Éoliennes : malgré la crise du marché, on continue à les installer en France !

Étonnante simultanéité de deux articles publiés ce 18 février par Libération sur le marché des éoliennes. À 7h02, dans un entretien plutôt complaisant, le ministre de l’Industrie et de l’Énergie Marc Ferracci explique combien la France est ambitieuse dans l'éolien et « met tout en œuvre pour respecter ses engagements ». Le même quotidien Libération, à peine 38 minutes plus tard, publie un second article intitulé « Éoliennes en mer : à Saint-Nazaire, la filière se fait porter pâle ». Alors, ambition ou maladie ?
La complaisance de Libération
Concrètement, l'ambition de Ferracci consiste, d’ici 2035, à « multiplier par deux l’éolien terrestre », ce qui permettrait d’articuler « les ambitions climatiques avec la politique industrielle » et, donc, « de préserver les emplois et les usines dans nos territoires ». La concurrence de la Chine ? « Nous avons une concurrence vive, qui ne s’exerce pas toujours dans des conditions loyales, avec des produits venus de Chine, massivement subventionnés. » Mais notre ministre croit à une « souveraineté énergétique » de la France grâce à l'éolien et compte, visiblement, sur une protection européenne, laquelle n’est pourtant pas au rendez-vous pour l’instant. Sera-t-il suivi par les Allemands ? « Il faut être confiant. » Pas sûr que cela suffise, mais la raison pour laquelle il y croit ne manque pas de sel : « Les lignes bougent, à Bruxelles, notamment en raison de l’ambiance de guerre commerciale que fait peser Donald Trump. » Voilà bien un hommage inattendu s’il en est… Quant à la question du coût de l’énergie éolienne, supérieur à celui de l’énergie nucléaire, Marc Ferracci explique qu’il faut avoir « une vision de long terme d’un mix équilibré entre les renouvelables et le nucléaire, notamment parce qu’ils sont complémentaires ». Belle envolée qui a le grand mérite de ne pas répondre à la question posée. Et quand vient la question sur les 300 suppressions d’emploi confirmés par General Electric sur ses sites Montoir-de-Bretagne et Nantes, la réponse ministérielle atteint le sublime : « Je ne veux pas commenter une décision d’entreprise ponctuelle. Ce que je constate, c’est qu’au global, l’emploi progresse dans les industries en lien avec la transition énergétique. »
À ce sujet — [L’invité] Fabien Bouglé : « Cette loi d’accélération des éoliennes est une loi scélérate »
L'éolien licencie
Et c’est à ce moment que l’on s’interroge sur la raison de la publication, par le même quotidien Libération, à peine 38 minutes plus tard, d’un second article : « Éoliennes en mer : à Saint-Nazaire, la filière se fait porter pâle ». Article très intéressant au demeurant, mais contredisant par les faits tout l’optimiste et la langue de bois ministériels de l’entretien précédent. Ici, la plume journalistique se fait nettement moins optimiste, bien obligée de constater que « la belle histoire de la relance verte bat de l’aile. Alors que le gouvernement multiplie les annonces en faveur de l’éolien, à Saint-Nazaire, le secteur fait grise mine. » La branche énergie de General Electric, GE Vernova, a bien confirmé 300 suppressions d’emploi sur les 360 prévus initialement dans son plan social, et plus précisément 111 à Montoir-de-Bretagne et 189 à Nantes.
Un nucléaire trois fois moins cher
Interrogé par BV, Fabien Bouglé, expert en politique énergétique et auteur de Éoliennes : la face noire de la transition écologique (Éditions du Rocher), s’étonne de l'optimisme des politiques, bien éloigné des réalités du marché de l’éolien : « Ils font fi des annonces de Donald Trump sur l'annulation de tout projet d'éoliennes en mer. Ils occultent la décision de General Electric d'arrêter toute construction d'éoliennes d'ici 2027, annoncée par le président de General Electric. » Quant à Marc Ferracci, qui parle de « souveraineté énergétique » avec l’éolien, « il oublie de préciser qu'il n'y aura jamais d'éolien souverain français, puisque dans les éoliennes, il y a du balsa équatorien et les éléments principaux, notamment les aimants permanents ou les terres rares, viennent de Chine ». La performance éolienne serait-elle surestimée ? « Puisque le facteur de charge d’une éolienne est de de 23 % (données Wind Europe) et que celui du nucléaire est de 70 %, il faut donc installer trois fois plus de puissance éolienne que de puissance nucléaire, pour un coût en mégawatts trois fois supérieur », précise Fabien Bouglé. Grand silence ministériel sur l’aspect tarifaire, qui a pourtant son importance. « Selon les chiffres de la CRE [Commission de régulation de l’énergie] en 2024, les éoliennes terrestres ont coûté 100 euros le mégawattheure et les éoliennes en mer ont coûté 200 euros le mégawattheure », poursuit Bouglé. L’éolien serait-il décroché par rapport au nucléaire ? « Le coût cash du nucléaire est de 33 euros le mégawattheure et son prix de marché était de 58 euros le mégawattheure, en 2024. » Le ministère ignorerait-il ces données ? « Quand j'entends un ministre parler du coût au mégawatt qui a baissé pour les éoliennes, c'est juste de l'incompétence ou, au moins, de la non-compréhension de ce qu'est le système énergétique français. » Nous attendons impatiemment les chiffres du ministère...

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59 commentaires
la déconstruction continue
Éoliennes, constituées à 80 % de matériaux composites NON RECYCLABLES, fabriquées en Chine. La base, pour leur faire résister au vent (quand il,y en a), représentant des milliers de mètres cubes de béton ferraillés, qu’il faudra des centaines d’années pour éliminer, coulés dans des terres arables, alors que la durée de vie d’une éolienne n’excede pas 20 ans… On ne peut pas faire plus ecolo… déjà qu’ils on fait suspendre à construction de Super Phénix, centrale qui aurait fonctionné en brûlant les déchets des centrales existantes. Ils preferent qu’on enterre ces déchets dans le sol d’où il ressurgiront un jour. Eoliennes qui pertubent les migrations des oiseaux et en tuent beaucoup. En mer, elle détruisent des écosystème et rompent des équilibres biologiques… L’intelligence des écolos me fascine. Et ça veut sauver la planète.
Depuis les années 81 la France est dirigée par une bande d’incapable gauche droite compris et lorsqu’il y a des bonnes idées c’est le conseil constitutionnel qui barre la route avec en ce moment la bénédiction du macron
Notre Mozart de la finance a bien défini ces grosses sommes perdu, un pognon de dingue en exemple un lobby bien juteux qui nous détruit nos campagnes dont le rendement ne dépasse pas les 25% attendu donc corrigé par le nombre d’implantations. Il fut un temps ou a bon exemple de l’usine marémotrice de la Rance construit en 1966 crée toujours 550 GWh d’électricité par ans, il avait été prévus de mettre des hydroliennes en mer (baie de St-Brieuc) tout aussi rentable et discrètes dont la production bien programmé en fonction des courants de marées malheureusement le lobby Eolien est le plus fort, l’usine de production de ces hydroliennes a été abandonné.
Si la France veut être souveraine en matière énergétique, et elle le peut, il lui suffit de consolider sa filière nucléaire et d’oser exploiter son gaz de schiste. Je ne vois pas en quoi c’est bon pour la planète d’importer du gaz liquéfié qui a parcouru des milliers de kilomètres.
N’importe quoi toujours.
vous oubliez celles de macron
Encore un « fumistre » qui a raté son CM2 dans le primaire
S’il fallait chiffrer le coût de toutes les inepties imposées par les écologistes, nous serions atterrés.
Je suis atterré !
La politique des éoliennes est un gaspillage hallucinant. Un non-sens financier mais encore davantage une aberration écologique. Extraction des terres rares, recyclage impossible, 1500m³ de béton par éolienne, enfouies dans le sol, dont les composants arrivent sur place en camions… Mais je suis sûre d’une chose : tout l’argent qu’on nous a ponctionné pour subventionner cette foutaise n’a probablement pas été perdu pour tout le monde. Je n’aurais peut-être pas dû parler de simple « gaspillage », peut-être y a-t-il un mot plus précis…
Pourquoi ne pas faire un référendum sur l’éolien , avec des débats , opposant scientifiques pour et contre . Les écologistes, j’aime …
Oui…
Combien de milliards encore engloutis dans ces âneries?
Rendement zéro, pollutions totales, le marché est juteux. Ils oublient de dire que par grands froids les pales gèlent et il faut envoyer du glycol par hélicoptère pour les dégivrer ce qui pollue encore plus.
Faux cher monsieur : Fake new !
Des essais ont été réalisés en Suède par très grand froid, le glycol aurait été envisagés mais un essais a simplement été réalisé avec de l’eau chauffée répandue par hélicoptère…
Pas du tout je maintiens méthode identique pour les avions, on peut même y ajouter des radiateurs soufflant de l’air chaud à la base des éoliennes, rien que de l’écologique !! !
Secteur subventionné, chercher l’erreur
Peut être faut il chercher les « commissions » occultes versées à des élus par les sociétés étrangères posant des eoliennes….