En Macronie, voilà comment un commissaire envoie les street medics en garde à vue !

manifestation Nice

Emmanuel Macron, roi des "fake news" qu'il voulait combattre par une loi ? Hélas, oui, enfin roi, peut-être pas, mais auteur régulier de ces fausses nouvelles, il nous le prouve souvent. Son dernier mensonge, peu pieux il faut le dire, tourne autour de cette dame Legay, grièvement blessée à Nice pendant une manifestation interdite lors du dix-neuvième samedi gilets jaunes.

Dans une déclaration qui a été jugée par de nombreux commentateurs comme étant hautaine, méprisante et arrogante, des adjectifs souvent utilisés pour décrire les commentaires présidentiels, Emmanuel Macron a affirmé, avec beaucoup de conviction, que la blessée n'avait jamais été en contact avec la police. "Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci", et de souligner que "cette dame n'a pas été en contact avec les forces de l'ordre".

Il se peut qu'Emmanuel Macron n'ait pas regardé la séquence visible sur le Web où l'on voit clairement "cette dame" bousculée par un CRS. C'est un accident regrettable dans lequel, désormais, la responsabilité du policier semble engagée, contrairement à ce qui avait été annoncé en début de semaine, tant par les autorités politiques que judiciaires. Mais ce que l'on voit dans un document diffusé par France 3, et dans une autre vidéo filmée par un téléphone, est peut-être autrement plus grave que cette malheureuse charge de la brigade lourde des forces de l'ordre.

Sur la place Garibaldi, interdite aux gilets jaunes par M. Castaner sur demande de M. Estrosi, il y avait, à l'ombre d'une pharmacie, une dizaine de street medics qui sont là non pour manifester mais pour donner les premiers soins aux éventuels blessés, qu'ils soient gilets jaunes ou policiers, comme ce fut le cas ce même samedi sur la place de la République à Paris pour soigner un policier en arrêt cardiaque. Le personnel médical bénévole présent a voulu se précipiter auprès de la septuagénaire qui gisait, la tête ensanglantée sur son drapeau. Je n'ai aucune compatibilité politique avec Geneviève Legay, son drapeau arc-en-ciel et son appartenance à Attac, mais la scène à laquelle cette vidéo m'a permis d'assister est parfaitement scandaleuse. On voit que les secouristes hospitaliers sont tenus à l'écart pendant la charge des policiers. Une infirmière street medics explique, dès samedi, au micro de France 3, que "le commissaire divisionnaire, fort de son écharpe tricolore, nous a non seulement empêchés de porter secours, mais il a procédé à notre arrestation. Les policiers étaient écœurés."

Les dix secouristes, dont quatre du service hospitalier, sont alors envoyés en garde à vue. L'infirmière explique, toujours au micro de France 3 : « Dix heures de garde à vue en chaussettes, dans une cellule insalubre avec du sang par terre, des cheveux collés au sol, des excréments sur les murs. On a été photographié, menotté en blouse blanche, on a pris nos empreintes. Pendant dix heures, sans boire, sans manger, sans rien. » Effectivement, voilà un traitement proprement scandaleux. Envoyés en garde à vue par un commissaire aux ordres qui a empêché ce personnel médical d'intervenir pour porter secours à une blessée. Comment appelleriez-vous cette action ?

En Macronie, voilà où mène le bénévolat ! En garde à vue ! Et Christophe Castaner continue de pavaner...

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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