Éric Dupond-Moretti repeint en rose le discours d’Emmanuel Macron
2 minutes de lecture
Dans une vidéo, seul face caméra, Éric Dupond-Moretti est venu assurer le service après-vente du discours sur le séparatisme de son Président. La jeunesse des cités pourrait avoir pris ombrage de tout ce remue-ménage autour de l'islamisme. Il tient à la rassurer. Sur le ton de la causerie d'un bon papa au coin du feu, le ministre de la Justice démarre sa plaidoirie en déclarant tout d'abord sa flamme à la nation. Bouleversé de voir un Français siffler « La Marseillaise », horrifié par un autre crachant sur le drapeau, bref, le voilà révulsé par la mentalité de ses partenaires de baby-foot. Il ne jouera plus avec eux. Terminé.
Sans transition arrive la séquence émotion. Après passage à la moulinette enchantée d'Éric Dupond-Moretti, les déclarations d'Emmanuel Macron donnent ceci : « Le président de la République, il a adressé des mots d'amour aux musulmans. » Le silence se fait lourd. Puis il ajoute, l'air plus accablé que jamais : « Et ils en avaient bien besoin. » Éric retient quelques sanglots. Les jurés sortent leur mouchoir. Le monde est trop injuste.
Avec des accents de Jean Valjean dénonçant les Thénardier, le ministre de la Justice poursuit sa plaidoirie : « Il leur a dit qu'ils étaient nos compatriotes, la grande majorité des musulmans le savait déjà. » Tout compte fait, le monde est beau, mais hélas : « Il y a des gamins qui doutent. Des p'tits Rachid, des p'tis Mouloud qui se demandent s'ils sont Français. » La moulinette tourne à plein régime. La racaille qui envoie le Céfran à l'hôpital ou au cimetière pour cause de mauvais regard devient, sous le coup de la baguette magique gauchiste, « le p'tit Mouloud et le 'ptit Rachid ». Des p'tit gars qui, entre deux lâchers de blocs de béton sur les pompiers, se posent des questions existentielles. La nationalité inscrite sur leurs carte d'identité ne parvient pas à les convaincre. Que faire ? Le ministre est passé en mode « Petite maison dans la prairie ». Plus rien ne peut l'arrêter dans sa vision idyllique des quartiers de non-droit.
« Quand le Président, hier, évoque ces sujets avec beaucoup d'émotion, il rappelle à ces gamins à qui je m'adresse à cet instant que nous savons tous qu'ils sont parfois issus de familles qui ont eu un parcours chaotique, difficile. » L'enfance malheureuse était attendue. Le ministre ne déçoit pas. La voici qui arrive sous un flot de paillettes... « Mon client a beaucoup souffert. » La routine.
« Tout ça, ce n'est pas la culture de l'excuse, pas du tout », s'empresse-il d'ajouter, contredisant, sans aucun complexe, l'empathie à bon compte dont il a fait preuve quelques secondes auparavant.
Après un sursaut surprenant : « Tout sera fait pour lutter contre le trafic de stupéfiants » et un nouvel hommage au patron : « Il y a très longtemps que j'attendais les mots qui ont été prononcés hier. » Éric Dupond-Moretti prend congé et donne rendez-vous pour une prochaine séance de vidéo-compassion qui se déroulera dans un bureau que nous espérons rose bonbon.
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :