Enfants trans : le Royaume-Uni fait marche arrière, pas la France

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La presse française n'en n'a pas fait grand cas : le 29 juillet dernier, le NHS (National Health Service), système de santé britannique, annonçait la fermeture de son unique centre de prise en charge des enfants « en questionnement de genre », le Tavistock Centre. L'augmentation vertigineuse du nombre de ses patients (plus de 5.000 en 2022, contre 250 il y a dix ans), la démission de nombreux cadres supérieurs du centre traités de « transphobes » et l'affaire Keira Bell avaient attiré l'attention du NHS qui a commandé un rapport aux conclusions désastreuses. La manière dont les enfants y étaient traités est qualifiée d'« épouvantable ». Il est - entre autres - reproché au Tavistock Centre la délivrance systématique de bloqueurs de puberté à des moins de 16 ans sans « aucune tentative d'examiner d'autres facteurs affectant le bien-être mental » et le « refus de suivre les effets de ces traitements ».

Le combat judiciaire de Keira Bell  contre le centre a mis le feu aux poudres. Cette jeune Anglaise qui, à 14 ans, pensait « ne pas être née dans le bon corps » y a subi une ablation des seins. L'affaire a débuté dès ses 16 ans lorsqu'elle entre au Tavistock Centre pour se voir administrer des bloqueurs de puberté et des injections d'hormones « après seulement trois rendez-vous d'une heure ». Aujourd'hui, Keira Bell se réjouit de la décision de la NHS : « Cela signifie que beaucoup d’enfants seront sauvés de la voie que j’ai empruntée. Il aurait fallu le faire plus tôt. [...] Je pensais que c’était la voie que je devais suivre (transition), mais en réalité, j’avais juste besoin d’un soutien… d’un soutien en matière de santé mentale et d’une thérapie. » Les autorités de santé évoquent les « fautes professionnelles idéologiques » des praticiens du centre. Et le Times souligne : « Le centre autrefois pionnier du nord de Londres axé sur les soins psychiatriques aux enfants est devenu un institut capturé par une pernicieuse clique d'activistes trans de la "théorie queer", peu disposés à remettre en question le recours aux bloqueurs de la puberté, à analyser les effets à long terme de ce traitement non testé ou à tolérer toute opinion dissidente parmi le personnel. »

Une affaire préoccupante pour la France. Le pays connaît à son tour une véritable épidémie de « questionnements de genre » chez des mineurs que l'ont précipite aussi dans des traitements de transition avec prise d'hormones et bloqueurs de puberté avant 15 ans et à qui on propose parfois des actes chirurgicaux. À l'automne, Jean Chambry, responsable du CIAPA (Centre intersectoriel d'accueil pour adolescent à Paris), évoquait une « accélération inquiétante des réponses médicales aux demandes de transition des mineurs ». Des experts signent des tribunes, alertent les autorités et dénoncent l'inquiétante « emprise idéologique sur le corps des enfants faite au nom de l’émancipation de l’enfant-transgenre ».

Et nul besoin d'aller jusqu'en Grande-Bretagne pour croiser des Keira Bell. Mila, Hélène ou Sacha : ces jeunes qui regrettent leur transition sont de plus en plus nombreux à témoigner. Ils en veulent aux adultes qui les ont encouragés dans leur folie comme en témoigne Mila : « Avant 25 ans, le cerveau n’a pas fini de se développer. Souvent, les regrets apparaissent à partir de cette période de la vie, quand les tourments de l’adolescence ont fini de nous tirailler. Comment est-ce possible de laisser des mineurs prendre ce type de décision ? C’est une aberration totale. »

Mais la pression des activistes trans est forte. Les médias mettent régulièrement en avant ces parents qui, pour le bien de leur enfant, les poussent à « changer de sexe ». Jusqu'au plus haut sommet de l'État. En édictant sa circulaire, Jean-Michel Blanquer a incité les élèves à exiger des enseignants une reconnaissance de changement de nom, d'attitude, d'accès aux lieux d'intimité dans le genre qu'ils souhaitent. Le rapport publié en mars sous l'égide d'Olivier Véran préconise toujours plus de moyens pour faciliter la prise en charge médicale des trans, y compris les mineurs. L'annonce, ce 4 août, par Élisabeth Borne de la nomination d'un « ambassadeur aux droits LGBT+ » parachève l'édifice. Peu importe l'amère réalité, c'est l'idéologie qui règne en maître. Nos enfants n'ont pas fini de verser des larmes.

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

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