États-Unis : Joe Biden durcit le ton face à l’immigration

BIDEN

Les Américains n’en peuvent plus. 80 % d’entre eux considèrent que leur gouvernement est inefficace face à l’arrivée massive de migrants venus de la frontière du pays, faisant de ce sujet la première préoccupation des Américains. De fait, la frontière sud du pays est constamment à flux tendu. Début mai, la police aux frontières américaine signalait l’appréhension d’au moins 129.000 clandestins pour le seul mois d’avril. Face à une telle situation, l’exécutif s’est empressé de faire une grande annonce. Dans un discours tenu à la Maison-Blanche, mardi 4 juin, au sujet de la frontière avec le Mexique, Joe Biden s’est montré décidé à enrayer la crise migratoire que connaît son pays. « La vérité simple, c’est qu’il existe une crise migratoire mondiale, explique-t-il, et si les États-Unis ne sécurisent pas leur frontière, il n’y a pas de limite au nombre de personnes qui pourraient tenter de venir ici. » Pour Biden, cette décision est avant tout motivée par la volonté de préserver le modèle de vie américain : « Non pas pour s’éloigner de qui nous sommes, en tant qu’Américains, mais pour s’assurer de la préservation de ce que nous sommes pour les générations futures. »

Un durcissement des règles d’asile

De quoi est-il exactement question ? Après les grands discours, les actes. C’est ainsi que le président Biden a ratifié un décret à effet immédiat. Le nouveau texte prévoit la fermeture de la frontière avec le Mexique dans le cas où plus de 2.500 personnes l’auraient illégalement franchie en l’espace d’une semaine. Par ailleurs, tout dépôt d’une demande de droit d’asile sera rejeté lors de cette période si la personne est clandestinement arrivée sur le sol états-unien, provoquant par là même son expulsion du territoire. Cette situation exceptionnelle est prévue pour durer jusqu’à ce que le nombre hebdomadaire d’arrivées d’illégaux revienne aux environs de 1.500.

Englué, Joe Biden devait réagir, tant les attentes des Américains sont grandes. Un peu plus de trois ans après son arrivée au pouvoir, le président démocrate souffre d’un bilan désastreux dans ce registre. Au dernier trimestre 2023, presqu'un million d’interpellations de clandestins ont eu lieu sur l’ensemble du territoire américain, dont 80 % n’ont eu lieu qu’à la seule frontière mexicaine. Pire, encore : l’année 2023 bat tous les records en matière d’entrées illégales (3,2 millions tous États confondus, dont 2,5 millions étaient dans le sud du pays).

Trump, grand vainqueur ?

L’élection présidentielle américaine de 2024 approche. L’ancien président et candidat présumé du Parti républicain, Donald Trump, sait que la politique migratoire de son rival est son talon d’Achille. Promettant d’engager une grande politique de reconduite aux frontières – prenant pour exemple l’opération Wetback, sous le mandat d’Eisenhower, qui avait permis l’expulsion de plus d’un million d’illégaux hors des États-Unis. Une déclaration a priori soutenue par la moitié des citoyens américains interrogés par l’institut SRSS pour CNN en janvier dernier. Toutefois, l’opinion publique reste assez divisée sur la question migratoire. Rien de surprenant : que l’on soit républicain ou démocrate, on ne pense pas la même chose.

Si 45 % de l’ensemble des Américains estiment que la situation à la frontière mexicaine constitue une vraie crise, les résultats sont bien plus contrastés en prenant en compte les sensibilités politiques de chacun. En effet, ce chiffre monte à 70 % chez les républicains, mais tombe à 22 % pour les démocrates, toutes tendances confondues. La situation aux frontières présente donc un triple enjeu politique pour le président en exercice. Devant modérer l’aile gauche du Parti démocrate tout en satisfaisant une grande partie de l’opinion qui subit de plein fouet l’arrivée massive d’illégaux, Joe Biden se voit également confronté à un bilan migratoire catastrophique qui ravit les intérêts de campagne de Trump.

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

13 commentaires

  1. Ce type qui ne trouva même pas sa chaise ce 6 juin qui peut croire encore à ce qu’il peut dire. Lamentable.

  2. Les Démocrates américains sont bien les mêmes que nos gens de gauche, inconscients de beaucoup de problèmes, et, on peut le craindre en les observant depuis des dizaines d’années, incurables !

  3. Le pauvre Biden obligé de reprendre le thème porteur de Trump… C’est tout dire de la débâcle démocrate… Malgré les sondages « au coude à coude »? On dirait du Macron. Nouveau slogan des Démocrates : MAGA!

  4. Les Américains ont de la chance , leurs migrants sont des latinos de culture chrétienne , mais ils doivent se méfier , via la Canada les musulmans du Moyen Orient arrivent .

  5. Tout les pays du monde ont compris et comprennent que l’immigration est un fléau ; Mais Macron lui persiste et signe avec l’invasion migratoire sur le sol FRANCAIS . Si nous laissons faire notre civilisation disparaitra . Ce qui m’exaspère au plus haut point , c’est Macron et son gouverne-ment ont complètement zappé le chômage et les chômeurs . Ils ne parlent que immigration , immigration et immigration ,mais strictement rien pour les chômeurs ! Cette immigration coûte des milliards aux contribuables FRANCAIS . Cherchez l’erreur .

    • Et cette droite ( extrême, bien sûr ) odieuse qui persiste à contrer cette oeuvre hautement humanitaire d’accueil des malheureux victimes des conséquences d’une colonisation criminelle, quelle honte! Saluons au contraire tous ces jeunes venus compenser notre paresse dans nos usines, et dans nos lits! La relève est assurée, alléluia !

  6. Alors, même si Biden vire à l’extrême droite, où va t’on ? Demain ça va être la guerre et on n’aura plus de vaccin contre le Covid. Ah, si quelqu’un pouvait nous dénicher un vaccin contre la connerie, la duplicité, la traitrise et le mensonge …

  7. La coopération renouvelée avec le Maroc porte ses fruits”, se félicite la Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Nicole de Moor. Entre janvier et fin mai 2024, 119 Marocains en séjour irrégulier ont été renvoyés de force vers le Maroc, indique son cabinet dans un communiqué. Soit deux fois plus que l’année dernière à la même période, lorsque 55 Marocains avaient été expulsés.

    Des chiffres rendus possibles par l’accord conclu entre Bruxelles et le royaume chérifien il y a un mois et demi. Le 15 avril, plusieurs membres du gouvernement, dont la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, se sont rendus à Rabat pour renouveler des traités de coopération économique. Ce fut l’occasion, aussi, de négocier des accords portant sur les retours forcés des exilés marocains. Selon Nicole de Moor, le gouvernement marocain s’est engagé à réadmettre sur son sol toute personne identifiée comme étant de nationalité marocaine et sans titre de séjour en Belgique, prérogative indispensable à une expulsion dans le pays d’origine.

  8. On veut faire passer l’immigration comme un incontournable. Imaginons un mouvement migratoire vers les pays arabes, en Chine ou dans un autre pays de ce type. Ca s’arrêterait en moins d’une demi journée, et pas avec des « caramel » comme chez nous..

    • Excatement pour avoir vécu dans les pays du Golfe.
      10 000 soudanais explusés d’Arabie en 2017.
      Le chantage aux visas de travail est très efficace.
      Tout comme le chantage pour les visa du pèlerinage

  9. Et l’Europe dans tout ça .
    Pas de problème l’Europe a des frontières étanches selon Ursula et ceux qui passent ne font que forcer la serrure , ce n’est pas une intrusion dit elle , c’est une petite visite .

  10. Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que les demandeurs d’asile syriens et afghans qui commettent des crimes graves seront expulsés vers leur pays d’origine, dans le cadre d’un changement de politique important intervenu quelques jours après qu’un policier a été tué par un extrémiste islamiste présumé

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