Et si Mélenchon accédait au… second tour ?

Mélenchon

Selon un sondage Ipsos-Sopra-Steria publié dans Le Figaro, au premier tour, Emmanuel Macron serait à 30,5 %, Marine Le Pen à 14,5 % (-1), Éric Zemmour à 13 % (-2), Valérie Pécresse à 11,5 (-1), Jean-Luc Mélenchon à 12 % (+0,5), Yannick Jadot à 7,5 % et Fabien Roussel à 4 % des intentions de vote. En considérant que, plus que de réelles prévisions de premier tour, ces données sont un instantané d’une dynamique électorale, et en admettant une marge d’erreur comprise entre 2 et 0,5 point, on remarque que Jean-Luc Mélenchon se maintient à un niveau qui pourrait déstabiliser, voire infirmer les prédictions du premier tour. Si le candidat Fabien Roussel n’avait pas décidé que son parti, pour la première fois depuis treize ans, devait s’affranchir de la tutelle insoumise et concourir seul, les scores additionnels de La France insoumise et du PCF le propulseraient sans doute au second tour. Rappelons les 19,58 % de votes pour Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2017.

La gauche extrême ne s’y est pas trompée : le week-end dernier, la primaire populaire a décidé de soutenir le candidat le mieux placé dans les sondages, quand bien même c’était Yannick Jadot qui était arrivé en deuxième position lors de cette consultation, derrière Christiane Taubira, mais devant Jean-Luc Mélenchon. Son Union populaire est considérée comme le « meilleur véhicule politique pour faire gagner nos idées à la présidentielle », peut-on lire dans le communiqué de la primaire populaire. « Notre force de mobilisation doit servir la victoire de l'écologie et de la justice sociale. Maintenant, nous devons gagner », poursuivent-ils (Le Figaro avec AFP, le 5/3/2022).

Certes, la candidature de Fabien Roussel et son succès relatif s’expliquent notamment par les errances idéologiques, les tendances islamo-gauchistes, la promotion du multiculturalisme renommé « créolisation » de La France insoumise et de son héraut : Fabien Roussel, comme nous l’écrivions il y a quelques semaines, est le candidat du marxisme du terroir. Un autre style de « en même temps ». Mais si, d’aventure, la stratégie du vote utile à gauche venait à prendre de l’ampleur, il y a fort à parier que des électeurs d’EELV ou du PCF se résoudraient à voter pour Jean-Luc Mélenchon.

L’autre alternative

Signe de ce frémissement, le meeting qu’il a tenu, ce week-end, à Lyon, a rassemblé près de 15.000 personnes. Il est le seul, avec Éric Zemmour et Marine Le Pen, à présenter un projet de rupture, d’alternative radicale, quand tous les autres se réduisent à un projet d’alternance. On sent que, pour les Français, les gouvernements des trente dernières années, alternances de politique de centre droit et de politique de centre gauche, ont peu ou prou la même couleur. La lassitude, le désintérêt de la vie politique et de la chose publique qui en sont la conséquence font que ces candidatures suscitent, cette fois-ci plus encore qu’auparavant, un certain intérêt. Seront-elles un remède à l’abstention ?

Sur les réseaux sociaux, les soldats de Jean-Luc Mélenchon répètent à l’envi qu’il faut se battre pour accéder au deuxième tour. Propagande pour créer une dynamique, bien sûr, mais les arguments du programme passent presque au second plan par rapport à cet objectif. L’extrême gauche se prend à rêver d’une candidature qui ne soit pas seulement de témoignage, de conviction.

Lors de son meeting, Jean-Luc Mélenchon, toujours bon orateur, sachant manier le verbe avec force et roublardise, s’est exclamé : « Craignez-moi, puissants. J'ai 70 ans, je ne fais pas une carrière. Je n'aspire plus qu'à un honneur, celui d'être le premier qui tiendrait parole à la tête de l'État. » Un lyrisme qui ne doit tout de même pas faire oublier qu’en réalité, celui qui affirme ne pas être là « pour la carrière » - un emprunt assez visible à la rhétorique zemmourienne - a été président du conseil général de l’Essonne, député, sénateur pendant plus de 18 ans, ministre, député européen et président de parti. Un pur produit du système… Il est temps, pour lui, de prendre sa retraite.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/03/2022 à 16:27.
Marie d'Armagnac
Marie d'Armagnac
Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Mieux vaut encore melenchon que macron. Dans quelques années les islamistes le remplaceront et il en sera fini de cette société hygiéniste et consumériste.

  2. JL.MELENCHON déclare: Je n’aspire plus qu’à un honneur, celui d’être le premier qui tiendrait parole à la tête de l’État. » ,IL ne manque pas d’air puisque, comme les autres sauf CLARA EGGER, il refuse tacitement depuis des mois de s’engager en cas d’élection le 20 avril à lancer début mai pour le 25 septembre un référendum donnant le pouvoir aux citoyens. Cela en leur donnant l’initiative de la révision de la Constitution permettant donc le référendum en toutes matières.
    Donc ABSTENTION!!!

  3. Vous dites « sondages  » ? Mais autour de vous, connaissez-vous beaucoup de gens prêts
    à voter Macron ? Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, je n’en connais pas., et je ne suis pas la seule à se faire cette réflexion. Alors, il est possible que Mélanchon soit au 2nd tour, mais il aura à faire à toute la droite, et je ne crois qu’il pourra faire le poids décisif. Alors ne doutons pas !

  4. La créolisation de la société, si chère à M. Melanchon, ne serait pas si inéluctable que ça si l’on en croit ce surprenant exode Ukrainien où on observe, ça nous change, une arrivée exclusivement de femmes et d’enfants, les hommes défendant leur pays. Pauvre Melanchon !

  5. C’est un TRIBUN, il sait parler, galvaniser, ceux qu’il arrive à capter sont fascinés par ses « belles paroles », après c’est comme d’habitude. Un jour il défile avec la famille Traoré, et le lendemain avec les autres.

  6. Mélenchon bien sur ! ou…….NDA après le retrait, devenu vital pour eux deux,…..et nous de MLP et de EZ qui sont cuits de toutes façons! !

  7. Melonchon sera toujours Melonchon faisant beaucoup de tort à Melonchon, alors qu’Adrien est encore un peu tendre ou pas encore assez mûr.

    Dommage pour le pays

  8. Un second tour Macron-Mélanchon… qui choisir, Charybde ou Scylla, la peste ou le choléra… il faudrait prévoir des cellules psychologiques à côté des isoloirs ! Quel que soit le résultat, il resterait à souhaiter un coup d’Etat militaire, le plus vite possible !

  9. C’est sûr que la division du camp populiste perpétrée par le clan Zemmour-Bolloré lui ouvre une perspective.

  10. Les sondage font partie de la campagne de déstabilisation et de propagande.
    Macron ne fera pas de meeting, car la salle sera vide.
    30% dans les sondage ? Quand on se souvient des score de ses copains aux régionales et aux municipales, ce score laisse rêveur !
    Propagande !
    Les magouilles et les bourrage d’urnes sont-ils en préparation ?

    • « Les magouilles et les bourrage d’urnes sont-ils en préparation ? »
      Oui, mais quoi faire pour les écarter ?

      • Mettre le feu à tous les serveurs informatiques gérés par les américains et par Dominion en France et en Europe (Allemagne surtout). Ce logiciel qui a basculé les « résultats » des Etats pro-Trump en additionnant les bulletins pour Biden, des sacs postaux non ouverts avant les votes.

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