles, de les tenir à distance, tout en les utilisant. Pour cette séquence, le coup est gagné : réussir à traîner Edwy Plenel jusqu'à la table présidentielle en plein conflit avec la gauche radicale dont le fondateur de Mediapart est l'un des principaux relais est un véritable coup de maître. Et parvenir à susciter des critiques internes au sein de la rédaction de ce média en est un autre. En effet, elle s'est désolidarisée de la démarche de M. Plenel, le faisant presque passer pour traître à la cause :
Mediapart n'est plus la puissance invitante, et la rédaction n'est pas conviée à la table de l'entretien. Le collectif journalistique cède la place à un duo d'hommes blancs de plus de 60 ans, désigné par le président : zéro parité, zéro diversité, personnalisation poussée à l'extrême.
Emmanuel Macron a réussi à créer l'événement autour de lui et de sa communication, au point d'en faire oublier les questions de fond. Mais il n'est pas certain que les classes populaires, au sein desquelles il est de plus en plus impopulaire, soient dupes et se laissent séduire par cette mousse, ces jeux entre un Président surdoué de la com' et des journalistes dont l'impertinence est toute relative.
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