Éoliennes : les imposteurs, les margoulins et les pigeons

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Comme l’a rapporté cet excellent Jany Leroy dans notre Boulevard Voltaire, le préfet de l’Orne vient d’ordonner la mise à l’arrêt du parc éolien implanté depuis deux ans dans la commune d’Échauffour, près de L’Aigle. Et ceci en raison des nuisances insupportables subies par les riverains : vibrations sonores et infrasons se propageant par le sol qui les obligent à changer de chambre et mettent en danger la structure de leur maison et rendent celle-ci invendable.

Le porte-parole du collectif riverain des éoliennes attaquées, Fabrice Ferreri, qui a provisoirement gagné, déclare : « On n’est pas des anti-éoliens, des opposants. » Il a toute notre sympathie, mais il a bien tort de ne pas être anti-éolien, et je vais vous expliquer pourquoi.

Déjà, il faut savoir que la compagnie qui implante les éoliennes arrose financièrement, on pourrait dire « achète », les collectivités locales. Pas de problème, c’est vous, lecteur, qui payez par une importante surtaxe sur votre facture EDF. La vie est belle. C’est ce que j’appelle les margoulins. Et nous sommes les pigeons.

Quand aux imposteurs, ce sont les écologistes prêts à tout pour imposer leur ignorance.

Ici, il est temps d’expliquer comment fonctionnent les éoliennes. Une éolienne standard développe une puissance de 1 mégawatt (1.000 kilowatts). C’est une puissance maximale. Par comparaison, un réacteur nucléaire a une puissance standard de 1 gigawatt (1.000.000 kilowatts). Et c’est une puissance de croisière, c’est-à-dire constante.

Pour une éolienne, la puissance d’un mégawatt est donnée dans un vent de 80 km/h (au-delà, il faut freiner la machine pour ne pas la détruire). Or, la physique nous enseigne que la puissance électrique réellement produite augmente ou diminue selon le cube de la vitesse du vent.

Rappelons que le cube d’un nombre est égal à ce nombre multiplié 2 fois par lui-même.

Cube de 2 = (2 x 2 x 2) = 8. Cube de 4 = (4 x 4 x 4) = 64. Cette fonction varie très vite.

Donc, sous un vent de 80 km/h, l’éolienne produit son maximum : 1 mégawatt.

À 40 km/h, soit 2 fois moins, l’éolienne produit 8 fois moins, soit 0,125 mégawatt.

À 20 km/h, soit 4 fois moins, l’éolienne produit 64 fois moins, soit 0,015 mégawatt.

C’est une puissance négligeable, apparemment la machine tourne, mais elle ne fournit presque rien.

Or, non seulement le vent change à tout moment, mais un vent de 20 km/h est beaucoup plus fréquent, et c’est heureux, qu’un vent de 80 km/h. Tel est le drame des éoliennes, leur imposture fondamentale. En moyenne annuelle, elles ne fournissent pas plus de 20 à 25 % de leur puissance nominale. Dérisoire.

Ce chiffre est connu, et pourtant, on continue à nous imposer cette chimère. C’est qu’il y a, derrière, beaucoup d’argent et quelques personnes prêtes à ruiner le pays pour quelques dollars de plus dans leur poche.

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Jean-Marc Frenove
Ancien professeur d’économie à l'Université d’Abidjan, spécialiste des énergies - Mines ParisTech

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