Encore un complot contre le pays des fromages qui puent !

L’administration de l’Union européenne n’est jamais à court d’idées pour effacer toute trace d’un passé qui fait encore la renommée de notre belle France. Elle ourdit, une fois de plus, un complot contre le pays des fromages qui puent ! Au nom d’une directive actuellement à l'étude qui interdirait tous les emballages non recyclables d’ici 2030, notre bon vieux camembert ne pourrait plus être emballé dans sa légendaire boîte en bois !

Cette dernière fait partie des secrets de fabrication du célébrissime fromage que l’abbé réfractaire Charles-Jean Bonvoust avait transmis à Marie-Christine Harel durant la Révolution afin que le précieux savoir puisse se perpétuer. C'est grâce à la boîte en bois que l’affinage se fait dans les meilleures conditions parce qu’elle laisse passer l’oxygène.

Dans quel ciboulot rempli de fromage blanc a pu naître une idée aussi saugrenue que celle de supprimer la boîte de camembert ? Que serait devenu ce monument national sans sa boîte et son étiquette dont les motifs rivalisent de créativité au cours du temps ? Pourquoi ce complot supplémentaire pour effacer tout ce qui fait le charme d’un pays où la gastronomie tient une place prépondérante ? Pourquoi l’Union européenne s’acharne-t-elle à nous polluer la vie avec ses normes et ses directives ? Il n’y aurait pas plus urgent que de s’occuper des boîtes de camembert ? L’harmonisation des diplômes entre les pays membres de l’Union, par exemple, ou la cohérence fiscale de ses nations ?

Seulement voilà, pour ces sujets, cela demande un vrai travail de coopération intelligente, alors que pour tracasser les artisans et les petites entreprises, c’est le concours à celui qui trouvera la directive la plus contraignante ou l’usine à gaz la plus absconse. Espérons qu’il y ait quelques députés européens de bon sens pour s’opposer à une telle directive !

Cette mise au rebut de la boîte de camembert pour cause de non-recyclage est d’autant plus absurde que tous les enfants du monde ont assez d’imagination pour lui donner une seconde vie en en faisant un nid pour oiseaux, une boîte à bijoux, une bobèche ou un photophore. Et puis, il y a des collectionneurs d’étiquettes de boîtes de camembert ! Que vont-ils devenir ? Sinon, faute de recyclage, la boîte de camembert est un excellent combustible pour allumer le feu du barbecue, à moins que ce mode de cuisson convivial ne soit bientôt interdit par une directive pour cause d’empreinte carbone ou parce qu’il représente le comble de la masculinité ? Avant que les technocrates de Bruxelles ne nous fassent tout un fromage à propos de l’impérieuse question du recyclage de la boîte de camembert, il faudrait dépolluer les esprits de la pensée prohibitive et punitive écologiste.

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