Entre angélisme et déni de réalité, Martine Aubry quitte Lille

Après 24 ans de règne incontesté à la tête du beffroi, Martine Aubry tire sa révérence.
Capture d'écran X
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Martine Aubry vient d’annoncer sa démission. Elle quittera, dès la mi-mars, la mairie de Lille, ce fameux beffroi, qu’elle détient depuis 24 ans. Entre angélisme et déni de réalité, l’ancien ministre du Travail laisse une ville « fracturée ».

Le pays des corons est en deuil. L’emblématique femme de gauche, ancien ministre et maire de Lille depuis 2001, tire sa révérence à 74 ans. Cette démission nous replonge dans le flamboyant Parti socialiste des années 90. Figure du gouvernement Jospin, dont elle est ministre du Travail, mère de la grande réforme des 35 heures et de la création de la CMU (couverture maladie universelle), Martine Aubry est de tous les combats de cette gauche sociale et progressiste qui, électoralement, raflait tout sur son passage, avant que les classes populaires ne quittent une gauche immigrationniste pour le Rassemblement national et que Macron ne mette la main sur le centre gauche.

« Une qualité de vie qui s’est dégradée »

Depuis un quart de siècle, Martine Aubry règne en maître sur Lille. En « baronne », s’amuse l’eurodéputé Matthieu Valet (RN). Natif de Lille, l’élu a vu la ville évoluer ; il décrit auprès de BV une ville « fracturée, communautarisée, dont la qualité de vie s’est dégradée ». Martine Aubry appartient à ces élus dont le logiciel n’a pas évolué depuis les années 80. La grande époque de SOS Racisme. Tout est axé sur la rénovation urbaine et l’activité culturelle, mais « question sécurité, Martine Aubry laisse un champ de bataille derrière elle », déplore le député au Parlement européen. Il décrit l’explosion de l’insécurité : « criminalité transfrontalière, vols de véhicules, braquages, cambriolages, rodéos urbains, trafic de stupéfiants » - tout y passe. Une litanie malheureusement presque anodine lorsqu’il s’agit de décrire la vie des grandes métropoles françaises. Une réalité qui contraste avec le doux message d’adieu que l’édile socialiste a posté sur les réseaux, où elle rappelle son « ambition » pour Lille, qui « a toujours été que nous vivions bien tous ensemble, dans le respect de nos différences culturelles, sociales et de générations ».

Une politique culturelle et environnementale « en trompe-l’œil »

À son arrivée à l’hôtel de ville, Martine Aubry succède à l’ancien Premier ministre Pierre Mauroy, qui fut député du Nord et régna sur Lille de 1973 à 2001. Elle fait de la culture son domaine de prédilection et obtient pour Lille, en 2004, le statut de capitale européenne de la culture. Avec Lille 3000, programme culturel d’envergure, la ville vit au rythme des festivals et des créations d’espaces culturels tels que l’ancienne gare de marchandise Saint-Sauveur ou les Maisons Folie. Menacée sur sa gauche, dans ce vieux bastion communiste et socialiste, où deux des circonscriptions de la ville sont tenues par LFI, Martine Aubry remporte les dernières municipales à 227 voix d’écart avec sa rivale écologiste. Sur le départ, Martine Aubry insiste donc sur « la nature », les « mobilités douces », les « énergies vertes » qui ont été le moteur de son action. Une politique culturelle et environnementale « en trompe-l’œil » que dénonce Sébastien Leblanc, secrétaire départemental adjoint LR du Nord, qui lui aussi revient, auprès de BV, sur l’insécurité endémique qui menace la ville. « Madame Aubry a toujours refusé l’installation de caméras de surveillance pour des raisons idéologiques. » Ainsi, une vingtaine de caméras existent à Lille quand, dans la ville voisine de Lambersart, longtemps dirigée par le sénateur LR Marc-Philippe Daubresse, elles sont 200. Les caméras ne courent pas après les délinquants, avait l’habitude de dire Martine Aubry. L’angélisme et le déni de la gauche caviar atteignant souvent des sommets insoupçonnés.

Martine Aubry passe la main à son premier adjoint, Arnaud Deslandes. Pour Louis Delemer, prochain candidat LR aux municipales, « Lille mérite mieux qu’une simple transmission de pouvoir entre les membres d’une même équipe, sans projet, sans vision, sans ambition pour l’avenir ». Même son de cloche pour Matthieu Valet : « L’année 2026 est une année charnière, pour Lille. » La droite et le RN se tiennent en embuscade.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 20/03/2025 à 14:25.
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Yves-Marie Sévillia
Journaliste chez Boulevard Voltaire

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Encore un bel exemple de responsabilité et de respect de ses engagements d’une élue politique ? Comment se fait-il que ces gens là puissent rompre ainsi leur contrat sans raison valable et incontestable, quitte à ce que cela entraîne des frais monstres à la collectivité. Cette irresponsable qui a vécu grassement toute sa vie avec de l’argent public, ne devrait-elle pas prendre en charge les frais des nouvelles élections prématurées de Lille. C’est bien son caprice qui sera la source de ses dépenses inutiles, dépenses qu’elle engendre un an avant les nouvelles élections municipales ?

    • Il y a des mots que je ne supporte plus comme énergie verte qui défigure
      nos campagnes par des éoliennes à la production d’énergie infinitésimale, les mobilités douces où comment rendre la circulation complètement anarchique et le bien vivre ensemble qui se transforme de plus en plus en bien mourir ensemble . Non vraiment je ne supporte plus ces politiques d’ un temps révolu. Qu’elle parte tout comme son homologue hidalgo en laissant derrière elles un champ de ruines d’insécurité, cela prouve combien leur incompétence est grande.

  2. N’avait-elle pas tripatouillé deux communes indépendantes socialistes du département du nord pour en faire des quartiers de LIlle et ainsi avoir la mairie??…depuis 24 ans …et plus parce qu’affinités.

  3. Est-il légitime de quitter sa fonction et de décréter qui est le nouveau maire sans consulter les citoyens ?
    Sans doute puisque la même gôôôche a déjà fait ce tour de passe-passe à Marseille !

  4. Je ne sais pas pour les lillois, mais personnellement je ne la regretterais pas, elle qui a mon sens est responsable de la pire décision économique de l’après guerre et qui nous a collé un boulet au pied que nous trainons laborieusement depuis 25 ans et que nous allons hélas continuer à trainer pendant plusieurs décennies. On ne vous remercie pas Mme Aubry.

  5. Perso, je n’ai pas entendu parler de putsch ou d’élections suspectes. Donc, il y a une majorité de satisfaits, non ?

  6. Elle a eu le pouvoir de saccager, d’imposer sa vision de la ville et en plus elle n’avait même pas le talent de son père, Jacques Delors, qui lui aussi a fait du mal à la France en faisant partie des européistes qui nient la souveraineté des pays par leurs lois imbéciles.

  7. elle rappelle son « ambition » pour Lille, qui « a toujours été que nous vivions bien tous ensemble, dans le respect de nos différences culturelles, sociales et de générations. »Maintenant que tout part en cacahuète elle prend la poudre d’escampette.

    • Et en plus ça rime à rien ce qu’elle a fait. Tout est à refaire mais qui pour cette lourde tâche ?

    • Il faut laisser les Ehpad tranquilles, les gens qui y séjournent sont des personnes honorables.

  8. Une ville devenue le repère des bobos écolos islamo gauchistes ….n’essayez meme plus de vous aventurer en voiture dans cette ville , une fois les interminables bouchons derrière vous vous risquez de tomber sur des «  vengeurs de la nuit «  qui dégonflent les pneus de votre véhicule si ce dernier n’est pas dans la doxa du tout électrique ou hybride et surtout s’il s’agit d’un SUV de marque étrangère . Je ne parle même pas des agressions et autres insultes contre «  ces beauf «  qui viennent polluer la Citée de Ch De Gaulle . Les commerces sont à l’agonie mais ça n’empêche pas les écolo gauchiste de se précipiter l’hiver pour aller skier sur les cimes enneigées artificiellement des massifs montagneux , à des tonnes de CO2 de transport de leur vision d’un monde pur et bio …

  9. Toutes les grandes métropoles française détenue par la gôche , ont vue leur qualité de vie descendre en flèche , la délinquance augmenter, ne parlons pas de la salubrité et les habitants les fuir pour une vie plus calme dans les petites villes et la campagne.

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