Envoyé spécial : Quand des mamies boomers font le ménage des dealers…

Capture d’écran (5476)

« Pas de dealers en bas de chez moi ! » Le nom du reportage diffusé jeudi 15 février dans Envoyé spécial avait tout d’un triste vœu pieux. À chaque instant de l’émission, une autre réalité s’imposait aux yeux de tous : les dealers sont déjà en bas de chez nous.

Une séquence en particulier illustrait cette défaite. On y faisait la rencontre de Sylvie, professeur de français, la cinquantaine bien tassée, habitante du Tonkin, une cité malfamée de la banlieue lyonnaise. Attristée de voir son lieu de vie devenir un supermarché de la drogue, l’enseignante a monté un collectif de citoyens. Sa mission : ramasser les déchets laissés par les dealers. Une opération propreté qui permet aussi de dialoguer avec eux… dans la mesure du possible.

Un document sociologiquement fascinant

La scène est surréaliste. On voit la souriante boomer, épaulée par d’autres mamies, partir à la chasse aux détritus, se baisser et les ramasser au pied de dealers en pleine transaction. Histoire de ne pas se prendre un coup de couteau de la part de ces « jeunes désœuvrés », elles ont pris soin de se coller des affiches dans le dos qui expliquent, en grosses lettres multicolores, la nature pacifique de leur entreprise. « On fait le tour des points de deal, explique Sylvie, face caméra. On est extrêmement bienveillants, on est souriants. On reste toujours archi-polis, même si on se fait insulter, ça peut arriver… »

La cohabitation peut vite tourner en eau de boudin, mais jusqu’ici, tout va bien. Ou, du moins, c’est la version d’Envoyé spécial. « Grâce à leur mobilisation contre les dealers, les voisins du collectif du Tonkin essaient de maintenir ici un peu de vivre ensemble », affirme la voix off pleine d’espoir.

L’aspect tragi-comique de la situation culmine dans cette scène où la brave Sylvie tente de communiquer avec un des « jeunes » en train de faire le guet en bas de son immeuble. « Je rêve pour vous, comme pour tous les autres, de mieux. » Pour toute réponse, elle ne recevra qu’un rapide « merci », que le guetteur finit par lâcher, les dents serrées.

Tout est dans ce simulacre de conversation. D’un côté, une bienveillance naïve, teintée d’idéalisme post-soixante-huitard et d’un vieux fond de charité chrétienne. De l’autre, un matérialisme brut, un aplomb vertical, quasi militaire, galvanisé par la conscience d’être souverain sur ce territoire fraîchement conquis. Deux mondes qui n’ont rien en commun. Deux mondes appelés à s’affronter un jour ou l'autre ?

La France soumise

Hélas, Sylvie et les siens ont déjà abdiqué. L’enseignante affirme vouloir garder le contact avec les dealers « sinon, ce serait la guerre ». Mais c’est déjà la guerre, chère Sylvie. Et ils l’ont gagnée. Ils contrôlent votre cité.

Alors, face à cette réalité qu’ils disent combattre mais qu’ils ont en réalité déjà admise, les membres du collectif se comportent en bons dhimmis. Ils rasent les murs et font le ménage gratuitement pour leurs oppresseurs. « En tous les cas, merci pour la propreté qui est là ! », dira même Sylvie, tout occupée à ramasser les déchets aux pieds d’un dealer.

Trop de Français sont moralement désarmés face aux voyous qui pourrissent leur quotidien. C’est tout juste s’ils se permettent encore de leur faire des remarques sur leur manque d’hygiène. « Là, pour le coup, on est complètement légitime », veut croire Sylvie. Pourtant, la propreté ne devrait pas être son seul combat. Elle devrait plutôt être le cadet de ses soucis. En tant qu’autochtone, habitante de ce territoire depuis toujours, la Française est bien davantage « légitime » à demander l'interpellation, la condamnation et l’incarcération des délinquants, leur expulsion du pays, s'ils ne sont pas français, le respect de la loi, la possibilité de se promener tranquillement dans son quartier. Mais ces combats sont manifestement illégitimes aux yeux de Sylvie. Peut-être même d’extrême droite ? D’ailleurs, pour qui vote la sympathique enseignante ? Le reportage ne le dit pas, mais il est hautement probable qu’elle soutienne avec fidélité les politiques responsables de son malheur. Si tel est le cas, espérons que Sylvie apprenne un jour de ses erreurs…

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Les deux en même temps n’ étant pas possibles actuellement , une seule solution , l’ ordre ou la loi , : Il faut choisir .

  2. Les véritables idiots de toute cette histoire de drogue sont les con….sommateurs…! de plus, cette lie de la société, encombre nos hôpitaux.

  3. Là aussi on baisse les bras, en attendant de baisser …. autre chose ! Pauvre, pauvre France Où est tu ? Que devient tu ?

  4. Voilà qui donne une bonne idée de ce que va devenir notre pays : les autochtones rampant devant les nouveaux maîtres.

  5. La naïveté de ces gens est déconcertante. C’est de véritables actions d’éradication de ces points de deal avec case prison et expulsion des dealers qui serait nécessaire. Mais ça ce n’est pas pour demain avec la gauche au pouvoir.

  6. Scène incroyable, elle veut pas non plus faire le ménage chez eux…ils doivent bien se marrer les dealers devant ce spectacle des mamies en train de leur cirer les pompes ! L’armée pour nettoyer les cités et vite !

  7. Quant on a un secteur florissant qui rapporte des millions on ne va pas casser la corne d’abondance. Sans quoi comme tout commerce qui répond aux lois de l’offre et de la demande, ce n’est pas de s’en prendre aux dealers qui ne font que servir la demande mais plutôt aux demandeurs.

  8. Dame Sylvie et ses copines sont pathétiques, tout simplement. Elles ne s’opposent pas à ces dealers, elles s’en accommodent, croyant sans doute faire œuvre utile. C’est un magistral coup de balai qu’il faut, mais ça, c’est pas demain la veille !

  9. J’ai des doutes sur l’efficacité de la méthode. Pourquoi ne pas distribuer des gobelets de café ou de thé, histoire de materner un peu plus cette racaille ?

  10. Le président du Salvador est venu à bout des gangs pas en ramassant les déchets, pas en restant poli, pas en étant souriant, pas en prônant le « vivre ensemble », mais en utilisant la trique! C’est la seule chose qui marche!

    • Les « élites » ne font rien de probant pour chasser les dealers car on peut penser que nombre d’entre eux sont clients de ce marché faussement combattu.

    • Quel est le rôle de france 2 dans ces reportages ? Faire admettre aux français la situation ? Quels sont les résultats des émissions « envoyé spécial » ? Rien , nada

    • Pas seulement les gangs, mais en France, les traitres qui ont déconstruit notre pays, devraient avoir le même traitement que ces gangs , en prison !

  11. Quand ceux là auront compris d’ou vient le mal et qu’ils voteront contre on aura gagner une bataille . Elles peuvent nettoyer , rammasser tant qu’elles veulent ça ne sert à rien , bien au contraire ils en rajouteront parce qu’ils sont trop heureux de constater que ces dames leur servent de larbins . C’est comme la justice , la solution n’est pas de ne pas les condamner parce qu’ils gagnent en puissance , ramasser leurs déchets c’est pareil . les empêcher de mener à bien leur trafic serait beaucoup plus éfficace .

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