Éric Zemmour chez Léa Salamé : festival de surprises !

Zemmour ne serait-il pas mort, alors ?
zemmour
On pensait Éric Zemmour fini. Sa campagne devait être un fusil à un coup : le salut ou le chaos. Il avait fait 7 % à la présidentielle, c'était donc le chaos. Il a tenté de relancer l'action en se présentant dans le Var : nouvelle gifle. La solution de facilité aurait été de renoncer, de partir au Portugal avec les royalties, d'oublier ce peuple ingrat, ces Français qui avaient tellement envie de mourir.
Et puis voilà que le journaliste, devenu homme politique, sort un livre, dont il a déjà été question ici. Même si on n'en a lu que certaines « bonnes feuilles », on ne peut s'empêcher de saluer, outre la fluidité littéraire à laquelle on s'était habitué, une certaine honnêteté dans l'introspection, qui n'est pas la norme de l'exercice - ni de ce à quoi Éric Zemmour nous avait habitués. C'est d'ailleurs pour la promotion de ce livre que le chef de Reconquête était, ce samedi, l'invité de Léa Salamé dans « Quelle époque ! »
Évidemment, il y a des rieurs, dont l'inoxydable Dechavanne, hyper à l'aise dans le rôle du tonton sexagénaire amateur de poncifs sur « la haine », les trucs qu'on n'a pas le droit de dire. Il y a Patrick Bruel, lui aussi inoxydable. On se croirait presque dans les années 90, s'il n'y avait Léa Salamé, journaliste multicarte. Un plateau pas tout à fait acquis aux thèses de l'archi-droite nauséabonde.
Et là, surprise. Non seulement Éric Zemmour est humble et reconnaît toutes ses erreurs (l'Ukraine, le Bataclan, l'interprétation de ses propos sur les enfants handicapés), non seulement il reste relativement cool et totalement courtois face à une tablée qui ne lui est pas spécialement acquise (dont Dechavanne, en bout de table et de carrière), mais en plus, il fait quelques révélations au passage. Une d'entre elles, non des moindres, semble avoir provoqué un choc sur le plateau de cette émission de service public, si certaine de son positionnement du côté du Bien contre le Mal.
Éric Zemmour révèle en effet ses liens anciens avec Jean-Luc Mélenchon, allant jusqu'à employer l'expression « bons copains ». Il ne fait, en cela, que répéter les affirmations de son livre, reprises par le journal Le Point. On y apprend, par exemple, que les deux hommes se tutoient. Ils décident l'un et l'autre de débattre sur BFM TV en se mettant d'accord au préalable sur les modalités de cet affrontement. Plus tard, Mélenchon appelle Zemmour pendant la campagne et lui donne même des conseils. Il explique notamment à son rival qu'il a gagné, dans sa ligne d'eau, à gauche, parce qu'il était radical, et qu'Éric Zemmour, à son tour, doit devenir encore plus radical à droite. Il lui envoie également, en dehors des caméras, des encouragements par SMS. En quelque sorte, ils s'apprécient mais ils se détestent. Les matchs de catch médiatiques cachent bien souvent une triste réalité : la politique est un sale business, c'est tout.
Mélenchon a réagi très vivement, ce dimanche, aux propos de Zemmour, dans « Le Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro ». Il s'en tire par une description de l'anniversaire de Zemmour auquel il avait été invité, en 2008, pour les cinquante ans du journaliste. Une description entièrement à charge et assez méchante où il essaie de faire passer le polémiste pour un mégalomane. Assez ironiquement, il conclut qu'il est lui-même le personnage le plus intéressant du jeu politique, qu'il sert de paratonnerre à tout le monde, en interne ou en externe... et on ne peut donc s'empêcher de conclure qu'il est lui-même un peu mégalo et un petit peu susceptible, au passage. On dirait qu'il n'aime pas trop la vérité, comme souvent les gauchistes. Par ailleurs, il ne dément pas les longs échanges de SMS ou de propos via la messagerie Telegram entre Éric Zemmour et lui durant la campagne de 2022.

Zemmour ne serait-il pas mort, alors ? Son livre se vendra bien, il passe à la télé, il est toujours combatif et il révèle même le dessous des cartes. « Quelle époque ! » n'est pas un titre si bien trouvé que ça : on en est, en 2023, au même petit théâtre d'arrangements et d'indignations. C'est comme ça. Cela fera plus de mal à Mélenchon qu'à Zemmour, sans doute. Rendez-vous pour la campagne des européennes. On verra bien.
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/09/2024 à 16:01.
Picture of Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Je viens de lire le livre de Zemmour , et je me suis régalé, je l’ai même dévoré . Que l’on aime ou que n’aime pas Zemmour, il faut absolument lire ce livre .

  2. Non ZEMMOUR n’a pas dit son dernier mot. Sa plus grande qualité c’est son amour viscéral de la France. Hormis cela, son honnêteté intellectuelle, sa franchise et même sa naîveté ont plu aux français qui ont vu en lui celui qui’ils cherchent depuis longtemps dans ce milieu frelâté. Curieusement, beaucoup de ces mêmes français lui ont tourné le dos prétextant qu’il n’est pas assez « politique », en contradiction avec ce qui leur a plu d’abord. Mais ceux là reviendront et d’autres grossiront les rangs. La plus grande erreur de ZEMMOUR c’est qu’il est en avance sur la doxa ambiante, mais les français à Dieu ne plaise vont rattrapper leur retard.

  3. Même avec 7% il a quand même fait beaucoup mieux que Pécresse, Jadot, Rousssel ou Hidalgo ! non ?

  4. Une guerre se gagne avec une idée. C’est Zemmour qui mène le combat des idées à droite donc il ne peut pas disparaitre. Le reste de la « droite » n’en a pas. Regardez les LR aujourd’hui et le RN qui ne parle pas du grand remplacement.
    Quant à ceux qui ont quitté Zemmour comme J Rivière et son grand charisme il sont pitoyables, ne les accablons pas ils reviendront le moment venu.

  5. « Son erreur sur l’Ukraine » c’est avant tout d’avoir cédé à la pression médiatique pour faire un volte face au lieu de continuer à prôner l’objectivité et s’opposer à la doxa US. Déception première tempête il abandonne ses chaussures. Sur ce sujet seul Asselineau est resté droit dans ses bottes même si je ne suis pas un de ses  fan, je tire mon chapeau.

  6. E. Zemmour n’a pas d’intelligence politique (il en a bien d’autres, on est d’accord). Tant qu’il continuera de s’afficher « à droite », en voulant même faire l’utopique union des droites, il stagnera. Le piège « droite-gauche » créé par F. Mitterrand a toujours fonctionné, même 40 ans plus tard. Une large majorité de français attachent des valeurs négatives à la droite : élitisme, égoïsme, exploitation des plus faibles. C’est rédhibitoire lors d’un vote.
    Renaissance d’E. Macron est à droite, d’évidence. Une droite dure, même. Mais il se revendique opposé à la droite. La psychologie mène le monde et donc mène la politique.
    Le vrai clivage est bien : élitiste /populistes, mondialistes/patriotes, dictateurs/démocrates.
    Plus tard, quand ces notions obsolètes de droite/gauche seront enfin dépassées dans les discours, on pourra parler des vrais problèmes.

    • Tu dis : « E. Macron est à droite, d’évidence. Une droite dure, même. » Je ne suis pas d’accord, il est avant tout mégalo et au-dessus de tous, ne supportant pas qu’un ou une autre soit plus brillant que lui. Il n’est pas loin d’être un autocrate et loin d’être démocrate. A voir les promesses faites aux Gilets-Jaunes et leurs mises en place.

    • Macron de droite ? Faut n’avoir rien compris, macron c’est ce que j’appelle « les nouveaux riches » ! Cette bourgeoisie néolibérale bien à gauche !

    • L’intelligence politique ? L’intelligences de nos politiques ? C’est quoi ? Ce qui a conduit aux brillants résultats que nous voyons ? Quant au piège « droite-gauche » créé par F. Mitterrand, vous avez tout faux. Le piège mis en place par Mitterrand, c’était de faire monter le FN, et même plus précisément Le Pen, pour s’en servir comme d’un épouvantail. Pour affaiblir la Droite de Chirac. Et ça a marché, et ça marche encore. Et ça continuera même de marcher. Si la réponse doit être la « dédiabolisation » cette réponse provoque 2 effets : le reniement des fondamentaux du FN, la course à l’échalotte avec la gauche. Et accessoirement l’engagement dans une impasse économique, à tout le moins un flou et des zig zag sur le sujet.

  7. Après son échec il aurait du s’arrêter et donner les rênes du mouvement à de vrais politiques .

    • Faisons de la politique ! Soyons des politiques ! Il suffit de lire tous les forum et celui là en particulier pour voir que les Français adorent les politiques et ne cessent de leur adresser des félicitations pour leurs brillants résultats.

    • Qu’est-ce qu’un vrai politique ? Quelqu’un qui parle pour ne rien dire ? Quelqu’un qui fait des promesses qui ne seront pas tenues ? Des comme cala, il y en a plein. Des comme E.Z. il n’y en a qu’un §

  8. Bardella (vite, notre président !) a dit aux LR qui voteront la censure qu’il n’y aura pas de candidats RN contre eux. Qu’il fasse de même pour Z et 2 ou 3 de ses cadres. Mais cessons la compét contre productive et faisons l’union sacrée. Si Z la veut ?

      • C’est VRAI, c’est le RN qui ne veut pas de ZEMMOUR. Le RN veut faire cavalier seul. Le RN a prouvé qu’il ne se bat que pour lui-même et non pour sauver la FRANCE sinon, il se serait rallié à E. ZEMMOUR.

  9. N’en déplaise à Mélenchon, dont le visage reflète la méchanceté, M.Zemmour est le seul homme politique à se faire insulter, menacé de mort, subir l’opprobre ! Il est le seul à défendre notre pays !

    • « Il est le seul à défendre notre pays ! »
      Ah bon?
      Vous faites quoi de F Philippot, M Dupont Aignan, M Lassalle, M Poisson…
      Eux, non seulement ils parlent, mais ils sont sur le terrain.

      • Reconquête est sur le terrain, de plus les « parents vigilants », créé par Reconquête sont des lanceurs d’alerte, ceci n’exclut pas l’excellent travail de M. Philippot, M. Poisson avait rejoint, il me semble Reconquête, M. Lassalle un doux utopiste
        Mais quand le navire tangue, les rats quittent le navire !

      • Bonjour Tara, E. ZEMMOUR aussi !…. au péril de sa vie souvent mais vous ne l’avez jamais su sans doute ?

  10. Sacré Mélenchon!
    Souvenons-nous quand même qu’il a renié une autre amitié ,celle dont Cyril Hanouna faisait état au terme de l’émission »Face à Baba »qui lui était consacrée.
    Tout sourire lors du générique,le rouge faux-cul savourait sa prestation et remerciait chaleureusement Hanouna.
    On sait ce qu’il est advenu de cette »belle complicité »lorsque le chevalier Boyard,ex chroniqueur de l’émission TPMP a vomi dans la soupe.Avec lui le terme »cracher »est obsolète.C’est son chef Mélenchon qui a ensuite craché son venin!

  11. Une minorité active l’encense et l’applaudit tandis qu’une majorité le déteste et le diabolise alors que Zemmour dit la dérangeante vérité du réel qui pourtant saute aux yeux!
    On pourrait lui attribuer ce commentaire de Talleyrand:
    « On dit de moi ou trop de bien ou trop de mal, je jouis des honneurs de l’exagération … »
    La minorité a raison contre la bien-pensance suicidaire de la majorité.

    • « Zemmour dit la dérangeante vérité du réel qui pourtant saute aux yeux »
      Exact. Mais ensuite, il fait quoi?

      • Pour agir encore faudrait il qu’il soit aux commandes.
        Déjà il fait bien plus que beaucoup, chaque jour les faits lui donnent raison. A nous de lui donner le pouvoir de changer les choses

      • Il a présenté un programme cohérent, réaliste et applicable ! Mais personne n’en a voulu, peut-être que la vérité n’est pas bonne à dire aux français et préfèrent croire les bonimenteurs ! Donc nous avons les présidents qu’on mérite !

      • « mais ensuite, il fait quoi ? » dites-vous mais que voulez qu’il fasse tant qu’il n’est pas ELU ? Avez-vous déjà vu un Entrepreneur du Bâtiment FAIRE LE BOULOT si vous ne lui ouvrez pas la grille de votre demeure délabrée pour qu’il puisse la RESTAURER ? Pour l’instant et jusqu’à maintenant, Eric ZEMMOUR nous a fait l’état des lieux et rédigé le PROGRAMME pour restaurer notre pays mais pour s’atteler à la tâche, Il aurait fallu que vous et d’autres Français VOTIEZ pour LUI en 2022. ainsi nous n’en serions pas là.

  12. Peut-être, afin de « faire plaisir » un peu à Zemmour, faudrait-il lui dire que le vrai prénom de Salamé n’est pas Léa, mais Hala, qu’elle a changé « parce que Hala ça fait pas très français ».
    Pour une fois qu’une journaliste bobo-gaucho lui donne raison !

      • Mon commentaire se voulait taquin et dans l’absolu.
        Humoristique quoi !
        Il faut essayer l’humour avant qu’il ne soit taxé !

      • On ne peut pas dire que l’immense majorité des journalistes soient copain-copain avec Z.
        Au contraire

    • Avant de faire plaisir à Zemmour elle fait plaisir à la France. Et rien que pour ça je pourrais lui pardonner la moitié (pas plus) de son insupportable sectarisme. Et on doit souligner que ce passage de Zemmour sur le plateau de Salamé s’est plutôt bien passé, Zemmour a pu, grâce à sa très grande maîtrise des sujets, répondre assez complètement à toutes les questions, en restant calme, courtois, sans jamais se trouver en difficulté.

  13. En dehors d’avoir fait campagne l’un et l’autre contre Marine Le Pen, on ne voit pas trop ce qui politiquement pourrait rapprocher Éric Zemmour de Jean-Luc Mélenchon.

  14. Ah !!! On vit une époque formidable. Zemmour aurait-il dynamité le Plan B, … Mélenchon à Matignon ?

    Je n’ai pas vu l’émission de léa Salamé, journaliste multicarte, multipass sorte de Lilou du service public. Dechavanne je me souviens du nom, mais pas moyen de me souvenir de ce qu’il faisait donc c’est sans importance. Bruel, … le play boy des midinettes. Toujours à faire pleurer, à attendrir la viande, … passons aussi. C’est le showbizz … la palmeraie des moralistes.

    J’ai regardé, Sonia Mabrouk qui était passé dans la « lessiveuse » de la pensée « correcte » de l’émission du service publique de Léa Salaomé, et qui malgré des insultes ne s’est pas fait démonté sur sa position.

    Aujourd’hui Sonia Mabrouck recevait Manuel Bompard. Un monument pour qui sait voir la comédie de cette secte de LFI qui manipule la Nupes pour étendre son pouvoir sur les esprits perdus et perturbés, et ce afin d’amener le plan B, Mélenchon et son programme. Son comportement « corporel » le dénonçait.

    Dans son interview, le nombre de fois où il utilise le terme « Je dénonce, mais je comprends » sur tous les sujets épineux et de tension dans le pays est la nouvelle formulation pour les gogos. L’argumentation de sa dénonciation étant très, très faible.

    Dans la période présente de trouble institutionnelles, la véritable question que devront se poser les syndicalistes et les français, Non LFI et non Nupes, est la suivante …. « Est-ce que l’opposition de l’équipe Mélenchon et de la CGT équipe Martinez (sud rail compris), est feinte ou réelle ? » Car enfin s’il sont tous d’accord sur tout, sauf quelques cacahuètes, pourquoi sont-ils dans des structures différentes.

    Tout cela sent le réchauffé des années « révolutionnaires » de petit bourgeois gauchisant … attention au Plan B. Ce n’est pas parce qu’on chante la Marseillaise et qu’on se trimballe avec une écharpe tricolore, qu’on fait du bien à la France. Ce n’est pas parce qu’on se déguise en Gavroche et qu’on cite Victor Hugo, qu’on fait du bien à la France.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Les immigrés sont un peu les nouveaux domestiques
Gabrielle Cluzel sur CNews
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois