Espagne : lorsqu’une infante prête serment, ça a de la gueule !
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Ce 7 octobre 2023, un événement important avait lieu en Espagne. Non pas cette réunion informelle du Conseil de l’Europe, à Grenade, sous présidence espagnole, dont on ne retiendra aucune décision de courage ou d’honneur pour l’Union moribonde en question ou pour l’humanité morale en devenir que tous ont à la bouche.
La veille, 6 octobre, alors que la reine autoproclamée de la fête, Ursula von der Leyen, exhibait un sourire crispé de circonstance, alors que les représentants hongrois et polonais, lucides, s’opposaient fermement aux politiques destructrices de nos valeurs communes en rejetant les diktats de bienveillance migratoire de Bruxelles, l’infante d’Espagne allait prêter son serment militaire de fidélité au drapeau.
Concomitance de deux événements symboliques inconciliables qui témoignent de la complexité et de la richesse de notre vieux monde qu’on dit parfois à bout de souffle : une réunion de près de 50 dirigeants européens, cramponnés à leurs prébendes démocratiques, empêtrés dans leurs contradictions humanitaristes, pour la plupart de ceux de l’Ouest, Macron et Sanchez compris, d’une part ; le serment au drapeau d’une infante d’Espagne, de l’autre, loin au nord de ce Sud, à Saragosse, sous un soleil écrasant, dans une académie militaire d’infanterie de grand renom.
Le 6 octobre, donc, la princesse des Asturies, Leonor de Borbón y Ortiz, et ses 410 camarades cadets de l’Académie d’infanterie de Saragosse se sont rendus au Pilar, le sanctuaire marial le plus célèbre d’Aragon, pour y déposer fleurs et vœux à la veille de leur serment.
Et ce samedi 7, réunis en carrés militaires sur la place d’armes, en uniforme de parade, képi bleu ciel et plumet blanc, tous ont prêté serment, princesse en tête, baisant tour à tour le drapeau sang et or, défilant trois par trois devant la tribune royale au cri « Viva el Rey », bannières des vieux « tercios » déployées, avant d’honorer tous les morts militaires d’Espagne en chantant, avec le roi, l’hymne catholique qui rappelle en espoir que « la mort n’est pas la fin ».
La future reine a intégré l’académie militaire depuis peu. Elle a connu le crapahut et la camaraderie. Certes princesse, certes privilégiée, elle vit là au rythme de la fraternité militaire qui réunit les âmes fortes et aventureuses lorsqu’elles ont 20 ans. Son père, Philippe VI, qui prêta lui-même serment au même endroit, mais seul, il y a 38 ans, et qui, pour l’instant, reste un monarque plus que digne, à la hauteur de son destin et bien conscient de sa fonction unitaire, a déclaré, ému comme il se doit : « Je sais que le serment solennel devant ce drapeau et l’affection pour cette terre de Saragosse et d’Aragon qui t’accueille feront partie de tes meilleurs souvenirs. Je sais que toujours, tu auras à l’esprit, que ta responsabilité, en quelque circonstance et à tout moment, est de servir l’Espagne avec toute ton énergie et ta détermination, et une vraie passion. »
Ironie terrible de voir réunis sur ce sol chargé des mémoires qui ont forgé l’Europe ses fossoyeurs inconsistants en costume-cravate et le parangon académique de ses valeurs intemporelles de l’honneur et du sacrifice. Triste plaisanterie d’un sommet d’impuissance, de démocraties ou prétendues telles, moquées et humiliées par deux tyrans asiates retors, dans ce haut lieu (Grenade) vanté par les bonimenteurs accrédités du « vivre ensemble » comme le paradis perdu des tolérances quand il était Al’Andalus. Et rigueur souveraine, qu’on pourrait croire anachronique, d’un défilé militaire aux accents de la tradition chevaleresque et chrétienne assumés.
Souhaitons longue vie à cette future reine, qui aura 18 ans dans quelques jours. À condition qu’elle sache se souvenir, lorsque son tour viendra, qu’elle a promis de protéger sa terre et sa civilisation.
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20 commentaires
Merci monsieur Ariette, très beau texte , je trouve que le peuple espagnol est bien représenté par cette jeune fille courageuse ( et néanmoins charmante )
Très sympathique évocation Monsieur ARIETTE. Metci.
Non, Aliev et Erdogan !
Dans ce cas, veuillez excuser mon erreur, grossière. Ceci confirme, bien heureusement, la qualité de vos billets sur BV. Merci !
« 2 tyrans Asiates retors » ??!!! c’est la petite génuflexion obligatoire envers le politiquement correct anti-Poutine et anti-Xi JinPing ? Vision occidentale réductrice typique. Dommage, tout le reste du billet est parfait.
Aliev et Erdogan !
j’en suis tout remué, presque aussi ému que pour le sacre du nouveau roi outre manche.
Excellent texte M Arette ! j’ai pris un plaisir à lire la confrontation entre « les fossoyeurs inconsistants en costume-cravate et le parangon académique de ses valeurs intemporelles de l’honneur et du sacrifice. » Il y a encore de l’espérance !
Tout ça, c’est bien beau mais l’Espagne sous Pedro Sanchez, ce n’est pas le rêve. C’est en tout cas ce que j’en pense.
Belle image.
Il est évident que notre vieille Europe bien qu’après des vicissitudes s’est fort bien construite et il est certains que ce n’est pas le grand remplacement qui la fera perdurer ainsi. Cette cruel actualité nous le montre fort bien un mal pour le bien de demain en démontrant de qui viens le mal, Dieu ne doit pas retrouver les siens.
bravo Pierre Arette
Viva el Rey, Viva Espana !
Il y a des pays qui ont encore des valeurs et le respect des traditions . Ces parents peuvent être fiers de leur fille pas comme certains élus chez nous dont les enfants ne brillent pas pour leur talent et respect des autres .
Les us et coutumes de nos pays doivent être protégés, ils sont le ciment de nos sociétés.
« le paradis perdu des tolérances quand il était Al’Andalus »: oui, quand il était le vassal de Castille et Aragon !
Seule l’Europe chrétienne, fière de son héritage, a des chances de perdurer car elle possède une âme et des racines. Tout le reste n’est que facétie.
Absolument