Enquête TIMMS : la France, lanterne rouge en mathématiques ?
Le ministère de l'Éducation nationale vient de présenter à la presse les résultats de l'enquête TIMSS [Trends in International Mathematics and Science Study/Tendances dans l'étude des mathématiques et des sciences, NDLR], organisée tous les quatre ans, avec pour objectif de « [mesurer] le niveau des connaissances scolaires des élèves de CM1 et de 4e en mathématiques et en sciences » et d'« interpréter les différences entre les systèmes éducatifs pour améliorer l’enseignement et l’apprentissage ». Le verdict est sans appel : la France est presque la lanterne rouge.
En mathématiques, les élèves français sont avant-derniers, loin derrière des pays aussi divers que la Corée et le Japon, la Lituanie, la Turquie, le Royaume-Uni, la Pologne, l'Irlande ou la Roumanie. On apprend aussi que « l’écart de performance entre les filles et les garçons se creuse en faveur des garçons », ce qui conduit le journal Le Monde à titrer : « En mathématiques, les résultats des filles plombés par les stéréotypes de genre ».
On connaissait déjà les ravages des stéréotypes de genre dans les cours de récréation ; voilà qu'ils contaminent aussi les mathématiques. Les filles intégreraient l'idée qu’elles ne sont « pas faites pour les sciences ». Les enseignants seraient eux-mêmes influencés par leurs préjugés sur les genres et évalueraient différemment les élèves filles et garçons. Enfin, les parents associeraient les mathématiques à la réussite masculine. Il y a sans doute un peu de vrai dans tout cela, il existe peut-être une forme d'autocensure chez les filles. Mais mettre en avant cette explication, c'est omettre de s'interroger sur les véritables raisons des lacunes d'une grande partie des élèves, filles et garçons.
Ce ne sont pas seulement les mathématiques ni, plus généralement, les sciences, c'est tout l'enseignement où les élèves français se distinguent globalement par leur médiocrité. Les raisons en sont multiples. Citons-en quelques-unes sans prétendre être exhaustif.
Nivellement par le bas
La massification de l'enseignement, couronnée par l'instauration du collège unique, a abouti au nivellement par le bas. Les trois filières qui existaient précédemment, loin d'être ségrégatives, permettaient de tirer vers le haut les plus méritants. Depuis cette faute originelle, les diverses réformes et les aménagements successifs n'ont fait qu'accentuer le mal. S'est ajoutée, ces dernières années, l'arrivée de nombreux élèves maîtrisant mal, voire pas du tout, la langue française. Tous ces élèves mis ensemble, notamment dans certains quartiers, il est pratiquement impossible d'assurer un enseignement de qualité, quelle que soit la prouesse des enseignants.
Parallèlement, le niveau de recrutement des professeurs des écoles s'est dégradé dans des académies peu attractives. On est loin des instituteurs que les plus anciens de nos lecteurs ont connus, qui brillaient par leur culture polyvalente. En outre, l'enseignement se disperse dans toutes sortes d'activités au lieu de se concentrer sur les objectifs fondamentaux : lire, écrire, compter. Quand des élèves arrivent en sixième sans savoir lire ni écrire correctement, comment pourraient-ils progresser en français ou en mathématiques et dans toutes les autres matières ?
Le pire est peut-être que nos gouvernants s'accommodent facilement de cette médiocrité générale. Ils ne sont pas loin de penser, comme Big Brother, que « l'ignorance, c'est la force ». Ils considèrent, dans une conception néo-libérale qu'on retrouve chez eux en matière sociétale, que l'école est au service du marché et que, pour faire fonctionner l'économie, il suffit de former une minorité de sachants et une masse d'exécutants dociles. Ils font de beaux discours sur l'égalité, l'acquisition de compétences, la réussite de tous, mais, dans la pratique, ils se satisfont d'une école médiocre, dispensant un savoir médiocre, formant des élèves médiocres... pour les enfants des autres.
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65 commentaires
c’est très simple, il faut noter plus sévèrement les garçons et demander aux autres pays de baisser leur niveaux
Quelle paradoxe ! Pourquoi ? Parce que la Russie est actuellement leader en Mathématique ! Et tout ca grâce à la volonté Politique de Monsieur Poutine ! Ah au faites Vladimir Poutine aurait participé avant hier aux journées de la Sciences ! Ce qui lui aurait permis de dialoguer pendant 2 à 3 heures avec des Scientifiques et des Mathématiciens ! Hervé de Néoules !
Appliquez le livre de Charles-Aimé Capcarrère (Méthode de calcul mental rapide, Éd. Critérion), en usage à l’école Sainte-Bernadette de Tarbes : c’est prodigieux !
Nous avions un ministre délégué bien décidé à se battre pour la réussite scolaire. Trouvera-t-on demain un politique aussi convaincu et combatif ? il est permis d’en douter. Demain on nous resservira sans doute un plateau de 40 ministres (voir plus), tous unis et en phase comme nous l’ont montré nombre des sortants.
Les enfants passent bien plus de temps sur les « réseaux sotsots » que dans leurs livres d’école. Et à l’école on va leur apprendre maintenant à regarder dans leur culotte. Aucune chance que cela fasse des génies !
Ce que j’ai appris de la primaire jusqu’au bac, je m’en sers encore sans consulter un ouvrage. Ce que j’apprends sur les réseaux sociaux ne m’est utile que pour l’heure à suivre… Cherchez l’erreur.
Les deux ennemis de la réussite scolaire sont le manque total de respect, y compris de la part des parents, envers les enseignants et les autres enfants. Et la fainéantise qui font que les élèves ne font plus aucun effort, y compris dans les » bonnes » familles !
On ne peut plus douter du caractère volontaire de cette débâcle. Depuis plus 40 ans le but des « dirigeants » politiques est d’abêtir les masses pour avoir la main mise, main mise assurée par les enfants de ces « élites » politiques et autres enseignants, enfants qui ont été scolarisés dans des écoles privées afin d’être moins bête que ces gueux. Au pays des aveugles les borgnes sont rois …
Bonjour Si l’on en juge par les résultats financiers catastrophiques de la France force est de constater que le niveau de simples calculs est fortement déficients aussi chez nos « Zélites »
Effectivement, on domine mieux des ignorants à qui on n’apprend plus à réfléchir.
Système taliban …!
À partir de dix fautes dans une dictée, il fallait la recopier dix fois (sans fautes) sinon c’était « rebelotte »…
Le…Père Noël… devrait apporter des dictionnaires de synonymes aux enfants et les enseignants s’en servir en classe de manière ludique. Par ex. : Prendre un mot, demander aux enfants sa signification puis chercher un maximum de synonymes avec leur orthographe, accords etc.. et faire ensuite des petites phrases orales puis écrites, cela animerait les cours de français et de grammaire. Notre langue est très riche mais le vocabulaire utilisé, très pauvre.
Quand je vois des enfants de CP de la faute des parents. compter sur leurs doigts pour calculer 2 + 2, je me dis qu’il y a aussi de la faute des parents. Jouer avec son enfant, lui faire lire la règle du jeu, les recettes de cuisine que l’on prépare ensemble l’aide à comprendre l’importance de la lecture. Compter les points sur les dès, payer ou rendre la monnaie au Monopoly, permette d’acquérir les bases du calcul. On nous parle de la méthode Singapour, il ne s’agit en fait que des bonnes vieilles méthodes que nos enseignants employaient, avec bûchettes et haricots secs.
Taper sur les touches d’un « ordi » est plus rapide et moins « vieux jeu »…
Il n’y a en fait que deux facteurs qui sont à l’origine de l’effondrement de l’enseignement: les pédagogistes et l’immigration. Les premiers sont de longue date solidement installés dans tous les postes de décision de L’Education nationale –qu’on aimerait voir redevenir Instruction publique. En particulier le Conseil supérieur des Programmes (CSP) et la Direction générale de l’Enseignement scolaire (DGESCO), sans oublier les syndicats de gauche et d’ultragauche, et les personnalités engagées que sont un grand nombre d’enseignants militants. L’immigration fournit une masse sans cesse croissante de jeunes dont le milieu familial, les croyances religieuses, l’imprégnation culturelle, interdisent une intégration scolaire satisfaisante. Plus on descend dans les petites classes, plus sont nombreux les enfants issus de l’immigration, ce qui n’a rien d’étonnant puisque 300 000 naissances sur 650 000 auraient pour origine un ou deux parents nés hors UE ou issu(s) de l’immigration. Les enfants de ces petites classes gagnent de la visibilité dans les classes supérieures, suivant une progression gravative. De telle sorte que les problèmes posés par la combinaison du pédagogisme et de l’immigration ont vocation à s’aggraver implacablement. Les remèdes à une telle situation sont au-delà des mesures politiques qui peuvent être envisagées dans le contexte actuel.
Très bien vu, hélas.
Dire que de mon temps, en CM2, voire CM1, plus de 5 fautes dans une dictée, on était à la limite de la délinquance.
C’était évidemment la
préhistoire…
Et la mauvaise ponctuation nous valait aussi 1/4 ou 1/2 point de moins…comme une minuscule après un point…