Encore, cette année, une hausse spectaculaire de baptisés !

Le nombre de baptêmes d'adultes et d'adolescents connaît à nouveau, cette année, une hausse spectaculaire. Pourquoi en parler aujourd’hui ? Parce que c’est, chaque année, dans la nuit de Pâques que se déroulent ces baptêmes et les chiffres commencent donc à remonter. Ils seront près de 10.400 adultes et plus de 7.400 adolescents. Une hausse de 45 %, par rapport au bilan de 2024, lui-même en hausse de 31 %, comparé à celui de 2023.
10 384 adultes seront baptisés cette année dans la nuit de Pâques, et plus de 7 400 adolescents âgés de 11 à 17 ans. Portant ainsi à plus de 17 800 le nombre de catéchumènes qui recevront cette année le baptême en France, soit une hausse, pour les adultes, de 45 % par rapport à… pic.twitter.com/DQgmDx158U
— Église catholique en France (@Eglisecatho) April 10, 2025
Depuis cinq ans, l'impressionnante dynamique se confirme : les catéchumènes, comme on appelle les candidats au baptême, se bousculent au portillon. Des catéchumènes cacochymes ? Pas vraiment. Parmi les adultes, la tranche d’âge des 18-24 ans est la plus présente. Et d’après la magazine Famille chrétienne, les « milieux populaires seraient le plus représentés ». Une information qui peut surprendre : depuis quelques années, les sociologiques dans le domaine constataient que les familles aisées - de la bourgeoisie et de l’aristocratie - étaient celles qui avaient le mieux « tenu » sur le plan religieux, ayant « l’habitus », comme dirait Bourdieu, de la transmission, qu’il s’agisse de patrimoine immobilier ou spirituel.
Comment l'expliquer ?
Comment l’expliquer, alors que l’Église est affaiblie par les scandales que l’on sait, que le reste du monde se fait une joie de tirer sur l’ambulance, que les bâtis s’effondrent quand ils ne sont pas incendiés ou vandalisés, que les curés ressemblent parfois à des contrôleurs de la SNCF, l’assistance de la messe dominicale à une réunion en EHPAD, et la prière universelle à un tract d’ONG ?
On peut, évidemment, y voir un phénomène de rattrapage, les bébés n’étant plus automatiquement baptisés comme autrefois : de fait, 52 % de ces futurs baptisés sont d’une famille culturellement chrétienne mais non pratiquante.
On peut aussi se demander si, le diable portant Pierre et Dieu écrivant droit avec nos lignes courbes, la montée de l’islam ne réveille pas un réflexe atavique identitaire : Et moi, quid sum : qui suis-je ?
Cette année, l’entrée en carême coïncidait peu ou prou avec le début du ramadan : la messe du mercredi des Cendres a connu une affluence sans précédent, certains curés se trouvant même à court d’hosties. Ce n’est pourtant pas l'office le plus drôle de l’année, chacun étant sommé de se souvenir de la finitude de la vie et se voyant signifier qu’il redeviendra poussière : Mémento, homo.
Et si ce succès était justement dû au signe tangible avec lequel chacun sort marqué ? Un prêtre rapporte que si, il y a quelques années, les paroissiens se dépêchaient d’effacer d’un geste de la main le reste de cendres sur leur front avant de partir travailler, nombre de jeunes ont tenu à garder fièrement leur croix noire toute la journée. Un phénomène qui touche tout l’Occident, puisque c'est ainsi que Marc Rubio, chef de la diplomatie de Donald Trump, a donné une interview en direct sur Fox News. Un prêtre suisse valaisan avance une hypothèse : « Peut-être que, face aux musulmans qui pratiquent le ramadan, les jeunes ont envie de revendiquer cette identité, notamment en recherchant des signes extérieurs de leur culture catholique ? »
Identité, rites et réseaux sociaux
Le mot est lâché : « signes extérieurs ». Les rituels, les dévotions populaires locales - dont le père Bonnet, dominicain, déplorait, dans les années 70, la disparition sous la pression d’un clergé réformateur qui n’y voyait que pratiques superstitieuses -, les pèlerinages ont le vent en poupe. « Faites les gestes de la foi et vous croirez », disait Pascal. L’inverse est vrai aussi. Comment la religion de l’Incarnation a-t-elle pu négliger, durant des dizaines d'années, le sensoriel et le sensible ?
Sur Instagram, le père Jean-Baptise Bienvenu, prêtre parisien de la Trinité - près de 30.000 followers -, explique en col romain et en images « les trois choses à faire quand tu rentres dans une église » : recherche du bénitier pour y tremper les doigts et faire un signe de croix, génuflexion, prière devant la lampe rouge du Saint-Sacrement. Dans le langage numérique, on appelle cela « un tuto ». Les influenceuses donnent bien des conseils maquillage avec des rituels beauté et des gestes journaliers à répéter. Les rituels spirituels, aussi, rencontrent du succès.
✨️ Les trois choses à faire quand vous rentrez dans une église :
Crédit : père Jean-Baptiste Bienvenu
Prêtre à la Sainte Trinité à Paris #église #bases #Dieu #honorer #catholique #JesusChrist #Chrétiens pic.twitter.com/4ziP5zPTDJ— Didier (@LetItShine69) April 7, 2025
Car la troisième clef est là : réseaux sociaux. « Je n’étais pas vraiment informé sur le sujet, […], mais j’en ai beaucoup entendu parler sur les réseaux sociaux et ça m’a motivé à venir », explique, ainsi, un jeune. « Sur TikTok, ils parlent du mercredi des Cendres. Les gens vont regarder les vidéos, les liker et, donc, en recevoir de plus en plus et finir par en parler avec des amis. »
Rites, identité, réseaux sociaux sont les clefs. Et puis, sans doute, aussi, tous ces couvents et monastères, humbles et acharnés, qui, pour la France, ne cessent de prier.
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29 commentaires
Phénomène encourageant et à encourager. Mais il y a encore du chemin …
Sur 660 000 naissances (de souche + issus de l’immigration, 2024) et donc enfants de Dieu à baptiser, 18 000 baptêmes d’adultes ou jeunes, c’est bien, mais ça ne compense pas encore les enfants non baptisés, de plus en plus nombreux, …
Et les églises vides. Et les ados qui « refusent » de faire leurs communion et confirmation..
Je voudrais surtout connaître le nombre de conversions à l’islam. C’est seulement après avoir fait le comparaison qu’on pourra juger de la valeur de ce nombre de catéchumènes en hausse.
aux modernistes !
Et ce serait bien que les prêtres et les religieux et religieuses, qui incitent les simples croyants à se faire missionnaires, le fassent eux-mêmes en portant dans la rue une tenue vestimentaire qui témoigne de ce qu’ils sont, au lieu d’être habillés comme n’importe qui. Les musulmans eux, font tout ce qu’il faut pour être visibles et occuper l’espace. Le renouveau de l’Eglise passerait aussi par là, n’en déplaise aux medernistes.
Entièrement d’accord. Je veux des curés en soutane.
Pour rencontrer Dieu, posons-nous 3 questions:
1pourquoi Dieu qui n’a besoin de rien nous a-t-il créés? Une seule réponse est possible: par amour. 2Pourquoi ne pas nous avoir donné une preuve absolue de son existence ? Une seule réponse pour laisser chacun de nous toujours libre, libre d’aller vers lui ou libre de le rejeter, c’est aussi simple
3Comment alors aller vers lui ? Par la foi en sollicitant non pas notre cerveau mais 3 spécificités humaines qui sont en nous et que nous avons reçues de Dieu avec la vie : notre âme, notre esprit et notre cœur, nous découvrirons alors que toutes les valeurs profondes enfouies en nous sont celles du Dieu des Chrétiens !
Il ne faut pas oublier non plus dans ce tableau l’importance de cet élan dans les églises « tradi » notamment d’Ecclesia Dei qui sont un foyer extrêmement vivace pour le retour à la foi. Les églises se remplissent de dimanche en dimanche et c’est une causetrès puissante de l’augmentation du nombre de baptêmes !
La messe devrait au contraire être plus cérémoniale. Je suis baptisée, mais d’une famille non pratiquante. J’ai commencé par pratiquer le chamanisme et le bouddhisme. La messe catholique ne m’a jamais parlé. Un jour, j’ai participé à une messe orthodoxe, et alors, j’ai tout compris, car leur foi est perceptible par mes 5 sens : encens-odorat, icônes dorées illuminées-vue, assise à même le tapis-corps, chant-ouie et vibration cellulaire, embrassades lors de la paix du Christ-touché, pain béni en fin de messe – goût. Depuis, je participe activement aux pardons en Bretagne, car c’est très festif et la foi est palpable. Très loin de la morosité des messes catholiques. Vous êtes tous invités à la Grande Troménie de Locronan et au Grand Pardon de Sainte-Anne d’Auray 2025, pour découvrir des célébrations dans une explosion de Joie. Pas la peine de répandre la parole, faisons la fête !
Nos messes d’avant 1962 (jusqu’en 1972) avaient « de la gueule » et de l’intensité.
Le père Bienvenu auquel j’avais demandé de signaler à une femme ayant demandé le divorce qu’elle était en état de péché mortel et ne devait donc plus communier – a fait le mort à plusieurs reprises puis a fini par répondre, piteusement, qu’elle n’était pas pas dans sa paroisse. Réponse administrative qui témoigne de l’état du clergé actuel !
euh, c’est chrétien, ça, de dénoncer les autres? Perso, je crois en un Dieu qui pardonne nos erreurs et nos faiblesses et on verra bien quand on Le rencontrera ce qu’il fera de nos péchés…
Excellente nouvelle mais c’est pas grace au Pape.
Bravo mais attention cela fait mauvais genre d’en parler.
Enfin notre civilisation attaquée par l’islamisme et nos dirigeants qui soutiennent ces attaques se réveillent et prend conscience de l’enjeu
Le Pape devrait demander aux Chrétiens de répandre la Bonne Parole, d’êtres moins passifs. La Messe doit être moins cérémoniale et plus proche des fidèles. La Messe ne leur parle plus.
Le « pape » ne pense qu’aux migrants, aux musulmans, au réchauffement et à toutes les croyances qui ne sont pas chrétiennes.
Il poursuit de sa vindicte tout ce qui relève de l’attachement aux principes de l’Église de toujours, allant même jusqu’à couvrir l’avortement et les unions homos.
Euh, c’est surprenant, Milan, car la messe actuelle a été instaurée pour remédier à la messe cérémonie avec une assistance passive. Actuellement, le prêtre est face aux fidèles qui ne sont pas laissés tranquilles pendant l’office, et cela date du concile Vatican II…Mais vous avez raison de dire, que finalement, la messe ne leur parle plus, le mystère a été évacué, c’est devenu une réunion, sans objet particulier !
Quant aux chrétiens passifs, je vois bien des croix sur les plastrons des gens.
Une anecdote, c’est dans une grande surface de bricolage. Un vendeur dit à un autre que sa croix de poitrine est visible, en passant je dis que j’ai aussi une croix et je la montre, du coup un autre vendeur qui était là-aussi montre également sa croix ! C’était revigorant…
En plus, je viens de lire que le pape est devenu saint, même une gazette gauchiste vient de raconter que le pape actuel a fait une « apparition au balcon du Vatican « … », surprenant non ?
Alléluia! la France est un pays catholique
Prions pour la persévérance de ces baptisés.
On ne peut que se réjouir .