Entre Khomri et Valls, cours de soutien et grand Barnum en marche !
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Amis lecteurs, un peu d’attention, s’il vous plaît. Car c’est qu’il s’en passe, des choses graves, à l’occasion de l’entre-deux-tours de ces élections législatives. J’en vois déjà deux qui chuchotent au fond de la classe, à l’ombre du radiateur. À vos cahiers, Messieurs, Mesdames et Mesdemoiselles !
Commençons par Paris, en sa dix-huitième circonscription. À vos stylos ! Là, plus apocalyptique que la guerre entre Sparte et Athènes, l’affrontement de ces deux titans bibliques que sont Myriam El Khomri et Pierre-Yves Bournazel. À l’origine, la première est estampillée Parti socialiste et le second Les Républicains. Sauf qu’entre-temps, à cause de robinets qui gouttent et de baignoires qui fuient, les deux se disputent l’étiquette de l’actuelle majorité présidentielle, à la fois républicaine et socialiste.
Myriam El Khomri est soutenue par Emmanuel Macron et Pierre-Yves Bournazel par… Emmanuel Macron ; mais également par son Premier ministre, Édouard Philippe. Ce genre de petit « plus » commercial permettra-t-il au train d’arriver à l’heure tout en calculant l’âge du capitaine et celui de la femme du chef de gare ? Vous avez une demi-heure !
Puisque j’en remarque trois autres qui prennent des mines éberluées, faisant semblant de ne rien comprendre à l’énoncé de ce problème pourtant simple, derechef, je vous en colle un autre. Voilà qui devrait calmer ces fortes têtes auxquelles j’intime d’ailleurs l’ordre de remettre illico leurs casquettes à l’endroit et d’éteindre leurs portables. Veuillez noter :
Dans la circonscription d’Évry (Île-de-France), Manuel Valls, candidat malheureux à la primaire du Parti socialiste, a appelé à voter dès le premier tour de l’élection présidentielle pour Emmanuel Macron, socialiste qui ne s’était pas présenté à cette primaire, et donc, par voie de conséquence, contre Benoît Hamon, néanmoins vainqueur de la primaire en question et candidat officiel du Parti socialiste. C’est bon, ça suit toujours ?
Ensuite, au second tour de l’élection législative d’Évry, Benoît Hamon appelle à voter pour Farida Amrani, candidate de La France insoumise, parti dirigé par Jean-Luc Mélenchon qui, lui aussi, avait refusé de se soumettre à la primaire plus haut évoquée ; c’est-à-dire contre Manuel Valls, Premier ministre socialiste, il n’y a pas si longtemps, et des années combattu à l’Assemblée nationale par un Benoît Hamon, manifestement plus socialiste que lui.
J’en vois encore d’autres qui soupirent, qui fixent le plafond tout en mâchonnant leurs stylos. Encore des victimes de la méthode de lecture globale… Ce n’est tout de même pas sorcier, non ? On est à Boulevard Voltaire ou dans une ZEP de Burnes-sur-Yvette ou de Bougetonboul-la-Coquette ?
Ensuite, sachant que trois élus communistes ont apporté leur soutien à Manuel Valls, aussitôt désavoués par la fédération locale du PCF, mais qu’au premier tour, Benoît Hamon avait - notez-le bien en rouge - soutenu Michel Nouaille, candidat communiste officiel contre Manuel Valls, avant de faire de même de Farida Amrani, tête de liste mélenchoniste (rappelons-le une fois encore pour les distraits), veuillez expliquer pourquoi et comment Serge Dassault, ponte de cette UMP désormais plus connue sous le nom de "Les Républicains", appelle désormais à voter pour Manuel Valls, socialiste courant sous l’étiquette de cette même majorité présidentielle dont on nous dit qu’elle ne serait ni de gauche ni de droite ? Ça va toujours ? Vous suivez ? J’en aperçois quatre autres qui bâillent… C’est pourtant limpide, bande de phacochères à poil frisé !
Allez, tout le monde au boulot et je ramasse les copies dans une heure ! Et là, vous ricanerez moins, surtout ceux qui auront estimé spirituel de voter Francis Lalanne et Dieudonné, eux aussi candidats du Barnum qui nous occupe.
En attendant, le temps de me tresser une corde avec les restes de spaghettis du réfectoire et je vais me pendre direct dans la salle des profs. En marche, donc !
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