Éoliennes dans les campagnes : la religion expliquée aux « bas du front »
Lundi 2 décembre, dans une tribune publiée dans Le Point, dix anciens ministres, parlementaires, anciens dirigeants d'entreprise (dont Henri Proglio, ancien président d'EDF) alertaient sur « l'extrême gravité pour la France de poursuivre la politique énergétique proposée par le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie », et particulièrement « la poursuite à marche forcée d'installation d'éoliennes marines ou terrestres ou de panneaux solaires qui ne servent en aucun cas à la décarbonation de notre pays ». En France, 9.719 éoliennes squattent les campagnes, mais l'État, tenu par sa promesse faite à l'Europe d'atteindre la « neutralité carbone en 2050 » (feuille de route du GIEC), prévoit d'en construire environ 19.000 autres dans les années à venir.
Propagandistes subventionnés et infiltrés
« Nous avons voulu taper du poing sur la table, explique Fabien Bouglé, expert en politique énergétique et cosignataire de la tribune du Point, joint par BV, le gouvernement Barnier était dans le paradoxe, affirmant dans un premier temps vouloir mener des études d'impact avant d'annoncer le doublement de l'énergie éolienne. »
Dans le texte de la tribune, les anciens dirigeants ne mâchent pas leurs mots : ils dénoncent « l'illusion répandue par les rapports officiels de RTE [...] les garanties de prix accordées aux producteurs de cette électricité intermittente qui [...] faussent les règles de fixation des prix, l'inflation des prix de l'électricité, les effets antisociaux et défavorables au climat de cette politique, les pressions exercées sur la France, les ingérences étrangères et aussi, c'est instructif et assez mal connu, la présence au sein de l'administration et le financement par l'État d'associations pro et officines antinucléaires et proéolien ».
C'est une religion...
Des associations que de plus en plus d'habitants des territoires ruraux ciblés par les appétits des promoteurs éoliens apprennent à côtoyer. De gré ou de force. Megawatts, Amorce, le GIEC (déclinable en région), France Nature Environnement, pour ne citer que celles-là, abreuvées d'argent public, mènent une véritable offensive idéologique dans les campagnes, s'invitant dans des réunions locales pour porter la bonne parole de la transition écologique et convertir les « bas du front » à l'énergie éolienne. C'est une religion. Qui a ses prêtres (experts auto-proclamés), ses prophéties (l'apocalypse du réchauffement climatique), ses cérémonies pénitentielles et ses mantras. Le principe est simple : culpabiliser les ruraux, ces grands pollueurs qui vivent dans des habitats trop vastes et mal isolés et roulent au diesel. Mauvais citoyens, ils sont catégorisés, notés et montrés du doigt. Exemple avec le Shift Project, un organisme qui tire le portrait, commune après commune, des habitudes de vie et distribue les mauvais points. Après l'accusation publique, la pénitence : covoiturages, vélos électriques pour tous (pour les familles, à tous les âges), partages de logements trop vastes à mieux isoler et installations d'énergies renouvelables (dont, bien sûr, l'éolien) sont préconisés - le tribut à payer pour se racheter.
À ce sujet — Une société d’installation d’éoliennes condamnée par une cour d’appel : le vent tourne ?
capture d'écran shift project
« Une guerre énergétique menée par des idiots utiles »
« C'est une guerre énergétique qui est menée par des idiots utiles, des acteurs antifrançais d'un système qui les dépasse au détriment de notre souveraineté énergétique », se plaît à reconnaître Fabien Bouglé ; « qui luttent contre le développement économique de la France ». Une bataille qui prospère sur la misère des paysans. Clés de voûte du système - c'est dans leur champ qu'on les installe -, ils sont courtisés : « entre 10.000 et 20.000 euros par éolienne et par exploitant/propriétaire, imaginez s'ils en acceptent d'en installer 3 ? », souligne notre expert. Un négoce qui, au passage, remplit aussi les poches des élus qui, à raison, tentent de désamorcer les frondes locales.
Des associations de riverains inquiets des multiples nuisances sur leur santé, celle des animaux et la dévalorisation de leurs biens immobiliers (reconnues et indemnisées par la cour d'appel de Rennes en mars 2024) fleurissent un peu partout : plus de 514 sont répertoriées par le compte X Cartographie de l'éolien en France. Face à la grogne « façon gilets jaunes », les idéologues innovent et cherchent à séduire avec un nouveau modèle ultra tendance : l'éolien participatif. La double peine pour les ruraux gentiment invités à participer financièrement à la construction de leur éolienne, cause de leurs malheurs futurs... À la plus grande satisfaction des idéologues, des politiques et des écolos bobos vivant éloignés qui, ainsi, remplissent les cahiers des charges de l'Europe.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
89 commentaires
Pour obtenir la puissance d’un réacteur nucléaire typique il faut quelques milliers d’éoliennes. Si on arrondi ce nombre au plus bas, à 1000 éoliennes pour un réacteur, il en faudrait 54000 pour passer du nucléaire à l’éolien. Mais 54000 qui tournent de façon nominale. C’est-à-dire qu’il en faudrait beaucoup plus, disséminées sur tout le territoire, pour compenser le manque de vent dans une région par le nombre dans une autre. Où peut-on les caser ? Nous avons (nous avions ?) le savoir faire en matière nucléaire. Comment ces lobbyistes de l’éolien peuvent-ils avoir le moindre crédit au vu de ces constats ?
>Enfin un commentaire censé
Les éoliennes ne produisent pas si pas de vent
Le photovoltaique est par définition intermittent
On pourrait faire pédaler les zécolos rigolos sur des vélos munis de dynamos ??
L’étude du déploiement géographique des parcs éoliens en France, fait ressortir que ces usines éoliennes sont systématiquement installées dans la France rurale périphérique: zones rurales défavorisées, là où le niveau socio-culturel est le plus faible, là où le revenu moyen est le plus bas, là où les difficultés sont plus nombreuses qu’ailleurs.
Les bobos parisiens et les seigneurs de la caste économique, médiatique et politique en seront préservés au voisinage de leurs luxueuses résidences secondaires.
Quant aux agriculteurs qui accueillent des éoliennes sur leurs terres, ce ne sont pas les plus pauvres, mais souvent de gros agriculteurs déjà fortunés. Les petits ont peu de chances d’en faire partie.
Je considère par ailleurs, que le principe d’égalité des citoyens en regard de l’éolien est clairement bafoué. Lorsque nos maîtres parlent d’ égalité des territoires et des citoyens, ce ne sont qu’un affichage, une vaste hypocrisie et un énorme scandale démocratique.
Ceci génère une énorme colère et un rejet chez les habitants des territoires à qui on impose sans concertation ces centrales électriques éoliennes.
Enfin, il ne faut pas oublier que la solution au dérèglement climatique, ce sont essentiellement les pays gros émetteurs de C02 et de GES qui en ont les clés : USA, Chine, Japon, Russie, Inde, Brésil, et notre voisin Allemand (le plus gros pollueur européen) comme principaux exemples.
Et aussi les pays gros gaspilleurs d’énergie : Qatar, Emirats arabes, Arabie Saoudite, USA par exemple. Notre petit pays déjà très vertueux, n’a pas besoin de ces machines, qui ne sont au final qu’un business très juteux.