Essen (RFA) : l’activisme islamique s’invite au marché de Noël
Nous sommes le 10 décembre à Essen, ville allemande de Rhénanie-du-Nord–Westphalie. Un vidéaste amateur filme le marché de Noël depuis un étage. Un brouhaha grandissant annonce alors l’arrivée d’un foule exotique et bigarrée. Le film ne permet pas un comptage précis des participants, mais on les devine plus d’une centaine, peut-être plusieurs. Les mélodies des chants de Noël que diffusent généralement la sonorisation sont inaudibles. Le « stille nacht, heilige nacht » (douce nuit, sainte nuit) est couvert par un concert de tambour, de slogans, de sifflets et de « youyous », tintamarre dans l’ensemble indéchiffrable, mais dont s’échappe cependant par moments quelques « allahu akbar ».
The people of Germany are learning what islam really means:
A crowd of muslims takes over a Christmas market in the German city of Essen...... pic.twitter.com/Ij60a1ta4K
— Richard (@ricwe123) December 10, 2024
La fête, vraiment ?
De loin, l’ensemble peut sembler festif, mais de loin seulement. Se réjouir de la nativité de Jésus n’est pas précisément l’objectif des participants, comme le montrent d’ailleurs les drapeaux syriens arborés par nombre d’entre eux. Le message est clair. Ici, l’on fête la victoire des Islamistes du HTS, qui vient de prendre Damas et de faire fuir Bachar al-Assad. Comme la plupart des grandes villes allemandes, Essen compte une très importante communauté turque mais aussi de nombreux Syriens parmi le million exilé dans le pays. Deux communautés ayant les mêmes raisons de se réjouir du renversement du régime baasiste. Pas un policier en vue. Si la manifestation reste calme le temps de la vidéo, elle semble cependant soudaine et non déclarée. On s’interroge évidemment sur l’absolue nécessité de faire une telle démonstration au cœur même d’un marché de Noël, et sur la signification des slogans et surtout des sifflets. L’heure est-elle vraiment à la bienveillance d’une foule bon-enfant ?
Montée des tensions
Les rues ne sont plus vraiment tranquilles depuis bien longtemps Outre-Rhin. Et ces derniers mois, plusieurs attentats meurtriers impliquant des étrangers musulmans ont secoué l’Allemagne. Fin août, un Syrien passe à l’attaque avec un couteau au cœur d’une fête à Solingen, faisant trois morts et plusieurs blessés, un attentat immédiatement revendiqué par l’État Islamique. En juin, c’est un Afghan qui passe à l’action pendant un rassemblement anti-islamistes à Mannheim. Il larde et tue au couteau un policier qui s’était interposé.
Et le 6 novembre, un jeune Germano-Turc est interpellé plus au nord, à Elmshorn (près d’Hambourg). Prévenus semble-t-il par les services de renseignement américains au printemps dernier, les enquêteurs ont intercepté des conversations et des messages via le téléphone du suspect, où il aurait dévoilé son intention de tuer en grand nombre des personnes de manière ciblée. Le mode opératoire devait être une charge dans la foule du marché de Noël d’une ville de la région au volant d’un camion afin d’y faire un carnage. Saisi de l’affaire, le parquet de Flensburg a indiqué que l’enquête permettait de constater « une radicalisation importante du prévenu ». Et il ajoute que cette « attitude islamiste extrémiste a débouché sur des projets d’attentat très concrets. »
Le spectre du carnage berlinois
En Allemagne, cette affaire d’Elmshorn rappelle bien sûr l’attaque au camion-bélier du 19 décembre 2016 (revendiquée elle aussi par l’État islamique), qui avait fait treize morts et plus de cinquante blessés au marché de Noël de la Breitscheidplatz, à Berlin-Charlottenbourg. Dans ses mémoires parues récemment, Angela Merkel faisait encore dans la minimisation et le déni quant à l’impact de l’immigration massive qui a été au cœur de sa stratégie. On se rappelle qu’en 2021 déjà, la chancelière tout juste sortante militait toujours pour une politique d’accueil massif, osant déclarer lors d’une allocution dans le land de Brême que « ce ne sont pas les Afghans ou les Syriens qui viennent en Allemagne. Ce sont des êtres humains. Il faut se rappeler que ce sont toujours des individus qui arrivent en Allemagne. » Sur la vidéo du marché de Noël d’Essen, comme dans tous les rapports d’enquêtes qui ont suivis les derniers attentats en Allemagne, il ne nous a pas semblé entendre de revendications individualistes et humanistes… Décidément, les voix d’Angela sont impénétrables.
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3 commentaires
Leur distribuer du vin chaud et quelques saucisses blanches de porc dans la tradition allemande ?
Nous restons les bras ballants devant ces manifestations qui sont uniquement de la provocation. Quand je dis nous, je m’y inclus. Nous ne sommes absolument pas soutenus par ceux qui sont à la tête de l’Etat qui se fichent comme de l’an 40 de nos racines chrétiennes.On ne peut pas dire que les autorités occidentales sont de notre côté. Affligeant !
Et ce n’est que le début!!!!