Entre wokisme et MeToo outrancier, ces adolescents tentés par le masculinisme

Deux drames épouvantables, l’un à Nantes, en Loire-Atlantique, l’autre à La Grand-Combe, dans le Gard, ont émaillé la fin de semaine dernière. Dans les deux cas, la victime a été lardée de coups de couteau. Dans les deux cas, les assaillants (masculins) sont à l’évidence déséquilibrés ou, du moins, « en détresse psychologique », comme on dit pudiquement aujourd’hui, où les dingues se multiplient. C’est dans ce contexte que Madame Figaro, magazine qui se veut attentif à l’éducation des enfants, s’inquiète des propos et des comportement « masculinistes » en augmentation chez les adolescents.
Le féminisme, oui ! Le masculinisme, non !
On peut sans doute juger audacieux de vouloir établir un lien entre tout cela, et pourtant, à en croire Madame Figaro, le masculinisme est une dérive dangereuse qui guette nos jeunes gens. En 2024, le rapport annuel du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) sur « l’état du sexisme en France » révélait que « les jeunes garçons étaient de plus en plus nombreux à considérer qu’il est difficile d’être un homme dans la société actuelle (39 et 40 % pour les 15-24 et 25-34 ans, soit des taux en progression de 14 et 6 points) ou à avoir le sentiment d’avoir été moins bien traités en raison de leur sexe ». Un rapport d’étape du même HCE dit qu’en ce début 2025, « les femmes sont plus féministes, et les hommes plus masculinistes, surtout les jeunes ». Mais encore ? De qui, de quoi parle-t-on ? Quelle est la définition du masculinisme, par exemple ?
Alors que le féminisme est partout valorisé, on sous-entend tout au long de cet article que le masculinisme est une déviance qui mérite au minimum la vigilance de l’entourage, si nécessaire un suivi psychologique.
Convoquée pour analyser la chose, Quitterie Chadefaux, consultante égalité hommes-femmes et prévention des violences, nous livre sa définition : « Les masculinistes proposent des codes de genre traditionnels, il est donc essentiel que l’enfant ait été exposé dès le début de sa vie à des modèles alternatifs de masculinité. Le père a alors un rôle à jouer, en montrant sa vulnérabilité, par exemple, en favorisant l’empathie. » C’est Madame Figaro, pas Libé, donc on n’accuse pas les adolescents masculinistes d’être d’extrême droite ; et l’on se garde bien d’aller regarder du côté « communautaire ». Pas de vagues.
Et si c’était, justement, ce perpétuel « pas de vagues » qui crée cette fameuse détresse psychologique ?
Ces injonctions contradictoires qui nous rendent fous
Une étude d’Axa Prévention, réalisée en collaboration avec le Pr Michel Lejoyeux, chef de service et professeur de psychiatrie et d’addictologie à l'université Paris Cité, portant sur l’état de la santé mentale des Français, nous apprenait récemment que 36 % des Français sont en détresse psychologique, taux qui monte à 56 % chez les moins de 25 ans. C’est la raison pour laquelle la santé mentale a été déclarée « grande cause nationale 2025 ».
Pourquoi tant de souffrances, tant de passages à l’acte violents, tant d’agressions, de haines recuites, d’agressivité ? On nous répond solitude, réseaux sociaux, peur de l’avenir, angoisse écologique, confinement… Il y a tout cela, bien sûr, mais ce n’est pas la cause profonde, ce sont ses effets. Les effets d’un mal qui nous ronge et nous rend fous : celui, en tout domaine, des injonctions contradictoires. C’est le fait de devoir, en permanence, admettre des mensonges érigés en vérité, qu’il s’agisse de l’immigration et du « vivre ensemble » forcément idyllique, de l’indifférenciation entre hommes et femmes ou des désordres climatiques érigés en dogme.
Ajoutons à cela que tout, à l’inverse là encore des discours lénifiants, est pensé en termes de domination et de pouvoir. Particulièrement dans les relations hommes-femmes, comme en témoigne cet article de Libération qui, se penchant sur un phénomène en augmentation, s’interrogeait dernièrement : « Femme plus âgée dans le couple hétérosexuel : un renversement des pouvoirs de domination ? » Et d’assener : « Les relations d'hommes avec des femmes plus âgées pourraient modifier les dynamiques de pouvoir habituelles, mais ne suffisent pas à abolir la domination masculine. »
Dans nos sociétés façonnées par le mensonge, où l’échange est impossible et bannie la confrontation d’idées, il ne reste à beaucoup que la violence pour s’exprimer. Et aux autres l’illusion de tenter de s’en préserver… Après le drame de Nantes, une fouille a été organisée à l’entrée des écoles : sur 1.000 sacs visités, 100 armes ont été trouvées. Ce sont donc 10 % (au moins) des enfants qui se rendent armés à l’école. On apprend également par la Fédération de sports de combat et d'arts martiaux que le nombre de licenciés a explosé, ces quatre dernières années : de 15 à 30 % chez les femmes, notamment.
Pour en revenir à la masculinité, on retiendra les propos de Simruy Ikiz, psychologue clinicienne, expliquant à Madame Figaro que « l’adolescence est un temps de fragilité personnelle, où l’on est particulièrement réceptif aux influences extérieures, surtout quand elles viennent faire écho à un malaise intérieur ». Pourquoi cette vérité d’évidence ne mériterait-elle attention que lorsqu’un jeune se sent bafoué dans sa masculinité, mais ne vaut pas qu’on s’y arrête lorsqu’on prétend résoudre les malaises adolescents par le miracle de la transition de genre ?

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6 commentaires
Pour être honnête intellectuellement, l’idéologie féministe est une idéologie que je réprouve, c’est une forme de suprématisme sexuel. Donc je réprouve de la même façon l’idéologie masculiniste pour les mêmes raisons. Plutôt que d’opposer les hommes et les femmes, d’être sans cesse égalitariste, il vaut mieux insister sur la complémentarité homme/femme.
Madame Le Figaro est depuis longtemps un relais de l’idéologie post-mai 68. Il serait temps que les responsables du groupe Le Figaro adoptent une ligne éditoriale pour leur supplément féminin en mettant quelqu’un comme Eugénie Bastié ou Noémie Halioua à la tête de la rédaction de la branche féminine du magazine.
» « l’adolescence est un temps de fragilité personnelle, où l’on est particulièrement réceptif aux influences extérieures, surtout quand elles viennent faire écho à un malaise intérieur ». Pourquoi cette vérité d’évidence ne mériterait-elle attention que lorsqu’un jeune se sent bafoué dans sa masculinité, mais ne vaut pas qu’on s’y arrête lorsqu’on prétend résoudre les malaises adolescents par le miracle de la transition de genre ? » excellente conclusion : laissez les grandir , aidez les à se construire , accompagnez les mais de grâce ne les détruisez pas , ne laissez pas les néfastes les anéantir , les chirurgiens jouer du bistouri , protégez les , c’est ce que nous avons de plus précieux ces enfants .
TOUT est dans la conclusion de cet article :
« l’adolescence est un temps de fragilité personnelle, où l’on est particulièrement réceptif aux influences extérieures, surtout quand elles viennent faire écho à un malaise intérieur. » Pourquoi cette vérité d’évidence ne mériterait-elle attention que lorsqu’un jeune se sent bafoué dans sa masculinité, mais ne vaut pas qu’on s’y arrête lorsqu’on prétend résoudre les malaises adolescents par le miracle de la transition de genre ? »
Jamais, je n’aurai pensé qu’un poly-tocard aurait mis en avant « la tansision de genre » dans le programme de l’Education Nationale » ! …
Qu’attendre de ceux qui sont « au pouvoir » quo interdisent « la vente des vêtements », ordonnent « assis » puis « debout » pour boire un café afin de luter contre un virus aérosol ? ! …
J’ai honte d’être français lorsque je vois ce qu’ils ont fait de la civilisation française …
Ah si les jeunes hommes pouvaient de nouveau porter leur cojones…ce serait un pas vers le retour à nos valeurs..
Et si les psychologues ou autres spécialistes nous aidaient a nous vu accepter tel que nous sommes.
Trop souvent nous manquons d’humilité.
Ce dont soufrent tous ces jeunes c’est d’individualisme exacerbé
Ils veulent des droits!!!!
Nous sommes encore quelques-uns à qui on a dit , vous avez des devoirs avant d’avoir des droits, le biens communs primes.
Je m’étonne toujours que les jeunes ne laissent pas leurs places , dans le bus et même à la messe.
dans ma jeunesse le sacristain se charger de ces désordres