Entre paternalisme et suffisance, le manspreading d’Emmanuel Macron
2 minutes de lecture
« Cessez de me dire qu’il faut éviter l’arrogance ! Vous me l’avez répété cent fois, j’ai compris », aurait dit avec agacement, dimanche dernier, selon Le Canard enchaîné, le Président-candidat Emmanuel Macron à ses conseillers. Eh bien, non. Il n’avait pas compris. Une cent-unième fois aurait été sans doute nécessaire.
Le mot « arrogance », qui semble formé par la fusion de deux autres, assurance et orgueil, est monté hier soir très vite dans les tendances sur les réseaux sociaux. Un air perpétuellement lassé, un tantinet discourtois pour ceux qui le regardaient, une posture relâchée avec parfois la main en appui sur la tête, un ton de sachant n'hésitant pas à couper la parole… Si Marine Le Pen avait été une femme de gauche, elle l'aurait qualifié de paternaliste et aurait dénoncé son manspreading : sur la banquette du débat, dans le wagon les menant au deuxième tour, il s’étalait, avec l’aisance verbale qu’on lui connaît, et prenait, désinvolte, toute la place.
À l’inverse planait au-dessus Marine Le Pen, le spectre de 2017. La tenue - vestimentaire comme gestuelle - était sobre, la repartie aussi. Un peu trop. On la sentait corsetée dans l’autocontrôle, avec des dossiers, il faut le reconnaître, travaillés et maîtrisés. L’objectif était évidemment de rassurer et d’adopter une posture présidentiable, quitte à décevoir ses militants en renonçant à quelques punchlines ou polémiques faciles - McKinsey n’a été cité qu’une fois en passant -, quitte à sembler manquer de mordant. On peut s’étonner que la candidate n'ait pas plus attaqué le Président sur son bilan, mais ce temps gagné lui a permis, d'un autre côté, d’exposer son programme sereinement. On peut s’étonner aussi que des thèmes aussi cruciaux que la sécurité, l’immigration, l’islamisme ou les institutions n’aient été abordés qu’en coup de vent. Mais au moins l’ont-ils été, avec brièveté mais clarté.
François Hollande voulait être un Président normal, Marine Le Pen veut offrir le visage d’une future Présidente tranquille, pour contrebalancer la rupture qu’elle incarne par nature et qui peut effrayer. Le concept a déjà fait ses preuves : après tout, c’est en faisant sien le slogan de la « force tranquille » que François Mitterrand, un peu dans la même situation, avait triomphé en 1981.
Thématiques :
Débat Macron Le PenPour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
167 commentaires
Au passage, peut-être aurez-vous noté LA solution que Macron (ex. mais toujours banquier à ses heures) a trouvé pour que les « français de rien » puissent se payer une voiture électrique (bientôt obligatoire ?…) hors de prix, même pour les petits modèles : le leasing ! Ben oui, vous n’êtes propriétaires de rien, donc obligés de refaire l’opération à chaque renouvellement de voiture, limités en kms sinon faut payer plus, et à la fin c’est le banquier qui se frotte les mains à chaque dossier signé
J’ai Zappé la tele et j’ai mis la radio au moins ca m’a évite de voir son insupportable visage de petit president sans intérêt.
Fort bien vu concernant Macron, trop d’indulgence pour M L P. De mauvais conseillers en communication ont complètement étouffé sa nature combattive.
Je suis parvenue à regarder le triste spectacle offert par notre cher Président pendant 20 minutes mais, c’était 20 minutes de trop ! Son sourire narquois qu’il a essayé de dissimuler dans les premières minutes et sa suffisance m’ont vite donné l’envie de vomir que je ressens à chaque fois que je le vois maintenant. Je me suis dit que Bd. Voltaire et la 16 me feraient un compte-rendu éclairé et objectif de ce débat beaucoup trop long. 5 ans de plus à constater son autosatisfaction ! Oh my God !
Bon… Mais cela fera trois fois…peut-être faut-il qu’elle en tire aussi les conclusions…
Marine Le Pen sera notre Première Femme Présidente..
N’oublions pas qu’il faut que Macron se repose et se mette au vert pour que ses intestins se rétablissent correctement .
Bonjour madame, j’apprécie chaque matin votre édition mais, s’i vous plait, nous sommes en France et la langue officielle de notre pays EST LE FRANCAIS, à l’écrit comme à l’oral. Alors, que vous-même et vos journalistes ou commentateurs s’astreignent à écrire exclusivement dans cette belle langue et n’utilisent jamais le jargon « bobo-anglo-maniaque » qui se pratique dans certaines sphères à l’intérieur du périphérique. Merci pour tous !
Je vous rejoins entièrement sur ce point tout en renouvelant mon admiration envers Madame Gabrielle Cluzel .
S’il est une personne qui manie le français avec brio, c’est bien Gabrielle CLUZEL. Par ailleurs, nous français, sommes très mauvais en langues étrangères. Alors, si une partie des français pouvaient comprendre quelques mots basiques d’anglais en plus de parler un bon français, n’y gagnerait-on pas ? N’oublions pas que l’anglais est quand-même une langue internationale ! Rien ne nous interdit d’essayer de nous améliorer, n’est-ce pas ?
Le Français aussi madame ! Continuons comme cela et dans 50 ans les petits Français parleront tous l’english, comme en Suède depuis déjà un bon bout de temps. Si c’est cela que vous voulez ? Malheureusement, vous traduisez très bien l’attitude laxiste et permissive des Français d’aujourd’hui qui adorent et se targuent de se faire marcher sur les pieds, par les uns, par les autres et par tous. Mais c’est du Macron dans le texte , au fait .
Il faut prendre en compte la tristesse ambiante et le manque d’interêt des français vis à vis de cette élection ordonnancée et régie par la meute médiatique aux ordres du pouvoir et surtout payée par le système .. Depuis l’éviction de Z le soufflé est retombé avant la fin.
Montrons leur que nous sommes encore en démocratie et allons voter Dimanche pour rétablir l’ordre et faire triompher enfin la démocratie .
Le fait que MLP s’en soit bien mieux tiré qu’en 2017 face au sophiste est un très bon point pour elle ; il ne l’a pas laminé, et c’est un échec pour lui ; si elle avait été agressive , le cheptel n’aurait pas aimé.
Si l’un des candidat est ré-élu on se demande ce que les journaliste auront à se mettre sous la dent pendant 5 ans ..! . Le bal masqué c’est fait .. le soldat médaillé aussi … le fanfaron on connait , le logement a déjà sa piscine sa moquette et sa vaisselle , … quoi d’autre ? Tout est cadenassé … Quel ennui .. !!!
Marine Le Pen a réussi son débat, elle sera une bonne Présidente. Quelqu’un a trouvé une belle formule pour qualifier la prestation de Macron : « Il se prend pour Jean Dujardin dans OSS117 ».
Entièrement de votre avis, à gauche on avait le serpent hérissé, prêt à tuer et à droite le chat calme qui observe et de temps à autre taquine le reptile.
Hélas le jeu n’amusait que les deux intervenants car trop de questions pas assez développées sur des sujets graves survolés, dont Russie/Ukraine.
Le serpent déterminé à détruire et le chat recherchant la sécurité des siens, deux mondes totalement opposés, mais je sais lequel choisir.
Marine le Pen a été d’une mansuétude et d’une bonté incroyable vis à vis de son adversaire …!!!!
Et voilà qu’on lui en fait le reproche au lieu de le mettre a son actif . En face l’adversaire avait préparé chaque coup bas imaginant d’avance qu’elle allait lui dire son fait . Son bilan catastrophique depuis 5 ans n’avait nul besoin d’être évoqué puisqu’il est dans le cerveau de chaque électeur…
La candidate a pu ainsi exposer son projet pour la France et nous convaincre de sa sincèrit
D’un coté une femme très intelligente, très bien bien élevée et digne , allant même jusqu’à offrir son temps d’avance à son adversaire dont on sait qu’il n’aurait même pas eu l’idée de le faire si lui même etc …. . De l’autre un être fébrile , l’air fatigué , le regard souvent un peu vide , quelques rictus incontrôlables s’ajoutant à une voix monocorde et un ton méprisant dont il semble incapable de réalise la portée psychologique auprès des électeurs qui voient tout …!!!!
Ce débat n’apporte rien,nous avons encore pu constater la suffisance de Macron,personne ne semble être digne de dialoguer avec lui,s’il est ainsi à 45 ans comment sera-t-il dans dix ans?
Bienheureuse pandémie,le président n’a pas pu mener à bien ses projets,même le retour à la proportionnelle alors qu’il a eu cinq ans pour le faire avec une majorité à l’Assemblée,à ce rythme il lui faudra trois ou quatre mandats!