Emmanuelle Ménard : « J’ai été l’objet d’insultes, de menaces de mort par téléphone… »
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La semaine dernière, le compte Twitter d'Emmanuelle Ménard a été suspendu, après ses propos au second degré sur Greta Thunberg. La députée de l'Hérault s'en était expliquée ici même. Elle a donc ouvert un deuxième compte qui vient aussi d'être suspendu. Réaction d'Emmanuelle Ménard au micro de Boulevard Voltaire.
Vous en êtes à votre deuxième compte Twitter supprimé en quelques jours. Avez-vous plus d’informations à nous donner ?
Mon deuxième compte Twitter a été suspendu en 24 heures, alors que quasiment 5.000 personnes m’avaient suivie lorsque j’avais créé ce second compte. Tous ces gens n’étaient pas forcément d’accord avec moi, mais ils souhaitaient me suivre en signe de solidarité. Ils étaient, comme moi, outrés de la censure dont j’avais fait l’objet pour mon premier compte.
Votre premier compte Twitter avait été supprimé parce que vous aviez tweeté « Dommage que la fessée soit interdite en France parce que Greta Thunberg en aurait bien mérité une ». C’était évidemment du second degré, mais a priori les algorithmes de Twitter ne connaissent pas le second degré...
Je ne sais pas si ce sont les algorithmes de Twitter qui ne comprennent pas le second degré ou la foule de signalements dont j’ai fait l’objet. J’ai également fait l’objet d’insultes et de menaces de mort par téléphone. On ne peut pas toucher à l’icône Greta Thunberg !
Twitter a suspendu le compte sans se poser de questions. C’est exactement ce que je dénonçais dans l’Hémicycle quand on discutait de la loi Avia. Elle n’est pas encore entrée en vigueur, mais c’est dans l’air du temps. Pour tout ce qui relève de la violence ou à la haine, tout va bien, il n’y a pas de problème. Les réseaux sociaux les enlèvent et ils ont bien raison de le faire. En revanche, tout ce qui est dans la zone grise, comme effectivement mon tweet, cela pose un problème. Ce second degré est difficilement compréhensible pour tous. Par mesure de sécurité et par peur d’être sanctionnés, les réseaux sociaux vont supprimer les messages.
Comme je n'ai pas accepté de m’excuser, ils ont supprimé mon message et ont suspendu mon compte. J’ai souhaité faire appel. C’est pourquoi mon compte est suspendu jusqu’à la fin de l’appel. Ils ne me disent évidemment pas combien de temps cela prendra.
Vous êtes fortement opposée à la loi Avia. Cette loi a pour but de sanctionner les moyens d’expression dits "incitant à la haine" et les "propos extrémistes". La loi Avia met-elle en péril notre liberté d’expression ?
Absolument ! Elle va donner toute puissance et tout pouvoir aux plateformes et aux réseaux sociaux pour décider en 24 heures de ce qui peut être dit ou non sur les réseaux sociaux.
Je vous rappelle que la limite sur ce qui est acceptable ou non est parfois très étonnante. Les appels à l’apologie du génocide seront interdits. En revanche, les propos négationnistes ne seront pas visés dans le cadre de la loi. Expliquez-moi pourquoi. Lorsqu’on a pointé du doigt ce problème, le gouvernement et la députée Avia étaient bien incapables d’avoir une explication logique sur le sujet.
Ce problème avait été laissé de côté quand les rédacteurs de la loi nous ont présenté leur proposition de loi. Il y a beaucoup de flou.
Les zones grises, comme je les aie appelées, ont été balayées d’un revers de main par la majorité et le gouvernement. Mais elles existent, évidemment. On laissera toute latitude aux plateformes et aux réseaux sociaux pour s’en occuper sans avoir recours à un juge, contrairement à ce qui est dit par le gouvernement pour nous tranquilliser.
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Liberté d'expression
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