Entre attaques, incendies et vols… sommes-nous dignes de notre patrimoine ?
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Ce dimanche, la Joconde a été attaquée à la soupe par deux écologistes. La méthode est connue : les militants de divers mouvements s’en sont déjà pris à plusieurs chefs-d'œuvre en Europe. En toute impunité médiatique - peut-être même, dans le cas présent, avec un support médiatique de poids : la présence d’un caméraman de l’AFP à un acte délictuel programmé devrait embarrasser l’agence… si elle n’était politisée. Mais c’est un autre sujet.
Les mollassons défendent les activistes écolos : « Le tableau est protégé par une vitre ! Ils n’abîment rien. » Outre qu’on ignore s’ils n’abîment rien - s’agissant d’un tableau ancien sur bois si fragile qu’il ne voyage pas et dont on contrôle en continu le taux d’hygrométrie et la température -, il suffit d’imaginer une seconde les réactions si c’était des « militants d’extrême droite » qui s’en prenaient, vitre ou pas vitre, à l’emblématique tableau de Vinci.
L’ecolo-delinquante qui a lancé de la purée sur la toile de la Joconde est régulièrement accueillie et subventionnée à l’#AcadémieDuClimat.
Merci Anne Hidalgo https://t.co/WP7x9GQkwb— Aurélien Véron (@aurelien_veron) January 28, 2024
Rappelant que « la Joconde, comme notre patrimoine, appartient aux générations futures », Rachida Dati a rappelé qu’« aucune cause ne peut justifier qu’il soit pris pour cible ! » Même Rima Abdul-Malak a dénoncé « l’éco-vandalisme » - elle se préoccupe du patrimoine depuis qu’elle n’est plus aux affaires. Conservateur en chef au musée du Louvre, Nicolas Milovanovic a bien résumé le problème : « Imaginez une époque qui ne produit plus de beauté et qui n’est capable que de souiller la beauté des siècles passés… quelle triste époque, vivement qu’elle se termine ! »
Viarmes : les soudeurs étaient partis déjeuner
Vendredi, la charpente du clocher de l’église de Viarmes a brûlé. L’église est en chantier de restauration. Ironie du sort ? Non. Pendant longtemps, en dehors des périodes de troubles populaires, églises et cathédrales étaient principalement victimes de la foudre et des travaux. Le péril de la foudre a été, globalement, écarté. Reste les travaux.
Il est connu que « les principaux risques, pour un monument historique, interviennent généralement pendant la phase des travaux ». D’où le « permis de feu » : « une autorisation d'exécuter les travaux de soudure pendant des horaires précis […], contrôlés par le chef de chantier ». Qui travaillait, vendredi ,dans le clocher de Viarmes ? Des soudeurs. Ils ont constaté le début d’incendie en revenant de déjeuner. C’est de la négligence. Où était le chef des travaux ? Il prenait son café gourmand ? On reste confondu par tant de désinvolture.
Les vitraux volés de la cathédrale à Rouen sont... aux États-Unis
L’association Lumière sur le patrimoine a porté plainte pour recel de vol et une enquête est ouverte. En cause, le vol d'au moins six vitraux de la cathédrale de Rouen à la fin du XIXe siècle puis dans le premier quart du XXe siècle. Or, ces panneaux sont exposés par le Glencairn Museum de Bryn Athyn (Pennsylvanie), le Metropolitan Museum of Art (New York) et le Worcester Art Museum (Massachusetts). La verrière a été dépecée et vendue par bouts sur le marché parisien.
Ces vitraux de l’an 1210 sont de petits chefs-d'œuvre. Du vitrail de haute époque. L’iconographie, rare, ajoute à leur valeur : Les Sept dormants d’Éphèse est cette histoire de sept chrétiens endormis, murés vivants par l’empereur Dèce dans une caverne. Deux siècles plus tard, ils se réveillent de leur long « sommeil », prouvant la résurrection à des chrétiens devenus sceptiques.
Les responsables du patrimoine dormaient eux aussi, puisque la disparition des panneaux et leur présence en Amérique est signalée dès 1972 dans le Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France. Il aura fallu plus de cinquante ans pour qu’une association enclenche une procédure. La même association a par ailleurs porté plainte pour la vente, en 2015, chez Sotheby’s de vitraux provenant de… Notre-Dame.
Le Worcester Art Museum le dit lui-même : « La recherche de la provenance [des œuvres] constitue une priorité dans les pratiques muséales actuelles. » Puisqu’on est parti du principe qu’il faut rendre leurs œuvres aux Amérindiens et aux anciennes colonies, pourquoi des œuvres volées dans nos églises ne bénéficieraient-elles pas de la même attention ? C'est une question de justice, mais aussi de piété filiale. À tolérer attaques, négligences et vols, nous apparaissons comme des héritiers très méprisants de ce que nous avons reçu.
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Un vert manteau de mosquées
26 commentaires
C’est un peu facile venant de la part d’un journaliste de s’en prendre aux couvreurs impliqué dans l’incendie de l’Eglise de Viarmes.Ils ont un metier tres difficile et mettaient leur santé en peril pour refaire la couverture en plomb de cet édifice.C’est grace a leur savoir faire dont l’acquisition demande de longues annes de travail que le patrimoine se transmet et ne tombe pas en ruine . Je trouve ca meprisable de vous moquer d’eux alors que vous n’ avez jamais travaillé de vos mains et ignorez tout des conditions de travail sur un chantier.C’est vous qui etes indigne en insultant ces compagnons qui ont vu le fruit de longs mois d’un labeur complexe detruit par les flammes en quelques heures.Quelque soit les responsibilités dans cet accident regrettable,un grand soutien a eux et bon courage pour la reconstruction.
Un riverain
on aurait du leur donner un seau, un balai et une serpillière pour qu’elles nettoient !
Pendant des travaux pour maintenir en état un monument historique, vous avez des possibilités d’accès à des parties du monument que vous n’avez pas en temps normal, du fait de la présence d’échafaudages. Les feux qui démarrent tout seul dans un clocher, même si on y a laissé trainer un poste à soudure, je n’y crois pas. Le vandalisme est devenu une institution en France, et n’a jamais été prix au sérieux par la justice. Tout cela a démarré avec les tags que Jack Lang trouvait merveilleux comme moyens d’expression, et on connait la suite…
On a appris depuis votre article que l’une est invitée par France-Inter, et fille d’une journaliste de France-Inter! NOus voyons où vont nos impôts.
l’AFP qui ne reconnait pas le hamas comme terroristes, suit pas à pas les actions de ces décérébrés pour les filmer, dommage encore une fois c’est nos impôts qui subventionnent. Trouver de l’argent, audit des ministères pour savoir depuis quand on paie des salariés qu’on a jamais vu, combien de véhicules par ministères et qui les utilise, combien d’administratifs dans les hôpitaux au détriment des soignants, pourquoi les blindés des gendarmes paraissent aussi pourris à la TV, pas de budget surement, mais ou passent les ponctions perpétuelles de notre argent ?
Pauvres bêtes …même pas dignes de bouffer du foin .
Ces deux flèches , qu’elles aillent faire la même chose en Russie , d’ailleurs , elles n’oseraient pas , l’une d’elle porte un tricot où est écrit » riposte alimentaire » cette écolo de papier ne sait pas que la soupe est un aliment qu’elle gaspille .
J’espére qu’il va y avoir une plainte pour vol,et que les Américains rendent les vitraux de la cathédrale de Rouen avec une forte amende,de plusieurs millions d’euros.
A qui peut on faire croire qu’on entre dans des musées, notamment le Louvre, sans un minimum de contrôle et que les oeuvres d’art ne fassent point l’objet de surveillance. Est ce tous les actifs de la base à la tête qui sont devenus des » j’en foutre »., des irresponsables ou seulement quelques corrompus. J’ose espérer qu’il ne s’agit que de ces derniers, aussi est il important de les condamner. Quant à ces mouvements écolos qu’ils aient le courage de prendre une exploitation agricole et d’en vivre. Après il pourront vanter les mérites de leurs idées.
Ces imbéciles devraient être punis d’amendes monumentales… Comment peut-on justifier des actes aussi