Euthanasie : l’influence de Jean-Luc Romero-Michel
4 minutes de lecture
Alors qu’une proposition de loi voulant légaliser l’euthanasie est en cours d’examen à l’Assemblée nationale, on a voulu savoir qui militait pour « le droit à mourir dans la dignité ».
Jean-Luc Romero
Il est connu comme le loup blanc. Affable, souriant, courtois et joyeux. Jean-Luc Romero-Michel fait presque partie des meubles dans la vie politique parisienne. Ayant commencé sa carrière au RPR puis à l’UMP avant de finir à gauche, il siège au conseil régional depuis 1998. Ancien adjoint au maire du XIIe arrondissement, il est depuis 2020 adjoint du maire de Paris, « chargé des droits humains (sic), de l'intégration et de la lutte contre les discriminations ».
Car, en plus d’être un professionnel de la politique, Jean-Luc Romero-Michel est avant tout un militant associatif versé dans la métapolitique. Gay assumé, il préside l’Association du droit à mourir dans la dignité, lobby actif revendiquant la légalisation de l’euthanasie en France, mais aussi délégué général de l’association Élus locaux contre le SIDA, association composée d’élus aux marraines célèbres comme la chanteuse Sheila et Roselyne Bachelot. Coïncidence : le délégué général associatif de cette association, Philippe Lohéac, est aussi délégué général de l’Association du droit à mourir dans la dignité présidée, on le rappelle, par Jean-Luc Romero. Une double casquette qui est partagée par le jeune Sébastien Augé, à la fois vice-président d’Élus contre le SIDA, administrateur de l’ADMD et référent ADMD 93.
Allons plus loin dans l’entourage. Jean-Luc Romero-Michel est veuf de Christophe Romero-Michel, de trente ans son cadet, décédé à la suite d’une séance de chemsex (« sexe sous drogue ») dans l’Est parisien. Le partenaire du moment du défunt a, d'ailleurs, été condamné pour homicide involontaire en ce mois de janvier 2021. Une épreuve qui donnera l’occasion à l’adjoint d’Hidalgo d’écrire un livre poignant sur le deuil, ouvrage intitulé Plus vivant que jamais, en hommage à son époux trop tôt disparu. Époux qui était très investi dans l’ADMD et, accessoirement, salarié de l’association Élus locaux contre le SIDA, autre association fondée par Jean-Luc Romero-Michel. Un livre qui lui permettra de faire avancer sa cause.
À vrai dire, Romero est à la tête d’un réseau politique et associatif extrêmement bien implanté dont les casquettes s’intervertissent sans problème. Ainsi, Rémi Marchand, figure LGBT au Mans, est aussi délégué départemental de l’ADMD dans la Sarthe. Concernant cette avalanche de coïncidences faisant des postes clefs de ces associations des bastions pour militants de la cause LGBT, il convient de préciser une donnée importante : ce n’est pas l’orientation sexuelle des personnes citées qui pose problème, est-ce besoin de le préciser ? L’appartenance à la communauté LGBT est à lire sous le prisme de l’engagement politique et des combats qui y sont menés.
Car cette galaxie est grande, on peut citer aussi Jonathan Denis, secrétaire général de l’ADMD. Également engagé dans l’association des Élus contre le SIDA de Jean-Luc Romero. Le vivier à jeunes militants de l’élu semble inépuisable.
Lobbying LGBT
Pas mal d’argent. En effet, l’une des premières décisions de Jean-Luc Romero en tant qu’adjoint du maire « chargé des droits humains (sic), de l’intégration et de la lutte contre les discriminations » a été de doubler les subventions accordées par la ville de Paris aux associations LGBT, les faisant passer de 200.000 à 400.000 euros par an. À l’échelle des budgets de Paris, la somme est à relativiser, mais le symbole est là.
Qui soutient l’ADMD ?
L’association peut se targuer d’un nombre non négligeable d’acteurs et de politiques. À commencer par la marraine de l’association, la populaire Line Renaud. On peut aussi citer le député de gauche Olivier Falorni, Laurent Fabius, Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon. Parmi les artistes et les intellectuels, on peut trouver Michel Onfray, Boris Cyrulnik, Nathalie Baye, Bruno Gaccio, Olivier Minne… On renoue avec la tradition socialiste qui est de mobiliser les artistes autour d’une cause politique. D’ailleurs, on observe depuis plusieurs jours une offensive médiatique de Line Renaud. France Infos, RTL… L’actrice et chanteuse multiplie ses apparitions pour promouvoir la légalisation de l’euthanasie.
L’euthanasie est un combat qui a débuté dans les plus hautes sphères de l’État. Forts de moyens financiers, les militants de l’ADMD font, depuis plus de dix ans, un travail de lobbying d’une efficacité redoutable. La stratégie ressemble à celle utilisée pour chaque « avancée » sociétale : la revendication d’une minorité partant toujours du haut pour convaincre le bas à grand renfort de sondages plus ou moins orientés, d’études et de chantage émotionnel. Quand on utilise la souffrance des malades en fin de vie pour faire avancer sa cause, quand on plaide pour la mort miséricordieuse, on glisse dans une avalanche sans fin.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :