Entre Polynésie et SUV, Hidalgo et Dati : un match plus disputé qu’un OM/PSG !

DATIHIDALGO

Qui a dit que la féminisation du monde politique était susceptible d’en adoucir les mœurs ? Une andouille, sûrement, qui devait penser qu’Elena Ceaușescu était la réincarnation de Bernadette Soubirous. Ou qui n’avait jamais entendu parler d’Anne Hidalgo et de Rachida Dati, femmes au caractère éruptif, dirons-nous.

Ainsi, ce mardi 14 novembre, lors d’une séance du Conseil de Paris, ces deux édiles se sont-elles sévèrement crêpé le chignon ; et pas seulement à coups de sac à main, on précise. Le tout sur fond de voyage aux antipodes de la première des Parisiennes, histoire de vérifier si le spot de surf de Tahiti correspondait bien aux normes de ces Jeux olympiques s’annonçant l’an prochain dans la Ville Lumière.

Extraits des délibérations : « Il y a dans votre attitude, comme vous le démontrez à chaque Conseil de Paris, de la désinvolture. […] C’est cette même désinvolture qui vous coûte très cher, si l’on peut dire, dans le cadre de votre voyage alibi à Tahiti, dont on apprend encore ce matin que vous avez bénéficié d’un hélicoptère, alors même que vous faisiez croire que vous étiez en train de faire du vélo sur une piste cyclable parisienne », lance Rachida Dati, en guise de hors-d’œuvre.

En fait, d’hélicoptère il n’y avait pas, s’agissant de l'approximation d’un journaliste de l’Opinion ayant, depuis, reconnu son erreur.

Résultat ? Anne Hidalgo entame le plat de résistance en s’adressant à la presse : « Vous êtes, messieurs et mesdames les journalistes, convoqués au Datishow. Mais le Datishow s’est un peu calmé, parce que madame Dati, elle est présidente d’un groupe qui a une vision radicalement différente de la nôtre, elle ne porte pas l’écologie, elle ne porte pas le social. »

Et d’assener, au moment du fromage : « Évidemment, c’est respectable, je respecte, je respecte. […] Je respecte tout à fait, car la beauté de la démocratie, c’est qu’il y ait des différences et des projets qui s’affrontent démocratiquement et que les électeurs tranchent. En l’occurrence, ça fait quand même vingt ans qu’ils tranchent en dehors de ce que vous proposez. »

Au dessert, Rachida Dati aurait pu rétorquer que le résultat de sa meilleure ennemie à la présidentielle (1,26 %, soit presque moitié moins que les 2,26 % récoltés par Jean Lassalle) devrait la ramener à plus de modestie.

Pour continuer de filer la métaphore culinaire, il est vrai que ce voyage polynésien aurait un peu comme des relents du dîner de la veille, puisque mêlant retrouvailles familiales (son gendre, professeur, ayant là-bas été muté) et spot de surf qu’accessoirement, elle n’a pas pu, ou voulu, visiter.

Et pourtant, son entourage a tôt tiré la sonnette d’alarme, dont Charlotte Chaffanjon, journaliste à Libération et très proche d’Anne Hidalgo. Mais, confie-t-elle, « le problème, c’est que personne n’ose lui dire que certaines questions sont légitimes. On est un peu dans cette ambiance de plomb, à la limite de l’omerta. » Même son de cloche chez un autre confrère, Laurent Telo du Monde : « C’est bien elle qui a décidé de maintenir ce voyage. Ses proches ont tenté de la dissuader. »

Du coup, et ceci expliquant probablement cela, la mairesse en chef n’a plus d’autre choix que de botter en touche pour détourner l’attention ; d’où sa guerre désormais encore plus ouverte que jamais contre les voitures de type SUV de la capitale, pour lesquelles le coût du stationnement pourrait être revu à la hausse. Vu l’état de la capitale, entre saleté et insécurité, il est une évidence que ces imposantes bagnoles font figure de premier péril à circonvenir.

Certes, cette mesure ne concernerait pas le stationnement résidentiel. Mais cela ne consisterait-il pas en une entorse au principe d’égalité entre les citoyens ? C’est ce que semble estimer Pierre Chasseray, président de l’association 40 millions d’automobilistes : « Sur quels arguments Anne Hidalgo appliquerait une tarification différente sur le stationnement des SUV ? Au nom de ce même principe d’égalité, elle ne peut pas. L’expression "SUV" ne désigne qu’une forme de véhicule. Cela ne dit rien de l’espace qu’ils occupent ou de la pollution qu’ils émettent. D’ailleurs, en France, les SUV sont plus petits que les monospaces de type familial et n’émettent pas plus qu’une berline. »

De quoi pousser cette dame à peut-être revoir sa copie. Un voyage de réflexion aux Maldives s’impose.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Anne Hidalgo faisait sans doute un repérage à Tahiti ou elle se repliera à l’heure de sa retraite, sa fille semble déjà résider sur une île privée toute proche. .

  2. Très pertinent votre analyse Monsieur Gauthier, comme toujours. Il faudra aussi préciser à Madame Hidalgo, qu’un « Captur » de Renault est un SUV plus petit qu’une berline classique. Cette femme est une enigme, j’utilise ce terme à cause des modérateurs de service.

  3.  » Ou qui n’avait jamais entendu parler d’Anne Hidalgo et de Rachida Dati, femmes au caractère éruptif, dirons-nous. » Et contagieux. A moi aussi elles me donnent des boutons, l’une et l’autre.

  4. L’association des Ecolos et de HIDALGO, c’est bien un drame pour PARIS. Ils ont en trois mandats réussi à multiplier la pollution par 2 alors que les voitures sont deux fois moins polluantes. Son prédécesseur a choisi de faire le tramway sur les Maréchaux alors que la petite ceinture est à 50 m. Ca a couté deux fois plus cher. Et bien sûr son prédécesseur voulait en profiter pour des amis qui ainsi pouvaient investir dans l’immobilier le long de la petite ceinture (personne ne lui a fait de procès!! Ensuite ils ont fermé les voies sur berges: Entre Concorde et Bercy, cela passait dans un tunnel ou maintenant il y a des vendeurs de drogues!!!!.

  5. Ce qui est dommage c’est que Mme Hidalgo ni connait rien concernant les véhicules,car une voiture type twingo peut aussi tuer ne personne ainsi que un SUV.

  6. Et pourtant, Hidalgo et Dati sont sensées représenter l’image du féminisme triomphant.
    Heureusement qu’une très grande majorité de femmes françaises ne se retrouvent pas dans ce genre de mégères mal apprivoisées.

    • Quel bonheur de vivre en Creuse ! Pas d’Hidalgo ni de Dati … et ici on peut rouler en Volvo break avec un gros moteur plus propre q’une électrique, car il faut penser à la pollution due aux matériaux rares qui engendrent une sacrée pollution ! Et je n’ai toujours pas trouvé un break électrique confortable capable de tracter un van avec 2 chevaux… mais c’est vrai qu’à Paris ils ne connaissent que les chevaux de la Garde, et pas tous les jours… ! Et mon premier voisin est à 2,8 kms à vol d’oiseau… et puis pas de racaille de banlieue, vous voyez ce que je veux dire… bonne soirée

  7. « Son entourage a tôt tiré la sonnette d’alarme ». Oui mais on connait la devise des parvenu(e)s de la sociale, « c’est nous qu’on est les rois »…

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