Entre Christiane Taubira et Fabien Roussel, le cœur d’Arnaud Montebourg balance…
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L’actualité étant ce qu’elle est, il arrive parfois que surviennent des nouvelles qui n’en sont pas. Ainsi, Arnaud Montebourg mettrait fin à sa candidature à l’élection présidentielle. Comme on ignorait qu’elle avait un jour commencé, la nouvelle est donc toute relative.
Il est vrai que, plafonnant à 1 % dans les sondages, l’ancien ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique peinait à redresser sa campagne. Sachant qu’il n’a jamais cru, non plus, à l’hypothèse Anne Hidalgo, que faire ? Au milieu du gué, si ce n’est en tongs et en slip en pleine banquise, il lui faut néanmoins continuer à faire semblant d’exister.
Et pourquoi pas auprès de Christiane Taubira, avec laquelle il continue d’entretenir quelques liens remontant à leur participation commune au gouvernement de François Hollande, ayant même poussé cette dernière à démissionner après qu’il eut rendu son maroquin ? C’est peu, mais c’est toujours ça. D’ailleurs, Arnaud Montebourg avait annoncé à L’Obs, en décembre dernier, que si l’ancien garde des Sceaux se présentait à la magistrature, lui se retirerait. Nous y sommes. Mêmes pâlissantes, les étoiles s’alignent.
Sans grande surprise, ses ex-amis socialistes ricanent, l’un d’eux allant jusqu’à confier à L'Opinion : « Arnaud Montebourg espérait tout casser. Quatre mois plus tard, c’est “qui veut prendre mes dettes ?” » Voilà qui est cruel, mais pas totalement faux.
Mais là où l’affaire devient un brin plus intéressante, c’est quand le même Arnaud Montebourg assure, à en croire Le Figaro de ce mercredi 12 janvier, se sentir « particulièrement proche de Fabien Roussel », le candidat communiste. Là, ce n’est plus le grand écart mais le triple salto arrière. En effet, Fabien Roussel fait figure de communiste à l’ancienne, assez peu woke, modérément multiculturaliste, faisant de la sécurité de ses compatriotes une priorité tout en étant très porté sur le patrimoine gastronomique français. Soit tout le contraire de la plus que survoltée Christiane Taubira, « Mémé Césaire », tel que surnommée par le décidément irremplaçable Laurent Gerra.
Car, plus que d’hésiter entre deux candidatures de simple témoignage, il s’agit d’un véritable choix politique et civilisationnel. Entre la vieille gauche à la tripe sociale et patriote et une nouvelle gauche se riant des frontières et des racines. Pour résumer : d’un côté, Pierre Mauroy et, de l’autre, Michel Rocard. Gauche à l’ancienne et « gauche américaine », pour reprendre les qualificatifs du siècle dernier.
Si Arnaud Montebourg était à la hauteur de la culture et de l’intelligence qu’on lui prête, non sans raison, il n’y aurait pas pour lui matière à barguigner.
Hélas, en politique, l’intelligence ne fait pas tout. Les raisonnements économiques d'Arnaud Montebourg, frappés au sceau du souverainisme, sont le plus souvent pertinents. Mais le même a la main qui tremble au moment de dire publiquement qui il est vraiment : un patriote de gauche.
Résultat ? La gauche le renie et les patriotes ne le considèrent pas comme l’un des leurs. Comme quoi on peut avoir de la culture politique tout en n’ayant pas d’instinct… politique. En attendant, Arnaud Montebourg ferait un assez bon ministre de l’Économie dans un possible gouvernement mariniste. Peut-être en rêve-t-il déjà. Allez savoir…
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Un vert manteau de mosquées
9 commentaires
La gauche en voie de disparition…
Bon vent !
Aurait-il le bourdon ou le cafard de vivre uniquement avec ses abeilles? Voit-il Taubira comme une reine? Quel pot de miel ce mec
Quel suspens…
Montebourg c’est le nouveau Edgar Faure, grand retourneur de veste devant l’Eternel.
Sije puis me permettre, qu’il reste avec ses abeilles et son miel, c’est tellement plus enrichissant et surtout ça lui éviterait de se ridiculiser aux yeux des français.
Bon, Nicolas, va faloir nous parler des 10 de BV dans votre prochain édito. Vous qui êtes de cette magnifique aventure depuis le début. On compte sur vous.
tous ces politicards ,ils ne savent plus quoi dire pour exister. Ils sont près a youtes les bassesses pour avoir un poste qui leur permettre de critiquer sans avoir le pouvoir
Retiré de la politique, Montebourg parlait avec lucidité, bon sens et clairvoyance de la situation aussi bien économique que politique de notre pays.
Quel dommage que pour exister dans la gauche du centre il faille abandonner toute rationalité et attaches avec la réalité.
Bien qu’epris de lui-même, cet homme a des qualités qui pourraient servir l’intérêt commun.
Ce n’est pas en choisissant cette espèce de gauche totalement demonetisée que Montebourg fera son miel.
Mais est ce possible , comment en est on arrivé là dans ce pays . Il n’y en a plus un pour racheter l’autre . Des menteurs , des girouettes , des idiots .Un grand ménage s’impose .