Est-il scandaleux qu’Amélie Oudéa-Castéra scolarise ses enfants dans le privé ?

Le vrai scandale ? Que l’enseignement public soit incapable de garantir partout des conditions normales d'éducation.
AMELIE OUDEA CASTERA

À peine arrivée au ministère de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra se voit accuser de scolariser ses enfants au lycée Stanislas, « un établissement privé ultra réac », selon Mediapart. Après Pap Ndiaye, qui avait inscrit ses enfants à l'École alsacienne, après Gabriel Attal qui y fit ses études, ça la fiche mal ! Tout se passe comme si l'école publique n'était bonne que pour les enfants des autres.

Amélie Oudéa-Castéra a le droit, comme tous les parents, d'inscrire ses enfants dans l'établissement de son choix – encore que, dans le quartier où elle est domiciliée, il ne manque pas d'établissements publics prestigieux. Ce qui est maladroit, c'est la raison qu'elle a invoquée pour se justifier : « des paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public. Elle donne ainsi des verges pour se faire fouetter, car son ministère est responsable de cette pénurie. Elle aurait mieux fait d'expliquer qu'elle allait faire en sorte, puisqu'elle est désormais aux manettes, que l'enseignement public retrouve son attractivité.

Plutôt que de la montrer du doigt, ses accusateurs – dont certains mettent, eux aussi, leurs enfants dans le privé – devraient s'interroger sérieusement sur les motivations des parents. Tous les établissements privés, il s'en faut, ne sont pas performants et sont loin d'être « réactionnaires » ; mais beaucoup d'entre eux, il est vrai, entretiennent un climat d'étude plus propice aux études. Même des familles modestes font des sacrifices financiers pour y inscrire leurs enfants, quand les établissements publics de leur secteur ne sont pas à la hauteur. Ce fut le cas des parents de Rachida Dati, la « surprise » du nouveau gouvernement.

Mediapart reproche à cet « établissement privé catholique du VIe arrondissement » de dispenser un « enseignement tout droit sorti du siècle dernier ». Il apporte ainsi la preuve que l'école d'autrefois avait un niveau plus élevé et assurait une discipline plus rigoureuse qu'aujourd'hui. D'aucuns diront que les établissements privés ne sont pas obligés d'accueillir tous les élèves de leur secteur et qu'ils devraient avoir les mêmes contraintes que le public. Comme toujours, on préfère niveler par le bas que par le haut. Plutôt que d'imposer à tous des contraintes, ne conviendrait-il pas plutôt de laisser à toutes les familles la liberté d'inscrire leurs enfants dans l'établissement de leur choix ?

Cette solution ne serait pas non plus totalement satisfaisante. Il resterait toujours des enfants laissés pour compte, leurs parents n'ayant pas les informations, les relations, les moyens ni même l'envie de les scolariser loin de chez eux, dans un bon établissement. Mieux vaut faire en sorte que tous les collèges et lycées offrent un enseignement où tous les élèves puissent travailler sérieusement. Et ce n'est pas seulement une question d'heures d'enseignement plus ou moins bien remplacées ! C'est surtout une question d'exigence et de recentrage sur le savoir. Le vrai scandale, c’est que l’enseignement public soit incapable de garantir partout des conditions normales d’éducation.

Gabriel Attal, lors de son passage éclair rue de Grenelle, a lancé quelques pistes pour relever le niveau de l'école. Il reste à les mettre en œuvre et à les développer, pour que tous les établissements, publics et privés, puissent dispenser un enseignement de qualité. On saura bientôt si ses engagements ne sont que de la poudre aux yeux ou répondent à une volonté réelle de redresser la barre. Il est vrai que la versatilité de Macron n'inspire guère confiance...

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Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

Vos commentaires

80 commentaires

  1. Le cousin Benjamin, à gauche toute, a été scolarisé dans une école primaire du 93.Il a beaucoup trimé pour apprendre à empêcher de parler tous les gens qu’il n’aime pas .Papa, maman, tonton ne sont absolument pour rien dans son ascension professionnelle .Il se sont contentés de l’empêcher d’être plombier , ce qu’il aurait toujours rêvé d’être.

  2. C’est le 3e ministre de l’education Nationale de suite qui a des liens étroits avec les etablissements privés de l’élite friquée de la région parisienne. L’Education Nationale publique a-t-elle encore une importance ?.. Elle est rajoutée, comme après un oubli, aux attributions olympiques d’une ministre qui n’a guère brillée jusqu’à présent, et qui commence sa mandature par une polemique sur les remplacements de profs absents. Ce n’est pas un de ses predecesseurs récents qui a remanié ce système de remlacements ?? Si la majorité des indigènes que nous sommes n’ont pas encore compris le message, il y a de quoi désespérer. J’espère que le jour des européennes, ce sont des parents d’élèves qui iront voter.

  3. Quand je pense au petit-fils d’un de mes amis qui devait se présenter à un bac professionnel, ne savait pas calculer un périmètre, et la surface d’un triangle. Qu’apprennent Ils.

  4. C’est comme tout , où habite t’elle, je serais surpris qu’elle habite une cité du 93. Elle prèche la diversité pour les autres, mais surtout pas pour ses enfants. Il y a deux écoles , une école du savoir et une école pour les gueux c’est un fait.
    C’est comme tous ses ministres qui sont pour dispatcher les migrants sur tout le territoire, mais pas dans leur quartier, combien de migrants au Touquet ? Il faut accueillir, combien de ces ministres et députés en accueillent chez eux ? dans leur domicile, dans leur quartier, dans leur résidence secondaire vide la plupart du temps.

  5. Dérapage : peut-être, mais sa façon de parler aux enfants est plutôt molle.
    Ce qui m’interpelle c’est qu’à peine nommés tous ces ministres s’égaient dans la nature, avant de s’être imprégnés de leur mission, à part bien sûr si leur mission est de paraître…
    À moins aussi qu’ils ne passent leur temps à se balader en attendant de connaître le nom des ministres délégués qu’ils devront chapeauter et la on va encore jaser pendant des semaines.
    Si c’est ça « action, action, action » l’avenir est bien gris…

    • Si ce choix est offert à tous. Dans l’école privée où ont été mes enfants, le prix était fonction des revenus et donc, si on n’avait aps les moyens c’était quasiment gratuit (quelques euros seulement pour responsabiliser les parents)

      • Moi de même et dans les années 90 il y avait déjà nombre de familles musulmanes qui mettaient leurs enfants dans ces écoles catholiques…

  6. Non ce n’est pas scandaleux. Les raisons sont innombrables ! Alors pourquoi ne pas privatiser l’Education nationale, la Culture, la télévision et la radio d’Etat, les hôpitaux qui sont devenus des usines à gaz et le reste ? Un élevage d’écolos-socialos-gauchistes à virer et confier ces domaines au secteur privé avec beaucoup moins de fonctionnaires et certainement plus d’efficacité et d’économie pour la France.

  7. Si elle est honnête elle nous donne les vraies raisons de cette scolarisation . Une fois de plus ce qui n’est pas bon pour leurs enfants suffira pour les notres , tout simplement honteux . Et arrêtons de dire que Attal a interdit le port de ces tenues islamiques parce que ce n’est pas respecté mais personne ne le signale , il n’y a qu’à se poster devant les lycées pour constater que ces filles arrivent toujours ainsi vêtues . Maintenant madame sachez que nos enfants ne méritent pas d’être scolarisé dans ces établissement ou l’on n’enseigne plus , ou règne l’insécurité et ou les enseignants se font de plus en plus souvent agressé .

  8. Tout est dit dans cette phrase : « Le vrai scandale, c’est que l’enseignement public soit incapable de garantir partout des conditions normales d’éducation ». Malheureusement, il en va ainsi pour tout dans le pays qui est le pire enfer fiscal du monde. Il faut savoir que les Français paient les impôts et les charges les plus lourds du monde pour financer l’invasion et la destruction du pays : immigration, subventions aux lobbies des minorités agissantes, entretien du millefeuille territorial, etc. En revanche, si les Français veulent une école de qualité, ils doivent payer en plus ; s’ils veulent circuler, il faut payer l’autoroute ; s’ils veulent se soigner, ils doivent payer des complémentaires ; on en arrive même, désormais, à devoir payer partout des systèmes de surveillance parce que la police n’y arrive pas. Voilà où en est la France aujourd’hui.

  9. Finalement, afin que ce soit clair pour tout le monde, il suffirait de changer l’intitulé du portefeuille, de ministère de l’Education Nationale en Ministère de l’Ecole des Gueux.

  10. Il n’est pas scandaleux que notre ministre ait choisi un établissement privé pour ses enfants. Ce qui l’est, c’est la tartufferie de tous ces personnages à gauche à la ville et à droite à la maison.
    On peut ainsi être officiellement très progressiste et choisir une éducation très conservatrice pour ses propres enfants, pendant que ceux des autres ont droit au lavage de cerveau en règle : promotion LGBT, peur climatique,…
    Un bobo n’en reste pas moins un bourgeois. Je préfère nettement les bourgeois de droite qui ne passent pas leur temps à donner des leçons au bon peuple.

  11. Ce qui est scandaleux, c’est la raison pour laquelle elle a dit qu’elle le faisait, qui est à cause de la politique qu’elle soutenait puis qu’elle mène.

  12. Elle est bien placée pour savoir que l’Education Nationale est un secteur en tension. Heureusement la loi a prévu de combler le manque de professeurs en employant des migrants, mineurs isolés. Ceux qui parlent français auront une semaine de formation avant de prendre la charge d’une classe. Et ceux qui ne parlent pas français auront, eux, deux semaines de formation. Ainsi la question du manque de professeurs dans nos écoles sera solutionnée avant la fin de ce mois de janvier.

    • Dans de nombreuses écoles dans les « banlieux », des classes ont « composées » d’au moins 15 langues parlées différentes ! …
      Tout le monde sait qu’il y a un gros problème de niveau à tous les étages mais les poli-tocards qui sont « aux manettes » s’en tapent car eux peuvent mettre leurs progéniture à l’abris ! …

      STOP à cette gabegie qui creuse encore un peu plus la décadence de la France ! … Il est grand temps que les ors de la France devenus les écuries d’Augias soient nettoyées de font en comble ! …

  13. je pense qu’elle n’a pas donné la véritable raison : baisse de niveau dû à la diversité, manque de discipline, et peut-être harcèlement par les autres des enfants identifiés comme d’origine bourgeoise,

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