En Chine, on dénonce les chrétiens par SMS et on détruit même des églises en quinze minutes

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Destructions de croix sous prétexte d’enfreindre les règles d’urbanisme, suppressions d’allocations pour avoir refusé d’ôter des images pieuses chez soi, symboles chrétiens remplacés par des images de Xi Jiping et, plus récemment, réécriture d’un passage de la Bible… Telles sont les oppressions quotidiennes que subissent les catholiques de Chine et révélées par Aleteia. Dernier exemple en date, donc, cette tentative de réécriture du passage sur la femme adultère dans le Nouveau Testament : Jésus aurait lui aussi lapidé la femme adultère en prêchant : « Moi aussi je suis pécheur, mais si la loi ne devait être exécutée que par des hommes sans faute, la loi serait vaine. »

Affirmer que la Chine n’est pas un pays de grandes libertés est une belle lapalissade. Quand Boulevard Voltaire avait interrogé une Chinoise sur le confinement, celle-ci avait accepté de témoigner mais en concluant ses réponses par une allégeance au Parti communiste chinois.

Il en est de même à l’égard de la liberté religieuse et du christianisme. Redevenu légal en 1978, il n’en demeure pas moins deux églises : l’officielle, appelée Église patriotique et sous le contrôle du gouvernement (églises interdites aux moins de 18 ans, surveillance des familles catholiques, développement de la présence de la police politique lors des messes…), et l’Église clandestine. Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de Conflits, explique au Figaro que ces vexations sont liées à l’absolutisme du communisme : « La liberté est nulle ou plurielle. S’il n’y a pas de liberté économique et politique alors, nécessairement, il n’y a pas non plus de liberté religieuse. À l’inverse, s’il y a la liberté religieuse, cela conduit conséquemment à la liberté politique. Ce qui menace donc le fondement même de l’existence du Parti communiste chinois. La répression contre les chrétiens n’est donc pas conjoncturelle, elle n’est pas une lubie de Xi, elle est consubstantielle à la nature du communisme, même si un dirigeant peut actionner le levier répressif avec plus ou moins de détermination. »

Aussi, depuis février 2020, il est désormais demandé à tous les groupes religieux d’« adhérer à la direction du Parti communiste chinois, respecter la Constitution, les lois, les règlements, les règles et les politiques, adhérer au principe de l’indépendance et de l’autonomie gouvernementale, adhérer à la direction de la religion chinoise, appliquer les valeurs fondamentales du socialisme et maintenir l’unité nationale et l’unité nationale ». Ils doivent également « éduquer et guider le personnel religieux et les citoyens religieux à soutenir la direction du Parti communiste chinois ».

En Chine, on dénonce les chrétiens par SMS, on arrête des nourrissons dans des églises, on oblige les fidèles à chanter les louanges du PCC, on détruit même des églises en quinze minutes pour récupérer la terre et les réaffecter à une autre utilisation. Si la France ne connaît pas les mêmes persécutions, les restrictions de libertés sont plus insidieuses, elles se nomment « laïcité républicaine » ou « totalitarisme hygiéniste ». N'oublions jamais ces lois iniques qui ont invoqué des raisons sanitaires pour interdire aux fidèles d’avoir accès aux lieux de culte et aux sacrements, violant par là le droit humain fondamental de la liberté de religion.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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