Eric Ciotti confirmé à la tête des LR : les arguments de ses avocats

ciotti

Le Tribunal judiciaire de Paris a rendu son verdict jeudi 27 juin à 18 h sur l’avenir d’Éric Ciotti à la tête du parti Les Républicains. Il confirme que Ciotti est toujours président. C'est la troisième fois depuis l'alliance conclue par Eric Ciotti avec le Rassemblement national au lendemain des européennes que des membres du parti demandaient son exclusion. Jugeant qu’il avait agi seul et qu'il contrevenait à la ligne du parti, un quart des conseillers nationaux, soit plus de 700, étaient favorables à son remplacement.

Le tribunal a donc jugé la décision du bureau politique (anti-Ciottiste) irrecevable. Elle donne ainsi tort à Gérard Larcher, Laurent Wauquiez ou Xavier Bertrand et fait suite à une première décision de justice qui avait maintenu Ciotti à la présidence des LR le 15 juin.

Un fichier douteux

Le juge a statué par l’économie de moyen en donnant tort à la partie adverse sur deux motifs, selon maître Prigent, avocat d’Eric Ciotti, joint par BV. D’abord, la fiabilité du fichier recensant les 700 conseillers nationaux qui se seraient entendus pour exclure Ciotti laissait à désirer. Autre avocat d'Eric Ciotti, interrogé lui aussi par BV et investi par le RN à Saint Quentin-en-Yvelines, Maître Torre explique qu’il y avait des doublons et que les preuves montrant que les votants étaient à jour de leurs cotisations n'étaient pas réunies. Aujourd’hui, Eric Ciotti est soutenu par l’immense majorité des militants, affirme maître Torre,

Deuxièmement, le tribunal a considéré que ce qui a été demandé par le bureau des LR n’était pas un référé, mais une demande d’exclusion : « Pourquoi choisir le juge des référés et ne pas aller sur le fond ? », interroge maître Prigent. Il précise qu’une assignation a été envoyée la veille au soir pour plaider à 16 h. « Ils ont voulu jouer sur un malentendu. C’est les Bronzés font du droit », s’exclame-t-il !

Viol du Code électoral

Selon maître Torre, la décision des membres de LR pour exclure Ciotti violait l’article 48-2 du Code électoral. Cet article dit qu'« il est interdit à tout candidat de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale à un moment tel que ses adversaires n’aient pas la possibilité d’y répondre utilement avant la fin de la campagne. » 

Présent lors de l’audience, maître Torre parle d’un « deux poids deux mesures » sur les alliances, alors qu’il n’y a pas eu de consultation de cadres des LR pour les alliances avec les macronistes des métropoles. « Dans la France entière, Eric Ciotti a été dépeint comme un forcené qui s’est retranché dans ses bureaux et a confisqué les clefs », déclare Maitre Torre.

Dans un communiqué, le parti dirigé par Eric Ciotti salue la décision juridique et lance un appel « à la fin des manœuvres juridiques et à l’ouverture d’un débat politique à la hauteur des enjeux ».

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

4 commentaires

  1. Éric Ciotti le sait de toute façon, il ne pourra pas rester chez Les Républicains, et Les Républicains ne pourront pas exister au delà des législatives. Ce qui est incroyable d’ailleurs c’est le nombre de figures dans ce parti qui disposent de leur propre microparti, dont Ciotti. Vraisemblablement ce qu’il va se passer c’est que Éric Ciotti crée son propre parti libéral-conservateur, avec une idéologie qui va dans le sens de Reconquête en un peu moins radical sur la forme.

  2. Il faut quand même que tous les has been et autres losers, qui se croient encore les chefs des LR, se rappellent que ce sont les adhérents qui ont élu Ciotti à la presidence du mouvement et que seule cette base doit avoir le pouvoir de le démettre. Eux n’existent que parce la base a cru un temps des promesses q’ils se sont empresses de trahir, et le premier d’entre eux, Sarkozy, qui leur a volé les résultats du référendum de 2005 sur l’Europe… Aujourd’hui ils n’existent plus politiquement…

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