En réponse à son agression, Alain Finkielkraut estime qu’« il ne faut pas trop en faire »
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Toute la classe politique a commenté les insultes subies par Alain Finkielkraut, en marge de la manifestation des gilets jaunes de samedi à Paris. "Barre-toi, sale sioniste de merde", "Retourne chez toi à Tel Aviv", "Nique ta mère" ou "Facho", a-t-on pu entendre dans le cortège. Relayée par les réseaux sociaux et les chaînes d'information en continu, cette scène a suscité des réactions d'indignation. Mais rares sont ceux qui se sont interrogés sur l'identité des responsables.
Si Emmanuel Macron a déclaré que "les injures antisémites dont [Alain Finkielkraut] a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation", Christophe Castaner n'a pu se départir de son hyperbolisme naturel, évoquant "un déferlement de haine à l’état pur". Quant à Benjamin Griveaux, il n'a pas hésité à parler de "bête immonde tapie dans l'anonymat d'une foule", utilisant une métaphore qui désigne habituellement le nazisme ou ses avatars.
Seuls Laurent Wauquiez et Marine Le Pen ont eu un jugement apparemment plus objectif en faisant référence aux auteurs probables de ces agressions verbales. Le premier a déclaré : "D'abjects crétins... Révoltante confirmation de ce qu'Alain Finkielkraut a pointé lui-même : l'antisémitisme se drape dans les habits de l'antiracisme et se nourrit de la chasse aux prétendus islamophobes." La seconde estime que cette agression est "un acte détestable et choquant, qui illustre la tentative d’infiltration du mouvement des gilets jaunes par l’extrême gauche antisémite".
Les dirigeants LREM, par une formulation équivoque, laissent entendre que les manifestants seraient d'affreux "nationalistes", des "populistes", donc des "fascistes" et des "antisémites". Une fois de plus, ils pratiquent l'amalgame – procédé d'essence totalitaire – pour discréditer les gilets jaunes et leurs principaux adversaires politiques. Il faut être de mauvaise foi pour ne pas discerner, dans les insultes proférées, l'inspiration de l'ultra-gauche antisioniste ou d'une partie de la population adepte de l'islamisme radical.
La victime elle-même souligne, dans Le Parisien, à propos de ses agresseurs : "C'est un groupe de gens politiquement difficilement situables, un mélange de gens de banlieues, de l'extrême gauche et peut-être des soraliens [partisans d'Alain Soral]." Il ne les associe pas aux "gilets jaunes d'origine" et n'a pas l'intention de porter plainte : "Il ne faut pas trop en faire non plus, j’ai l’impression que beaucoup de gens ont été plus traumatisés que moi et que les images leur ont fait plus peur qu’à moi", commente-t-il. En avril 2016, déjà, il avait été pris à partie et traité de "fasciste" par des participants à Nuit debout.
Un manifeste qu'il avait cosigné en 2018 rappelle que "dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d’être assassinés – et certains torturés – parce que Juifs, par des islamistes radicaux". Il explique aussi le silence sur cette réalité par le refus d'une partie des élites françaises de reconnaître "la radicalisation islamiste – et l’antisémitisme qu’il véhicule […]. Au vieil antisémitisme de l’extrême droite, s’ajoute l’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des Juifs en victimes de la société."
S'il faut dénoncer l'antisémitisme, il ne faut pas l'instrumentaliser à des fins politiciennes. L'antisémitisme prospère surtout dans les milieux de l'ultra-gauche et du radicalisme islamique. Le fait que le Rassemblement national et Debout la France, qui dénoncent ce phénomène, n'ont pas été invités à signer l'appel commun des partis à manifester le 19 février n'est-il pas un signe de cette grande manipulation ?
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