Et encore deux nouvelles taxes, sur les transports aérien et routier !
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L’écologie étant à la mode et les Français semblant réceptifs à la propagande déversée dans les médias, on n’hésite pas à instaurer de nouveaux prélèvements soi-disant écologiques. La taxe carbone a, certes, été retoquée pour 2019 (elle reviendra sans doute toute pimpante en 2020), mais le pouvoir vient d’instaurer deux autres prélèvements prétendument verts dont la seule vertu sera de renflouer les caisses vides de l’État.
D’abord, il crée une taxe pour les vols au départ de la France, de 1,5 euro pour les voyages à destination de l’Europe et de 4,5 euros pour les autres destinations. La facture montera à 9 euros et à 18 euros pour les billets de classes affaires (pourquoi se gêner ? Les entreprises paieront). Tout cela rapportera 160 millions (une misère !) qui servira, paraît-il, à améliorer les transports en commun. Mais l’État gardera pour lui une bonne part des sommes recueillies pour des prétendus frais de collecte. Air France est vent debout contre cette taxe. Pour ne pas perdre des clients, la compagnie sera obligée de payer à la place de ses clients, ce qui lui coûtera 60 millions d’euros. Or, son équilibre financier est incertain et elle se bat pour sa survie. Il ne faut pas oublier que beaucoup de compagnies aériennes, pourtant très connues, ont fait faillite ces dernières années. Si Air France disparaît du fait de cette taxe, près d’une dizaine de milliers de Français perdront leur emploi.
Le gouvernement va également diminuer de 2 centimes par litre de gazole consommé les remboursements qu’il accorde aux transporteurs routiers. Cela rapportera 140 millions d’euros et aura un coût moyen de 700 euros par camion et par an. Les transporteurs routiers français ne sont pas compétitifs vis-à-vis de leurs concurrents des pays de l’Est qui payent jusqu’à deux fois moins leurs employés et qui ne respectent pas toujours les réglementations en vigueur. Augmenter leurs charges risque de porter un coup mortel à un secteur en mauvaise santé. De nombreuses entreprises pourraient sombrer.
Ces mesures auront donc un impact important sur l’économie, tout en étant d’un rapport médiocre et, surtout, en n'ayant aucun effet écologique ! Puisque les compagnies aériennes paieront la taxe sur les billets d’avion, le nombre de vols intérieurs ou internationaux ne diminuera pas. Or, le transport aérien est accusé par les écologistes d’être un producteur important et injustifié (immoral ?) de CO2 (gaz carbonique) et certains voudraient le restreindre, voire le supprimer. Quant au transport routier, la taxe de 2 centimes par litre ne fera pas baisser la consommation de gazole. Comme elle ne sera pas répercutée, elle n’entraînera pas un transfert vers le rail ou le transport fluvial, qui produisent moins de gaz carbonique. Ces annonces sont donc une pure gabegie économique !
Le Conseil d’État tonne contre les « petites taxes » qui ne rapportent pas grand-chose et dont la perception coûte cher, dévorant la rentabilité de ces prélèvements. Il y en aurait 192 pour un total de 5,3 milliards d’euros et le pouvoir a pour objectif d’en supprimer 17 en 2019. Il vient déjà d’en inventer deux nouvelles.
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