Enseignement privé sous contrat : A. Oudéa-Castéra exigera de la mixité sociale

AMELIE OUDEA CASTERA

On peut dire que c’est plutôt pas mal. Le ministre des Sports, de l’Éducation nationale, des Jeux olympiques et paralympiques et tout le toutime, Amélie Oudéa-Castéra, a peut-être passé quelques semaines dans la tourmente, mais elle a assimilé un important paramètre de la survie dans les eaux troubles de la Macronie : l’aplomb. Interrogée, le 24 janvier, par un sénateur, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement, cette dame dont les enfants (et personne ne peut l’en blâmer) fréquentent l’école privée a consciencieusement scié la branche sur laquelle elle avait choisi d’établir le nid de sa progéniture.

Ses propos méritent d’être cités in extenso, mais nous ne le ferons pas ici, laissant au lecteur le soin de s’amuser en découvrant la vidéo de la réponse « lunaire » (le nouvel adjectif à la mode pour dire « stupide ») du ministre. On retiendra deux perles, tout de même. La première : « Toute filière d’excellence est désormais soumise au respect de la mixité sociale. » Amélie Oudéa-Castéra est même plus spécifique que cela, car elle cite les classes européennes ou internationales. La seconde : « L'ensemble de l'enseignement catholique sera associé à une démarche de mixité sociale. » Excellent. Voyons ce que ces propos recouvrent.

Forcer artificiellement à la mixité sociale les classes européennes ou internationales, cela revient à faire mécaniquement baisser le niveau de ces dernières, qui, historiquement, ont toujours (comme les classes d’allemand première langue ou d’hellénistes, par exemple) accueilli les meilleurs élèves. Nous dégringolons au classement PISA (français et maths) dans des proportions spéléologiques, mais nous avons toujours été nuls en anglais. Raison de plus pour achever les rares foyers d’excellence où l’on maîtrisait encore un peu les langues étrangères : dans ce lit de Procuste intellectuel, rien ne doit dépasser. On coupe les jambes des grands et on écartèle les petits. C’est taille unique. Ca s’appelle la République.

Quant à associer « l’ensemble de l’enseignement catholique » à une « démarche de mixité sociale »… on se croirait en 1792 ou en 1917. Les inspecteurs d’académie vont-ils partir à la recherche des établissements réfractaires pour leur imposer la sacro-sainte mixité sociale à coups de (faucille et) marteau ou bien leur couper la tête en cas de non-respect des normes de mixité sociale ? Cette manie, décidément, à gauche de couper ce qui dépasse : à croire que les maniaques de l’inclusion n’aiment rien tant que l’uniformité, celle dont l’ennui naquit un jour, comme dit le poète.

Les catholiques, mais plus généralement les gens qui veulent échapper à la tiers-mondisation forcée, en seront pour leurs frais. Les écoles sous contrat vont être plus surveillées qu’avant : voilà ce qui arrive quand on est ministre de tutelle et qu’on ment sur l’école maternelle publique de ses garçons. On va probablement, dans le même mouvement, continuer les inspections (coercitives, humiliantes et à la limite de la légalité) dans les écoles hors contrat. C’est pour votre bien. Amélie Oudéa-Castéra, passée du XVIe au VIIe arrondissement, énarque fille d’énarque, cousine de la dynastie journalistique Duhamel, mariée à un grand patron sarkozyste et mère de trois fils scolarisés à Stan au mépris de la carte scolaire, y veillera pour vous. Ensuite, elle rentrera en voiture de service, conduite par son chauffeur, dans un spacieux logement de fonction pour constater, rassurée, que la mixité sociale, c’est pour les autres. On ne demande pas son âge à une dame, mais ce qui est certain, c’est qu’Amélie Oudéa-Castéra est née largement avant la honte.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Et va s’y donc. Encore un espace de liberté qui se ferme. Quand en finirons nous avec ces compromissions face à la gôche qu’aucune concession n’arrêtera jamais ?

  2. Elle va exiger de la mixité sociale dans le privé: maintenant, pour fayoter le public dans le but d’essayer de se refaire auprès de lui, elle va mettre à mal le privé. Tout est faux chez elle! Mais qu’elle dégage!

  3. Cette ministre est complétement inapte à la fonction de Ministre de l’éducation , elle parle pour ne rien dire sauf parler d’elle !

  4. Madame Amélie Oudéa-Castéra s’ appliquera t’elle cette mixité sociale? Nous connaissons tous la réponse. Pourtant, ne serait ce pas aux politiques de s’appliquer en priorité les mesures qu’ils imposent au peuple. Puisque c’est pour notre bien, ne devraient ils pas être les premiers à en bénéficier. Leur générosité est trop grande, sachons les en remercier.

  5. « On coupe les jambes des grands et on écartèle les petits. C’est taille unique. Ca s’appelle la République. » De gauche, la République. Car la véritable République, ce n’est pas ça.

  6. Ses enfants sont en fin d’étude pour qu’elle se décide de prôner la mixité sociale ? Je connais beaucoup de parents de classes moyennes qui mettent leurs enfants dans le privé :
    – la qualité de l’enseignement, de l’encadrement et du souci de bien être des élèves n’a rien à voir avec la plupart des établissements publics
    – s’ils déduisent les frais de garde, périscolaire, etc., finalement ce choix ne leur coûte pratiquement pas plus cher qu’en laissant leurs enfants dans le public.

  7. Elle oublie que son rôle est de redresser le niveau de l’enseignement public , prenant modèle sur le privé ! Rétablir la réussite au mérite, avec retour des notes, du redoublement , étude des langues comme avant, sans oublier le latin et le grec…Histoire avec sa chronologie respectée, Géographie, retour des dictées…. et ceux qui echoueront quitteront l’école pour apprendre un métier.
    Elle est ministre cette dinde??
    Nous, parents ayant reçu une éducation « normale » le savons mieux qu’elle!!… pas besoin de sortir de l’ENA pour savoir ce qu’est l’instruction, la culture…

    • Le meilleur moyen de ne pas sortir de l’ENA, est de ne pas y rentrer !!! Rien ne vaut une bonne école d’ingénieur pour avoir des chances de réussite dans la vie !!! L’ENA, Sciences Po… ça sert à quoi ??? Juste de l’entre soi. À fuir dorénavant…

  8. La mixité social c’est d’imposer arbitrairement ce qui est incompatible. Nous avions vue cela dans certaines citées dans les années 70 où les genrés étaient majoritaires et la solution d’y mettre de la mixité social, résultats ils ne sont pas restés avec les résultats actuellement connus.

  9. Décidément, cette Oudéa-Castéra se met systématiquement à côté de la plaque, du sujet qu’elle ne sait maîtriser.
    La mixité existe dans les établissements sous contrat. Car parmi les familles étrangères qui veulent absolument, réellement devenir « françaises », les parents savent très bien que le privé est le graal, la seule chance pour leurs enfants.
    D’ailleurs, pléthore sont les établissements du public où la mixité n’existe plus depuis longtemps pour des enfants de familles françaises appauvries, noyées dans les territoires perdus de la République.
    Macron possède un art consommé pour s’entourer de bras cassés.

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