En Côte d’Ivoire, Macron condamne de nouveau le colonialisme !
3 minutes de lecture
Macron a de la suite dans les idées. En février 2017, candidat à la présidentielle, il avait suscité la polémique en déclarant, sur une chaîne algérienne, que « [la colonisation] est un crime contre l'humanité ». Se prenant pour un dieu définissant le bien et le mal, il ajoutait qu'« il est inadmissible de faire la glorification de la colonisation ». Il vient de récidiver lors d'une conférence de presse à Abidjan.
« Trop souvent aujourd'hui la France est perçue » comme ayant « un regard d'hégémonie et des oripeaux d'un colonialisme qui a été une erreur profonde, une faute de la République », a-t-il déclaré, appelant à « bâtir une nouvelle page ». Il s'est vanté d'« appartenir à une génération qui n'est pas celle de la colonisation », précisant que « le continent africain est un continent jeune » et que « les trois quarts de [son] pays n'ont jamais connu la colonisation ». Ce n'était pas seulement une captatio benevolentiae en vue de plaire à ses hôtes, mais l'expression d'une conviction profonde.
Il est facile de contester une partie de l'Histoire en arguant qu'on est trop jeune pour y avoir participé. Passons sur l'orgueil que manifeste notre Président en souhaitant que « cette Afrique jeune accepte de bâtir avec une France nouvelle un partenariat d'amitié [...] beaucoup plus fécond » : voilà qu'il se prend pour un messie qui va instaurer un nouveau monde ! Loin d'assumer l'héritage de la France, il le renie et du passé fait table rase.
Il ne s'agit pas de faire l'apologie de la colonisation française, qui eut sans doute des défauts, mais il faut admettre qu'elle fut beaucoup plus humaine que celle des autres pays européens. Comment ne pas reconnaître tout ce que la France a apporté à ses colonies, en matière d'infrastructures, d'éducation et de culture ? Léopold Sédar Senghor, le premier président du Sénégal, l'en avait remerciée. Que serait devenue la Côte d'Ivoire sans son passé colonial, la présence et la protection françaises ?
Mais le comble de l'hypocrisie, c'est de remplacer un colonialisme assumé par un néo-colonialisme intéressé. Macron flatte les pays africains pour mieux avoir accès à ses ressources naturelles et voit surtout dans l'Afrique un immense marché économique. Sous des airs tartuffiens de repentance, il cherche d'abord à étendre le pouvoir de la finance. La coopération nouvelle avec l'Afrique ne nécessitait pas une condamnation de la colonisation. Macron s'est, d'ailleurs, bien gardé de rappeler que le complexe sportif flambant neuf où il a tenu ce discours avait la France pour principal bailleur de fonds.
Le mardi 28 novembre 2017, il avait tenu des propos similaires à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Quand il déclarait que « la jeunesse française est aussi pour partie une jeunesse sénégalaise, ivoirienne, guinéenne, burkinabè, nigérienne, malienne » et qu'il ajoutait, parodiant Victor Hugo, « Lorsque je vous parle de vous, je vous parle aussi de moi », il n'évoquait pas seulement les Africains installés en France depuis longtemps. Il pensait aussi aux futurs arrivants : le mondialisme n'a pas de frontières.
Au même moment, l'Élysée fait savoir qu'il a décidé de ne pas siéger plus tard au Conseil constitutionnel, dont les anciens Présidents sont membres de droit, avec une indemnité de 13.500 euros. Il renonce aussi au bénéfice de la loi du 3 avril 1955 en vertu de laquelle les anciens chefs d'État reçoivent à vie un pension mensuelle de 6.220 euros. Rien à voir, bien sûr, avec la contestation de la réforme des retraites ! Quand la démagogie s'ajoute à l'idéologie, l'addition donne pour résultat « Macron ». Toute sa politique est résumée dans cette opération.
Thématiques :
colonisationPour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :