Encore une conférence annulée par une université : « Censure brutale et injustifiée »
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On croyait que les universités françaises étaient le temple de la liberté d'expression. On se trompait. Non pas que leurs responsables soient embourbés dans les préjugés de la bien-pensance (cela peut arriver), mais ils cèdent trop facilement aux pressions et aux menaces, laissant ainsi triompher le sectarisme.
Ces derniers mois, de nombreuses conférences ou formations ont été annulées : officiellement, les universités n'étaient pas en mesure d'assurer la sécurité des participants et du public ! Souvenez-vous de Sylviane Agacinski, interdite de parole parce que coupable de s'opposer à la gestation pour autrui, ou même de François Hollande, accueilli à Lille aux cris d’« assassin », tandis que ses livres étaient détruits. La situation est si critique que cent universitaires, intellectuels et essayistes ont signé un appel pour protéger la liberté d'expression.
Cette fois, c'est la Sorbonne Université qui a refusé d'accueillir une conférence internationale sur le terrorisme, expliquant que « l'événement était trop dangereux » pour avoir lieu dans une enceinte universitaire, comme le rapporte BFM TV, ce 15 novembre. On ne connaît pas encore tous les dessous de cette affaire, mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'est pas limpide. Les services généraux de l'université avaient pourtant donné leur feu vert, après de longues négociations : il avait fallu réduire les panneaux de signalisation de la conférence au sein du campus, on souhaitait même que le mot « terrorisme » fût retiré. Mais ils se sont rétractés, sous la pression de certains syndicats, paraît-il.
Il faut dire que l'intitulé de la conférence (« Terrorisme : quelles menaces et quels enjeux après la chute du califat ? ») et ses trois thèmes (« L'état de la menace terroriste », « L'extrémisme en ligne et la radicalisation », « La justice face au terrorisme ») avaient de quoi déplaire aux islamo-gauchistes ! « C'est une censure brutale et injustifiée », a déclaré le président du Centre d'analyse du terrorisme (CAT), organisateur de la conférence. L'université se défend de toute accusation de censure, soulignant, dans un communiqué, qu'« il est apparu tardivement que cet événement [...] accueillait des personnalités dont la protection nécessitait la présence d'officiers de sécurité en arme ». Finalement, la conférence a été délocalisée et s'est tenue à l'École militaire, précise Le Figaro.
Récemment, Sorbonne Université avait déjà suspendu une formation de prévention à la radicalisation. Si ce n'est pas une censure directe, le résultat est le même : des universités sont contraintes par des groupes minoritaires d'annuler des conférences. Elles cèdent au chantage et contribuent ainsi, fût-ce à leur corps défendant, au règne d'une sorte de terrorisme intellectuel. On peut comprendre qu'une université n'ait pas les moyens d'organiser un service d'ordre pour garantir la sécurité mais, au moins, pourraient-elles dénoncer publiquement les pressions et, en cas de besoin, demander l'aide du ministère de l'Intérieur.
Céder au chantage, c'est encourager les ennemis de la liberté d'expression. C'est accepter qu'une minorité impose sa loi. C'est laisser la voie ouverte au sectarisme, à l'intolérance, à la chasse aux sorcières !
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