En France, le droit de vote des femmes a été très tardif : à qui la faute, à votre avis ?
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Elles ont été courtisées durant cette campagne électorale comme jamais. Sur les réseaux sociaux, les comptes « Les femmes avec un(e) tel(le) » ont fleuri, comme si elles étaient une minorité à séduire, une communauté dont il faudrait satisfaire les revendications, comme si les avoir avec soi vous avait un petit côté « éclairé ». Comme si elles portaient chance. Comme si elles votaient toutes en groupe constitué… Verrait-on un compte Twitter intitulé « Les hommes avec Duchmole » ou « Les hommes avec Machin » ?
Les femmes, pourtant, sont en réalité majoritaires - en 2019, selon l’INSEE, elles représentaient 52,3 % des Français inscrits sur les listes électorales. Elles ne vivent pas en communauté : en principe, en France, pas de gynécées dans lesquels les femmes épient le monde derrière leur moucharabieh. Elles peuvent être aussi bornées et limitées que les hommes - chacun a en tête, j'en suis certaine, quelques exemples -, leur prêter plus d’ouverture d’esprit qu’à leurs alter ego masculins est une vue… de l’esprit. Elles ne sont pas un trèfle à quatre feuilles ni un fer à cheval. Et ne votant ni avec leurs ovaires ni avec leur utérus, mais comme tout le monde avec leur cerveau, pourquoi apporteraient-elles nécessairement leur suffrage au même candidat ?
Ce qui est vrai collectivement, cependant, les concernant, c’est que jusqu’en 1944… elles ne votaient pas. À cause de la gauche qui se méfiait d’elles. En juin 1919, le pape Benoît XV avait encouragé les États à accorder le droit de vote aux femmes, « qui portent les valeurs de la démocratie et de la chrétienté ».
Il n’en fallait pas plus pour que les sénateurs radicaux de la IIIe République rejettent le projet de loi qui venait d’être adopté quelques semaines auparavant, le 20 mai 1919, par l’Assemblée nationale : « Les femmes écouteront leur curé avant de voter », argumentèrent-ils. « Un non franc et maçon », titra alors L'Humanité. En 1928 puis en 1936, le vote des femmes sera remis sur le tapis, mais les sénateurs radicaux ne changeront pas d'avis.
Institué par une ordonnance de 1944 signée par le général de Gaulle, le droit de vote des femmes entre en application à l’occasion des élections municipales d’avril-mai 1945, puis aux élections législatives d’octobre 1945. Un droit de vote bien tardif, comparé, par exemple, à la Grande-Bretagne qui l’a institué en 1918.
Bref, un autre cliché s’effondre : le droit des femmes ne rime donc pas forcément avec « de gauche » et l’Église n’a pas eu, de toute éternité, ce plan secret de confiner la femme dans sa cuisine, condamnée, le tablier autour de la taille, à enfourner le rôti jusqu’à la nuit des temps, comme dans l’imagerie scolaire des années 50.
En plus de voter, les femmes peuvent même se présenter. Elles sont quatre sur la ligne de départ pour cette présidentielle (pas tout à fait la parité), mais un tiers des candidats quand même. Et assez uniformément réparties sur l’échiquier politique. Il se pourrait - qui sait ? - que l’une d’entre elles passe le cap du premier tour. Reste à savoir si les féministes appelleront, par sororité, à voter pour elle.
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33 commentaires
Femmes ou hommes, les militaires ont eu le droit de vote qu’à partir du 17 août 1945
soit après les femmes, et ils n’ont toujours pas le droit de se présenter. Peux t’on appliquer cette règle aux hauts fonctionnaires ?
Le droit de vote pour les femmes , un droit difficilement acquis. Mais quand on voit dans notre pays se développer certaines pratiques venues de l’autre coté de la Méditerranée, je me demande si dans 20 ou 30 ans ce droit ne leur sera pas retiré , à moins que, pour qu’elles puissent voter, elles doivent porter le voile identitaire et que ce soit Monsieur qui leur dise pour qui voter .
Vous auriez pu aussi parler des militaires qui ont été les derniers à avoir le droit de voter. Certes, pour la majorité d’entre eux, ils n’ont ni ovaires ni utérus mais ils ont la chance infine de parfois se faire tuer à cause des conneries magistrales de ceux qui sont élus. Ceci valait bien qu’on en parle, non ?
Ah ça alors, je l’ignorais ! Comment est-ce possible ?
Je n’étais pas née, mais je me souviens que mes grands mères m’ont raconté, bien plus tard, donc, qu’elles et mes arrières grands mères , habillées avec leurs plus beaux atours ont été les premières arrivées au bureau de vote pour célébrer ce morceau d’égalité qui, jusqu’alors leur était enlevé.
Un peu d’humour dans ce monde de brute :
Si tous les pays du monde étaient dirigés par des femmes, les chefs d’états ne se feraient plus la guerre, ils se feraient la gueule…
Et elles se crêperaient le chignon, souvent par personnes interposées, ce qui reviendrait au même !
Merci de nous rappeler ces faits qui nous rappellent que cette gauche qui se dit progressiste, en prônant l’avortement, la GPA et la PMA, mais qui a prouvé qu’elle était contre l’égalité homme femme, et pousse toujours à la discrimination « positive », voulant accorder privilèges et passe-droits à des minorités, dans le mépris de l’intérêt général.
Nous entrons dans la semaine sainte : »la gloire des femmes » !
le père Cantalamessa (prédicateur du Vatican) rappelait il y a quelques années que pendant le Triduum pas une femme n’a trahi (meme celle de Pilate !!)
Elles furent discrètes, courageuses, sures .
Pour ce qui est des hommes ….meme de l’entourage de Jésus .Hmmm glissons !
Avant la lettre ils ont pratiqué le » synode consensuel » : ils s’enfuirent tous !!!!
Les machos politiques Français ont encore sévi. Les femmes sont un recours de dernière heure quant ces Messieurs courent à la catastrophe. Ces mecs sont pourris, non contents d’envoyer « leurs femmes » au front, ils les dezinguent joyeusement.
Exemple Cresson, Royale, Pecresse etc.
Il y a encore du boulot, et ça va dans le bon sens.
Euh, vu les pourries que sont ou étaient : Cresson, Royale (appelée miss Couscous car pataugeant dans la semoule en faisant des boulettes) toutes deux élues dans la pauvre même région, , selon les habitants de celle – ci, et Pécrasse…. franchement ces saletés, vaniteuses et incompétentes, ne font pas honneur aux femmes!
Ne sont-ce pas les femmes turques qui ont eu les premières, le droit de voter ? C’était sous le règne de Mustapha Kemal (Atatürk). En ce temps là nul foulard, nul burqa ! Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui après 1siècle de « démocratie ».
Non, sans doute pas car Mustapha Kemal Ataturk ne fut élu pour la première fois que le 29 octobre 1922. Il ne pouvait donc pas accorder le droit de vote aux femmes avant cette date qui elle est postérieure à celle de Grande Bretagne. Elles n’ont obtenu le droit de vote que le 5 décembre 1934 et votèrent pour la première fois pour les élection législatives du 8 février 1935. Toutefois, c’est tout de même bien avant la France qui a attendu le Général de Gaulle pour être « libérées »
Et pourtant Ataturk était autant Franc-Maçon que nos sénateurs de la IIIème!
Il faut voir que même dans les classes populaires, ma famille étant d’origine ouvrière et socialiste, l’idée de l’égalité féminine était assez étrangère! Au contraire, le fait pour un ouvrier d’avoir « sa » femme était vu comme une forme de justice sociale par rapport aux « bourgeois ». Pour notamment, comme décrit dans l’article enfourner le rôti le tablier autour de la taille, et les autres tâches ménagères. Mon père, né en 1921 était frustré de perdre son titre de « Chef de famille » après 1968!
Si cette gauche rétrograde c’est longtemps opposée au droit de vote de la gente féminine c’est justement par état d’esprit de clocher, ces gens son négatifs et entretiennent décennies après décennies leur opposition à tout ce qui peut être constructif, positif.
Chère Gabrielle, excellent rappel historique. Par contre penser que les femmes vont voter pour des femmes, c’est mal connaître la condition féminine. Chef de service des hôpitaux, j’avais 114 employées féminines sous « mes ordres », j’ai assisté à toutes les vacheries que se font ces dames entre elles, je suis donc dubitatif!
Exact: Pour une femme cadre » moyen », que ce soit dans le public ou le privé (surtout dans le public ), qui n’a pas l’ambition de » grimper » à tout prix dans la » hiérarchie », ni non plus » s’écraser », il est, d’expériences, beaucoup plus agréable et efficace de travailler uniquement avec des hommes (chefs, homologues ou subalternes); Quel rapport avec les supputations de choix de votes ? Marine a toute ma considération/admiration empathique pour sa ténacité et constance.
Entièrement de votre avis.
Femme, j’ai eu à « manager » comme on dit maintenant , des équipes de femmes, d’hommes, et mixtes.
J’ai détesté les équipes purement féminines : une vraie horreur, de vraies chipies .
Ceci dit, j’ai connu un homme, chef de service qui faisait du harcèlement moral et qui étaient une horreur lui aussi
Pour avoir eu à gérer des services mixtes je peux assurer que les hommes ne sont pas mieux que les femmes, les « vacheries » sont différentes mais bien présentes pour les deux sexes.
Si les discussions « vives » sont plus l’apanage des hommes les vacheries doucereuses seraient plus du domaine féminin. Pour avoir eu la responsabilité d’un atelier d’usinage mécanique les souvenirs des règlements de compte entre hommes, au vestiaire, et dans l’atelier, pour les femmes, restent bien ancrés dans ma mémoire avec toute la perfidie de ces dernières.
Aujourd’hui se joue le destin de la France pour ces cinq prochaines années. Le ciel fasse que les Français optent pour le meilleur choix pour elle.
Merci madame Cluzel pour ces rappels très intéressants. Qu’importe l’élu ( ou l’élue si certains préfèrent) pourvu qu’il aime la France et les Français.
Merci de nous avoir replongé dans les méandres de notre passé électoral. Pas de soucis si c’est Marine face à Macron je vote pour une femme, par contre si c’est Le Pen/Zemmour y a pas photo pour moi ce sera le Z.
Pour moi aussi et pourtant je suis une femme.