Et si une candidature Zemmour brisait le cordon sanitaire ?

zemmour

La France est un pays de castors. Pour les dirigeants de LR comme pour ceux de LREM, un seul objectif politique : faire barrage au Rassemblement national. Rien de nouveau sous le soleil. Cela fait quarante ans que cela dure. Le « front républicain » a déporté la France à gauche. Il a rendu impossible toute mesure sérieuse de contrôle de l’immigration, de réforme de la Justice, de redressement de l’Éducation nationale. Pire, dans de nombreuses villes et circonscriptions, le front républicain a fait des lobbys islamistes les arbitres des élections : ils apportent une clientèle communautarisée qui remplace électoralement des Français de souche ostracisés. Au final, c’est le front républicain qui est responsable du chaos ethnique et du chaos sécuritaire.

Il faut en sortir !

Comment, sinon en diversifiant l’offre politique, préalable à toute recomposition du paysage politique ?

C’est ici qu’une possible (probable ?) candidature Zemmour prendrait tout son sens.

En rassemblant et en mobilisant un électorat nouveau.

Voici le socle électoral de départ d’une candidature Zemmour :

- Offrir une perspective nouvelle à des électeurs souverainistes en mal de représentants (Dupont-Aignan, Philippot, Asselineau) ainsi qu’à « la droite hors les murs » (Poisson, Coûteaux).

- Regrouper les électeurs de LR qui ne peuvent rester indéfiniment solidaires de la dérive macroniste de leur direction et de leurs candidats aux régionales : de Jacob à Larcher, de Pécresse à Muselier (pardon pour ceux que j’oublie). Le PS est mort, LR, appendice de la LREM, n’a plus de raison d’être. Il ne faut pas laisser orpheline la partie droite de ses électeurs.

- Mobiliser des électeurs réfugiés dans l’abstention, faute d’offres politiques jugées satisfaisantes ; ces électeurs qui ne croient plus dans les marionnettes de LR tout en répugnant au vote Marine Le Pen.

Zemmour occupe une place à part et nouvelle, aujourd’hui, dans le paysage audiovisuel français, demain peut-être dans le paysage politique : il est à la fois hors système par son discours à l’opposé du politiquement correct et dans le système par les lieux où il s’exprime et les interlocuteurs avec qui il débat.

Il tient un discours radical et en même temps il capte l’intérêt des intellectuels (Onfray), des CSP+ et des urbains rétifs à Marine Le Pen (dont le point fort reste la France périphérique acquise à sa « fesse populaire »). Une candidature Zemmour élargirait incontestablement le champ électoral de la droite nationale et identitaire.

J’entends les piaillements du côté du Rassemblement national : il ne faut pas qu’il y aille, il risquerait d’empêcher Marine d’être au second tour. Certes. Le risque existe. Comme existe le risque – la chance plutôt - d’un duel Zemmour/Marine…

Mais le risque le plus grand, pour la France, n’est pas l’élimination de la candidate du RN au premier tour, c’est la réélection de Macron (ou de son remplaçant) au second. Et pour cela, il faut des réserves de voix au second tour. Il faut briser le cordon sanitaire. Le RN n’y arrivera pas seul. Pas de recomposition politique sans novation. Pas de succès possible sans élargissement du socle électoral intellectuel et sociologique. Comme le dit Zemmour, c’est « maintenant qu’il faut passer à l’action ». Mieux que gérer un petit héritage !

Jean-Yves Le Gallou
Jean-Yves Le Gallou
Ancien député européen, essayiste - Président de Polémia.

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