Éoliennes en mer : la contre-proposition des élus vendéens

@Ville des Sables d'Olonne
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L’épisode du parc éolien en mer aux larges des côtes vendéennes se poursuit. Rappelez-vous, c’était en mars dernier : le préfet maritime dévoilait, au nom de l’État, une carte proposant un futur parc éolien posé d'ici à 2035, à 15 km des Sables-d'Olonne et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, et à 24 km de Talmont-Saint-Hilaire. Une proximité des côtes qui avait fait immédiatement réagir Yannick Moreau, en qualité de président de l’Association nationale des élus des littoraux (ANEL), mais aussi de sa déclinaison vendéenne (l’AVEL) : « Nous ne laisserons pas le paysage littoral vendéen être pris en otage par un deuxième parc éolien près de nos côtes », indiquait le maire des Sables-d’Olonne, sur son compte X.

 

 

« Passée la stupeur de la découverte de ces cartes », l’association vendéenne revient sur la scène quatre mois plus tard, temps nécessaire à la réflexion et la concertation, avec une solution constructive. « Plutôt que de nous opposer à des cartes urticantes bradant les intérêts vitaux des populations littorales, nous avons décidé de proposer nos propres secteurs dans le périmètre desquels le développement de nouveaux parcs éoliens pourrait, sous réserves d'études et concertations complémentaires, être acceptable. », déclare ainsi Yannick Moreau, dans un communiqué.

Cinq bonnes raisons d'accepter cette nouvelle proposition

Ce 11 juillet, il vient donc contre-proposer à l’État une nouvelle carte garantissant un éloignement minimal de 20 milles nautiques de la côte et présente cette quintuple acceptabilité : pour les élus et les habitants des littoraux, car les éoliennes seront invisibles des îles et des côtes ; pour les pêcheurs pour qui les zones plus éloignées des côtes sont moins fréquentées ; pour la faune et notamment pour les oiseaux marins moins présents au large ; pour les énergéticiens, promoteurs de l'éolien en mer, car la faisabilité est garantie sans même avoir nécessairement recours à la technologie des éoliennes flottantes ; et, enfin, pour l’État puisque Yannick Moreau de souligner que cette contre-proposition « reprend même à son compte une partie des "zones propices" dessinées par l'État dans la carte polémique du mois de mars 2024, zones déjà situées à plus de 37 km de nos côtes ».

 

 

« Je me réjouis que Yannick Moreau se fasse le relais de ce sujet », réagit le spécialiste Fabien Bouglé, auteur du livre Éoliennes : la face noire de la transition écologique, contacté par nos soins, confirmant que « plus on s'éloigne des côtes, mieux c'est ». Pour autant, notre expert redoute que ce soit « un peu tard », rappelant qu'il mène ce combat depuis 2022 avec la promulgation de la loi d'accélération des énergies renouvelables. Mais la vraie question, pour Fabien Bouglé, repose sur l'opportunité d'installer des éoliennes dans notre pays : en a-t-on vraiment besoin ? « La réponse est non ! La France a déjà un mix décarboné, d'une part, et, d'autre part, lorsque l'on a trop d'électricité d'origine éolienne, on est obligé de baisser la production nucléaire. Autrement dit, ce n'est qu'une production électrique qui remplace une autre. Par ailleurs, lors des pics de consommation en hiver, les éoliennes sont à l'arrêt. » Tout en réaffirmant son opposition à la pollution éolienne, Fabien Bouglé rejoint cependant Yannick Moreau sur cet impératif de « limiter la casse ».

Reste à savoir si cette main tendue par l'AVEL vers l’État, les administrations centrales, préfets terrestres et maritimes, avec le soutien par le président du département de la Vendée, Alain Lebœuf, et la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, sera saisie. Yannick Moreau de conclure, dans son communiqué : « Rien ne pourra se faire contre les élus et les populations littoraux. L'État doit savoir écouter et adapter ses projets, respecter les acteurs locaux, préserver nos intérêts vitaux au premier rang desquels figurent notre économie touristique et la pêche artisanale française. » À suivre…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 16/07/2024 à 9:26.
Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Mais arrêtez-donc avec ces éoliennes ! Elles ne servent à rien, polluent le paysage, les fonds marins, tuent les oiseaux, j’en passe, et des meilleures ! Concentrons-nous sur le nucléaire ; là au moins, c’est l’un des rares domaines dans lequel nous pouvons être (redevenir) champion du monde !

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