En 2022, l’esclavage se porterait bien, mais pas là où on le dit…

esclavage

Le Monde, peu suspect par ailleurs de propagande radicale, vient de publier une édifiante enquête sur l'esclavage moderne. Ses conclusions vont vous surprendre, ou pas, d'ailleurs. Figurez-vous que l'esclavage est encore largement pratiqué dans le monde. Des milliers de personnes originaires d'Afrique sont exploitées et humiliées et font des travaux épuisants, avec papiers confisqués, menaces de mort et tout le toutim.

Comment est-ce possible, me direz-vous, puisque l'esclavage était un truc de Blancs et que, depuis son abolition dans tous les pays occidentaux, les méchants Blancs, responsables de tous les maux du monde, à l'exception des éruptions volcaniques et des nuées de sauterelles (et encore…), font désormais eux-mêmes ou font faire par des machines de Blancs les travaux pénibles.

Eh bien (c'est là que l'on tombe de l'armoire), Le Monde, avec cette propension héroïque au journalisme d'investigation, lâche une bombe : les esclaves en question sont amenés d'Afrique dans des pays arabes. Du Liban au Qatar, les Africains rabattus par leurs compatriotes sont contraints à se tuer (parfois au sens strict) à la tâche. C'est assez curieux, d'autant plus que ces pays africains et arabes ont en commun l'appartenance à la oumma, la communauté musulmane.

Est-ce à dire que ce que disent les historiens sur le commerce triangulaire (capture d'Africains par d'autres Africains puis revente à des Arabes), non seulement était vrai, mais est encore en usage et que l'islam ne serait pas toujours une religion de paix, d'amour et d'égalité de tous les musulmans les uns par rapport aux autres ?

On n'ira pas jusque-là, mais…

Si l'on remonte au bilan humain de la Coupe du monde de football, qui aura lieu au Qatar, on avance le chiffre de 6.500 travailleurs pakistanais (musulmans, comme leurs employeurs) morts sur le chantier. Quiconque a travaillé dans un pays du Golfe a déjà vu comment les maîtres du lieu se comportaient avec leurs « employés » pakistanais, c'est-à-dire d'une manière parfaitement odieuse et sans le moindre égard dû à un être humain. Inacceptable.

Quand Christiane Taubira a fait voter la sinistre et stupide loi mémorielle sur l'esclavage, reconnu (sous la forme du commerce triangulaire uniquement) comme un crime contre l'humanité, la question lui avait été posée : pourquoi n'avait-elle pas étendu cette qualification à tous les esclavages, y compris celui des Africains entre eux et des Arabes vis-à-vis des Africains ? Elle avait répondu sans détour : « Pour ne pas faire porter ce fardeau » aux descendants d'esclavagistes africains ou arabes.

La culpabilité, de fait, ne semble pas étouffer les élites du Qatar ou du Liban. Encore un truc de Blancs, le repentir, probablement.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

34 commentaires

  1. Je conseille de lire ou relire « Le génocide voilé » de Tidiane N’diaye. Il décrit avec précision l’esclavagisme des Africains par les Arabes depuis 13 siècles. Avec plus de 17 millions d’esclaves. Il y a aussi les ouvrages du pasteur-explorateur Ecossais David Livingstone.

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