[ENTRETIEN] « La majorité politique au PE est largement acquise aux causes LGBT »

Laurence Trochu

Huit millions d’euros : c’est le montant des financements octroyés par la commission européenne à des projets qui promeuvent l’idéologie transgenre. « Un scandale » pointé du doigt par Laurence Trochu, députée au Parlement européen (parti Identité-Libertés). Explications.

Sabine de Villeroché. Qui décide d’octroyer ce type de financements et en désigne les bénéficiaires ?

Laurence Trochu. Il s’agit de subventions incluses, pour la plupart, dans le budget de l’Union européenne consacré à la recherche. Ce budget est voté par les parlementaires européens, mais les députés votent sur une somme globale accordée à la recherche, et bien sûr pas précisément sur ces projets isolés.

La commission sur les Budgets et la commission du Contrôle budgétaire ont la possibilité de contrôler plus pertinemment l’utilisation des financements, mais la plupart de ces projets passent effectivement sous les radars. C’est la Commission qui a largement la main sur l’attribution des fonds et sur les bénéficiaires. Ils sont d’ailleurs aidés par des réseaux de lobbying très au fait de la possibilité de bénéficier de cet argent.

Reste que la Commission reçoit un mandat politique du Parlement, et celui-ci pourrait décider de stopper les financements à destinations de projets marqués idéologiquement. Nous en sommes loin, la majorité politique au Parlement européen restant largement acquise aux causes LGBT. Néanmoins, au sein de la Commission des Droits des Femmes et de l’égalité des genres notamment, nous créons des majorités de droite qui permettent de bloquer les positions délirantes des partis politiques d’extrême gauche.

S.d.V. Combien d’autres financements idéologiques de cette nature dans combien de domaines sont ainsi décidés au sein de la commission européenne ?

L.T. Je tiens d’abord à saluer le travail du lanceur d’alerte qui nous a permis de mettre le doigt sur cette gabegie, qui travaille sur X sous le nom de Maître Bouli (Deep_Waste). C’est un véritable scandale : ces projets sont innombrables, et concernent bien des domaines. Aides aux migrants, développement de l’éducation sexuelle, projets culturels et sociétaux innombrables, promotion de l’islam, tout y passe. Nous travaillons sur un recensement de ces données mais le travail est immense. Ces informations sont publiques, mais il faut savoir où les chercher, et la plupart du temps elles ne font pas l’objet d’une communication renforcée de la part de la Commission européenne. À ce jour, il est impossible de vous donner une estimation chiffrée de l’argent gaspillé dans ce genre d’initiatives, et de vous les énumérer toutes. Ce sujet va nous mobiliser pour quelques mois.

S.d.V. Quelle est votre marge de manœuvre pour mettre fin à ce type de distribution d’argent public ?

L.T. La priorité est de dénoncer ces énormités, de les faire savoir au grand public, qui n’est pas au courant de l’utilisation de cet argent issu de ses impôts. Ensuite, je travaille actuellement à rencontrer mes collègues du groupe ECR [NDLR : le groupe des conservateurs et réformistes européens, où siège notamment le parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni], membre des Commissions sur les Budgets et du contrôle budgétaire pour que ces sujets soient examinés par la Cour des Comptes européenne, et afin d’obtenir plus d’informations quant à l’utilisation des budgets européens. Pas à pas, nous allons identifier, dénoncer et combattre tout ce qui doit l’être. Et le faire savoir un maximum sera utile pour mettre une pression au politique par les électeurs de l’Union européenne.

S.d.V. Vous inspirez-vous des méthodes du gouvernement Trump et de son « ministère de l’efficacité gouvernementale » dirigé par Elon Musk pour faire la chasse aux gaspillage de l’argent public ?

L.T. Il est un peu tôt pour juger des résultats, mais il est certain que le poids bureaucratique au sein de l’UE et en France est un vrai sujet. Les innombrables agences françaises qu’il faudrait supprimer en sont un exemple. L’efficacité doit être d’abord celle de la simplification. On sait que c’est possible : la reconstruction de Notre-Dame en 5 ans en a été la preuve, et n’a été possible que parce qu’exemptée de toutes les normes habituellement obligatoires, et de la multiplication des interlocuteurs sur un dossier. Les choix américains sont une opportunité à ne pas manquer pour les nations européennes : la concurrence avec des États-Unis qui vont désormais réellement défendre leurs intérêts sera rude.

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Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

3 commentaires

  1. L’UE se complet en matière de gaspillage et de contrats douteux. La commission européenne semble visiblement experte en dissimulation en matière d’affectations de crédits, camouflés sous des appellations génériques a priori indiscutables.

  2. Rien qu’avec ce constat: « La commission sur les Budgets et la commission du Contrôle budgétaire ont la possibilité de contrôler plus pertinemment l’utilisation des financements, mais la plupart de ces projets passent effectivement sous les radars. C’est la Commission qui a largement la main sur l’attribution des fonds et sur les bénéficiaires. Ils sont d’ailleurs aidés par des réseaux de lobbying très au fait de la possibilité de bénéficier de cet argent. » , car en « décortiquant » bien tous les mots utilisés, cela justifie le « FREXIT » ! …
    QUI peut se permettre de donner à fonds perdus des sommes astronomiques ! ? …
    STOP ! …

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