Eurovision : Françaises, Français, encore un effort !

eurovision Tom Leeb

Ce devrait être le grand rendez-vous annuel de la culture européenne. Une fête fidèle à notre devise commune : « Unis dans la diversité ». Un festival où se répondent la langue de Molière, de Dante, de Cervantès ou de Goethe, pour une fois capables de ne pas être les langues mortes de la planète globale de Shakespeare. Mais voilà : l’Europe est l’Amérique et l’Eurovision son prophète !

Année après année, ce concours de chansons qui récompense la prestation d’un artiste ou d’un groupe représentant chaque pays européen est devenu le symbole d’un continent qui a oublié sa vocation de berceau des civilisations et de mère des arts… pour devenir l’idiot du village mondial, la 51e étoile du drapeau américain, un courant d’air entre deux océans.

C’était l’année pour que chacun reprenne la maîtrise de sa langue : avec le Brexit, chacun pouvait crânement jouer sa partition dans sa langue maternelle… C’était, pour nous, l’occasion ou jamais, profitant d’une édition à Rotterdam, de chanter « ce plat pays qui est le nôtre » et de retrouver les accents les plus éternels et universels de notre répertoire francophone… C’était le moment de revenir dans la compétition, lassés d’y jouer les derniers rôles depuis trop longtemps… Las, la France chantera en anglais !

C’est une occasion déjà manquée, et les parieurs ne s’y trompent pas, qui déjà promettent à la France une place en queue de peloton à l’écoute du titre de la France en compétition : « The Best in Me »…

Nous avions, pourtant, les atouts d’un interprète de choix : Thomas Leeb est beau comme un Français, fils d’un grand nom de l’humour français, et il vient de s’illustrer dans un très bon film français, Edmond, issu du théâtre français, qui met en scène, avec Rostand et son Cyrano, ce qu’il y a de plus français dans l’esprit français !

Alors, bien sûr, on se réjouira que la France, cette année, ne soit plus représentée par ce demi-homme qui aurait voulu devenir un demi-dieu - Bilal Hassani –, copie imberbe de Conchita Wurst, vainqueur (vainqueuse ?), quelques années plus tôt, et pur produit de la mode non genrée du moment.

Mais on se souviendra que les plus belles victoires de l’histoire du concours sont celles de candidats assumant leur nationalité, leur culture et leur peuple, et notamment Johnny Logan, auteur-compositeur-interprète pour l’Irlande, triple vainqueur en 1980, 1987 et 1992 et seul artiste à s’y être illustré plus d’une édition. Il reste dans les mémoires pour avoir célébré sa victoire d’un vibrant et patriotique « I love you, Ireland ! », repris lors de sa nouvelle victoire par un fidèle « I still love you, Ireland ! »

Et si chanter l’amour de son pays était le secret de la victoire à l’Eurovision ? Et si « The Best in Me » valait moins que ce qu’il y a de meilleur en nous-mêmes ? Et si, enfin, pour gagner, nous choisissions de boxer… à la française !

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