[Entretien] « Ce triste record démontre l’hypocrisie générale sur l’avortement »

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La porte-parole de La Marche pour la vie revient sur le record, en 2022, du nombre d'avortements pratiqués en France.

Marc Eynaud. Il n’y a jamais eu autant d’avortements, en France, depuis 1990. À quoi attribuez-vous l’explosion du nombre d’avortements ?

Aliette Espieux. Cette explosion est assez dramatique et je l'attribue à plusieurs choses. On se rend compte de l’hypocrisie des parlementaires qui nous expliquent que le droit à l’avortement est menacé en France. Or, ce n’est pas le cas. En réalité, la question que l’on doit se poser, derrière ce chiffre record depuis 1990, est de savoir pourquoi c’est aussi compliqué, pour une femme, en France, de garder un enfant. En réalité, quand on discute avec une femme qui a avorté, elle vous dit qu'il y avait une raison : elle est souvent dans une situation de forte précarité, elle n’a pas les moyens, elle subit une pression sociale. Aujourd’hui, globalement, cela concerne les personnes entre 20 et 29 ans, qui commencent à travailler. Il faut se poser des questions. Pourquoi, en France, en 2023, une femme n’a-t-elle pas la possibilité de garder son enfant ? La France est un pays qui se tiers-mondise de plus en plus et je pense que cette hausse du nombre d’avortements en est une preuve directe.

M. E. Le droit à l’avortement n'est pas encore inscrit dans la Constitution mais le délai est passé de 12 à 14 semaines. Cela ne contribue-t-il pas à banaliser cet acte ?

A. E. Le nombre d’avortements entre 12 et 14 semaines, pratiqués en 2022, ne représente que 15,5 % de l’ensemble des IVG réalisées en France. En revanche, depuis le Covid, plusieurs mesures ont été mises en place, comme la suppression du délai de réflexion. Les « obstacles » qui existaient pour permettre aux femmes de réfléchir sur cet acte, qui est loin d’être anodin, n’existent plus. Une femme se trouve sous pression à partir du moment où elle entre dans la réflexion de l’avortement. Il y a également la gratuité de la pilule du lendemain, qui est distribuée à grande échelle. Cette distribution est en quelque sorte une propagande pro-avortement car son accès est facilité. Le gouvernement n’aide pas la femme qui n’a pas les moyens d’avoir un enfant à avoir une autre option que celle de l'IVG.

M. E. Par ailleurs, le nombre de naissances a baissé, qu'est-ce que cela révèle de la société ?

A. E. Cela révèle qu’il y a beaucoup de personnes qui n’ont plus de moyens, mais également une grande part d’individualisme. Beaucoup de personnes décident de ne pas avoir d’enfants et décident de faire carrière avant d’avoir des enfants. Mais ce n’est pas la majorité. Dans notre société, la natalité devient pratiquement impossible car de nombreux Français sont dans l’incapacité d’accueillir la vie dans leur foyer car ils n’ont pas les moyens. Certains disent que, vu l’état de la société actuelle, accueillir un enfant, c’est l’accueillir dans un pays où tout empire. Il y a cette crainte qui peut exister. La précarité est le facteur le plus important sur le nombre d’avortements en France.

En 2022, la majorité des parlementaires pleuraient en voyant les chiffres des naissances à la baisse. Aujourd’hui, ils se réjouiraient de voir le nombre des avortements augmenter. C'est paradoxal.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Et il y a des femmes ( légalement et normalement mariées) qui pleurent parce qu’elles ont fait une fausse-couche ou qu’elles n’arrivent pas à avoir d’enfant !

  2. erreur : le droit à l’avortement n’a pas été inscrit dans la constitution ; il y a eu une tentative en 2022 de l’AN, non suivie d’effet.

  3. Assez de pleurnicheries sur ces « pôvres » femmes qui ne peuvent élever leurs enfants car pas assez aidées par l’état.
    Je précise que quand j’étais jeune,(il y a longtemps, mais je ne suis pas pour autan gâteux), tout comme maintenant, une femme hétérosexuelle, (il faut préciser par les temps qui courent) pour concevoir et élever un enfant était convaincue, qu’il fallait être DEUX personnes de sexe opposé, premier point. Deuxièmement, il contrairement à maintenant, il n’y avait aucun moyen anti conceptionnel, alors que maintenant la femme qui « surprise » emmène à terme une gestation, c’est qu’elle le veut bien et souvent c’est pour se faire prendre en charge par la société, car ce sont souvent les pas très douées, les moins diplômées et pas très courageuses, ce n’est pas une critique mais un constat, j’en ai plusieurs exemples dans mon entourage, qui vivent pas trop mal avec plusieurs enfants de géniteurs « coucous » différents qui se « barrent » au premier biberon de trois heures du matin et qui se déclarent mère célibataire élevant seule ses enfants, alors que c’est manifestement faux, qui ont accès aux denrées alimentaires quasi gratuites, aux aides ponctuelles pour les factures de gaz ou électricité

  4. Bien sûr, plus rien à voir avec la loi Veil ; de plus nombre de personnes et entités _ Planning etc _ orientent ( … ) et infuencent ? _ Il y a aussi ce dispositif qui permet … ( cela me fait mal d’écrire cela ) l’avortement jusqu’à 9 mois ? ( j’ai peine à le concevoir ). Sur ce… l’influence dite climatique ( angoisse ; il y a une expression pour cela ) rend nombre de personnes totalement angoissées ( c’est réussi ) pour l’avenir. Donc, à quoi bon. C’est tout un engrenage paradoxal qui s’est mis en place ( logement, emploi précaires etc _ fin du ministère de La Famile etc ). J’arrête là, car il serait long de continuer…

  5. Comprend plus rien on « importe » des migrants pour maintenir notre population à un chiffre acceptable pour l’avenir et en même temps comme dit l’Autre on favorise les avortements. Une femme qui ne veut pas de son enfant à naitre peut l’accoucher et le confier à une des nombreuses familles françaises candidates à l’adoption (au lieu d’aller le chercher en extrême orient, en Afrique ou dans un ex pays de l’est de l^ère soviétique) Quitte à lui payer une prime de « reproduction »

  6. Comment se fait il qu’actuellement une jeune femme puisse tomber enceinte sans le vouloir? A part accident de preservatif ou viol…la contraception n’existe plus? Pilule, stérilet, préservatif…aux oubliettes?
    Les parents de ces ados ne leur en parlent jamais? …
    D’autre part il me semble qu’être enceinte ne passe pas inaperçu…arrêt des règles…test de grossesse… avec 3 mois de délai on a le temps de choisir de garder l’enfant ou pas…. marre de tous ces débats sur l’IVG !!

  7. Il manque 35000 naissances en 2022 ! C’est quasiment le chiffre de l’augmentation des avortements ! Comprenne qui pourra !

  8. Commençons déjà par annuler le « 100% Carte vitale » de cet acte barbare et on verra la chose devenir plus rare ! Y’en a marre de rembourser (avec nos cotisations qui augmentent sans cesse) des soins « de confort » (et celui-là en est un).

  9. L’avortement est parait-il un traumatisme pour les femmes qui s’y soumettent : que dire alors pour les foetus ? Et dire que la maltraitance animale est criminalisée ! Dans cette inversion totale des valeurs morales et du droit , il serait temps pour l’Etat et la société de revenir à davantage de pragmatisme : « on » ne tombe pas enceinte par hasard et la cause première est toujours connue . Une vraie et bonne politique familiale permettra de concilier les économies budgétaires ( en considérant les coûts globaux ) , une bonne santé sexuelle de toutes et une maximisation de l’indice moyen du bonheur, car une société qui fait des bébés est une société qui espère et qui se donne les moyens de sa réussite . Après tout , il n’y a pas que les émissions carbone dans la vie !

  10. Et dire qu’on nous avait vendu la contraception comme le moyen d’éviter l’avortement, je connais cet acte pour en avoir opéré moult complications , mais il parait qu’il est inconvenant de parler des risque de l’avortement, quand je pense que j’ai fait faire une thèse sur le sujet, je suis un mauvais français.

  11. 234300 avortements par an en France, cela représente au bout de 20 ans 4686000 de personnes en moins, donc cela correspond à la disparition d’une ville entière !
    C’est la femme qui décide d’avorter ou non mais la parole du compagnon, futur père, qu’en est-il ? Il me semble qu’il a son mot à dire et décider de prendre en charge l’éducation de l’enfant !
    D’un côté, augmentation des avortements, de l’autre désir d’enfant par la PMA , GPA ! Ne pourrait-on pas donner une chance à ces futurs enfants d’être adoptés !
    Quant à la politique familiale, elle est inexistante ! Il n’y a plus de ministère de la famille !

  12. Comment voulez vous faire des Bébés; Quand la femme et l*homme doivent travailler les deux pour pouvoir manger, à eux seuls. Demandez à la Macronie! Le comment.

    • La loi Veil d’origine ne prévoyait l’avortement qu’en cas de viol et d’inceste. Ce sont les successeurs de celle-ci qui l’ont dévoyée à seule fin électorale. Ce sont eux les responsables de l’avortement « de confort ».

    • La loi Veil a été le premier coup de burin dans le dogme fondamental de notre civilisation : tu ne tueras point. Légalisant ainsi le meurtre, elle a instauré une inversion fondamentale de nos valeurs : le meurtre étant banalisé au point de devenir la pâte nutritive de la majorité des productions hollywoodiennes (et du service public français), les puritains mondialistes ont pu prendre le pouvoir, instaurant le crime sexuel comme péché mortel et ouvrant la voie à toutes ses dérives, féminisme militant, procès-prétextes en cascades, ruines de réputations, etc. De nos jours, deux malfrats s’acharnant sur la tête d’un malheureux conducteur de bus et l’assassinant froidement prennent 13 et 15 ans. Je connais un radiologue condamné à 17 ans pour allégations de viols sans preuve. et qui vient d’être libéré après 7 mois de détention car il a fait appel. De quoi vomir.

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