« En France, plus la chienlit s’installe, moins les ministres démissionnent »
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Député des Pyrénées-Orientales, Louis Aliot apporte son soutien au couple de viticulteurs japonais de son département, menacés d'expulsion alors qu'ils contribuent au rayonnement des vins français.
Au micro de Boulevard Voltaire, il réagit également à la polémique - suscitée par l'évasion de Redoine Faïd - qui touche Nicole Belloubet.
Les Shoji, un couple de viticulteurs japonnais, sont menacés d’expulsion. Ils produisent un vin d’exception et ont redémarré un domaine viticole.
Que pensez-vous de cette affaire ?
La France marche à l’envers. Notre pays enquiquine aujourd’hui des gens qui créent de la richesse, développent un terroir et produisent un vin de très grande qualité. On le retrouve dans les grands restaurants et il fait la fierté de notre département des Pyrénées-Orientales. D’un autre côté, nous sommes capables de tolérer et de rendre non expulsables des voyous, des récidivistes et même des terroristes. C’est vraiment ubuesque ! On s’aperçoit bien dans ces moments-là que la France est descendue bien bas. Elle a des lois contradictoires. Et ce sont malheureusement de braves gens qui paient pour le laxisme qui règne en France depuis des années.
D’un côté, les Shoji sont menacés d’expulsion et de l’autre la France accueillera des migrants de l’Aquarius.
Y a-t-il, selon vous, deux poids, deux mesures en matière migratoire ?
Il y a des tracasseries administratives inutiles avec des gens qui ne le méritent pas et une interprétation laxiste des textes pour le reste. Le laxisme judiciaire d’un certain nombre de cas relève de l’idéologie. Pour celui-ci, il s’agit davantage de tracasseries administratives inutiles.
Nous aurions pu penser que le Rassemblement national aurait été plutôt favorable à ce que le terroir français reste aux mains des Français.
Le fait que des Japonais prennent à leur compte le savoir-faire français vous dérange-t-il ?
Si c’est le cas, c’est que des Français ne l’ont pas fait à leur place. Je ne vois pas pourquoi nous interdirions à des gens qui veulent travailler et développer des productions de le faire.
Dans les Pyrénées-Orientales, nous avons des Japonais, des Américains et aussi beaucoup de Français. Ce n’est pas un mal pour la notoriété d’un terroir, d’un territoire et d’une culture d’avoir en son sein des gens qui peuvent faire rayonner les produits dans leur pays d’origine ou dans leur zone d’influence. Cela me paraît évident.
Nous avons toujours dit que l’assimilation était la solution pour beaucoup de gens qui viennent chez nous. Nous ne leur demandons pas d’être français d’origine, mais nous leur demandons d’être des Français de coeur et de respecter ce que nous sommes, notre héritage, notre culture et notre Histoire. C’est précisément ce que font ces Japonais. Ils viennent travailler, ils développent une production, ils sont totalement assimilés à notre vie sociale dans le département et ne posent aucun problème.
La nationalité s’hérite et se mérite. Cela vaut exactement de la même façon pour l’accueil d’un certain nombre de personnes sur notre territoire. Nous sommes des assimilationnistes. Nous faisons en sorte que les étrangers qui viennent s’installer chez nous vivent comme nous, en respectant ce que nous sommes et finissent par devenir des Français à part entière, quelle que soit leur origine ou leur religion.
On peut dire qu’en quelque sorte Redoine Faïd a respecté le principe d’assimilation puisque son nom est désormais affilié à l’Histoire du grand banditisme français.
Appelez-vous aussi à la démission de Nicole Belloubet, la garde des Sceaux ?
Dans des circonstances graves, un ministre a pour principe d’être responsable. Il ne peut pas se couvrir sur l’erreur des autres. Il est le chef d’une administration. Lorsque cette administration est défaillante dans un cas aussi grave, ce chef d’administration doit prendre toutes ses responsabilités. Madame Belloubet devrait d’ailleurs le faire d’elle-même. Dans d’autres pays, le ministre aurait démissionné dans la journée. En France, plus la chienlit s’installe, moins les ministres démissionnent ou réfléchissent à démissionner.
Nous avons l’impression que madame Belloubet est à la tête d’une administration sans faille et qu’elle est à la hauteur de l’évènement. En matière d’autorité judiciaire, d’organisation judiciaire et d’organisation pénitentiaire, rien n’est très concluant.
Malgré les alertes des gens sur le terrain, la hiérarchie n’a pas pris ses responsabilités. Madame Belloubet est la première responsable. Changeons de garde des Sceaux et nous verrons peut-être de l’amélioration avec son successeur.
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