Éric Zemmour réclame un débat avec Pap Ndiaye. Chiche ?

Pap Ndiaye

S’il est un adversaire idéologique qu’Éric Zemmour souhaite affronter, c’est bien le ministre de l’Éducation nationale. Alors, le patron de Reconquête a fait, hier, sa demande officielle. Invité, dimanche, du rendez-vous BFM Politique-Le Parisien, il a appelé « solennellement » Pap Ndiaye à un débat télévisuel sur l’école.

En ligne de mire, la politique menée par le ministère au nom de « la lutte contre les inégalités de genre à l’école ». Rien que des motifs louables cités par Pap Ndiaye comme « la réduction du nombre de grossesses précoces, la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, mais aussi la lutte contre les discriminations, les violences sexistes et sexuelles et les LGBT-phobies(sic) ». Sauf que, accuse Zemmour, on assiste non pas à des cours de biologie consacrés à l’éducation sexuelle et la reproduction, comme on en dispensait autrefois, mais à des cours d’endoctrinement sur la transidentité.

Car tout cela, « ce sont des mots », dit Zemmour, mais « il faut voir ce qu’il y a derrière ». Et « derrière l’éducation sexuelle, derrière la lutte contre les discriminations, c’est des leçons de théorie du genre et on finit par expliquer à vos enfants de 8 ans […] que le petit garçon peut, en fait, s'il le sent, être une fille et que la petite fille peut être en fait un garçon ». Moue dubitative sur le plateau où Benjamin Duhamel se demande qui pourrait bien avoir de tels desseins…

« Il y a des associations, des groupements idéologiques, répond Éric Zemmour, qui ont un agenda et qui veulent endoctriner nos enfants avec la complicité de certains professeurs et avec la complicité du rectorat qui ne dit rien et, au-dessus, avec la complicité du ministre. C’est pour ça que je tiens à profiter de mon passage sur votre antenne pour demander solennellement au ministre un débat télévisé sur l’école. » Zemmour espère encore : « Et qu’il ne se défile pas en disant qu’il refuse pour ne pas donner de crédit à mes idées. Mes idées sont largement répandues parmi les parents et même par de plus en plus de professeurs. »

C’est vrai, mais peu osent le dire et — par conviction pour certains, par confort pour d’autres, par crainte d’opprobre pour la plupart — laissent les idéologues et militants occuper le terrain scolaire. Il est donc à craindre que Pap Ndiaye fasse à Éric Zemmour la même réponse qu’en septembre sur France Info où, balayant les critiques d’un revers de main, il déclarait : « Ce sont les propos d'un professionnel de la polémique qui ne songe pas à l'intérêt des enfants mais qui songe à sa carrière politique, d'ailleurs mal en point. »

Pap Ndiaye songe-t-il à l’intérêt des enfants ? Oui, des siens, assurément. Pour preuve, il a choisi la très chic École alsacienne où ils suivent leur scolarité à l’abri des zozos et c’est tant mieux pour eux. Mais pour les autres ?

Nommé dans le gouvernement de Macron II, le ministre applique avec zèle la politique de son maître. Pap N’Diaye devrait plutôt être attentif aux tribunes qui se multiplient pour dénoncer les ravages en cours. Ainsi, celle publiée dans L'Express en septembre 2021 par un collectif de médecins, psychiatres, psychanalystes, juristes, magistrats, enseignants, sociologues, etc. « Nous ne pouvons plus nous taire face à une grave dérive commise au nom de l'émancipation de l'enfant-transgenre », écrivaient-ils, pointant « des discours radicaux [qui] légitiment les requêtes de changement de sexe », cela « sur l'argument de seuls ressentis érigés en vérité ». Parmi les signataires, Caroline Eliacheff, Élisabeth Badinter, Chantal Delsol, Catherine Dolto, Xavier Emmanuelli ou encore le Pr Nisan… Pas vraiment des leaders « d’extrême droite ».

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Je voudrais voir ce débat pour que Zemmour dise ses quatre vérités à ce Pap qui est en train de détruire l’éducation national .

  2. Pour qu’il y ait débat, encore faudrait-il que le fameux « pap » décide de changer de logiciel qui dénigre la moitié des français…
    N’Diaye est un nom générique en Afrique occidentale que l’on retrouve dans plusieurs pays voisins… mais voilà, ils sont aussi de couleur variable !
    Alors ils ne se respectent pas vraiment les uns les autres…

    Pour qu’il y ait débat il faudrait aussi une animation de plateau impartiale, courtoise et impartiale… alors qu’elle chaîne ?
    Beaucoup de paramètres à réunir…

  3. Oui, ce serait drôle, comique même, de voir la déconfiture de ce ministre, comme de tous ceux qui ont fait face à Zemmour.

  4. Je pense que ce débat s’impose , mais hélas n’aura pas lieu , le « poison » injecté par N’diaye à l’encontre d’Eric Zemmour risque de ne pas être adapté à un vulgaire individu que représente ce ministre wokiste, et toutes ses déclinaisons ; encore une erreur de casting de Macron , et dans son aréopage de ministres il y a pléthore. « Au secours mes aïeux la France va très mal » .

    • Macron ne fait pas d’erreur de casting il fait des choix idéologiques et rébiditoirs à contre courant de la volonté du peuple…
      Mais jamais il n’assume !

  5. Ah l’école d’autrefois! Elle manquera à bien de nos enfants et surtout à nos petits enfants: rigueur, sévérité, injustice parfois (je n’aime toujours pas le principe de la punition collective!) mais nous avons appris à lire, écrire, compter, réfléchir, parler et surtout penser librement.
    Je me rappellerai toute ma vie de mon prof de philo de gauche (un pléonasme) qui m’a laissé librement parler de ma foi chrétienne dans le cadre de ses cours et devant tous les élèves!!!
    Il y avait alors du respect et de intelligence pour ce prof de gauche mais c’était autrefois !!!!

    • Encore faudrait-il trouver une chaîne qui ne soit pas elle même atteinte de wokisme aigu…
      Et une journaliste de la trempe de Christine Kelly et non pas de salamé la bien pensante pour animer ce débat !

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