Euthanasie : vives tensions à l’Assemblée autour du projet de loi fin de vie

Capture d'écran X
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Ce lundi 4 juin, les députés débattaient, à l'Assemblée nationale, du projet de loi sur la fin de vie, pour lequel le vote solennel aura lieu le 18 juin. Des échanges tendus, parmi lesquels l'intervention de la députée (RN) du Var Laure Lavalette s'est particulièrement démarquée. « Votre loi touche exactement à la substantifique moëlle de la mission du médecin, qui n’est pas de tuer mais de sauver. Assumez ! Vous allez mettre en place une loi qui va tuer ! », s'est notamment indignée la députée, soulevant de vives protestations dans l'Hémicycle.

 

 

À droite, les propositions se rejoignent pour la plupart : ce qui importe n'est pas tant d'« aider à mourir » que de mieux prendre en charge la douleur. Dans la pratique, il s'agit de développer de toute urgence les unités de soins palliatifs. « Si les soins palliatifs étaient correctement prodigués en France, et à l'échelle de tout le monde - aujourd'hui, on sait qu'il y a un Français sur deux qui n'a pas accès aux soins palliatifs -, évidemment, il n'y aurait pas toutes ces personnes qui souhaitent partir en Belgique ou en Suisse », estime ainsi Emmanuelle Ménard, députée (non inscrite) de l'Hérault. « Nous ne pouvons pas légiférer en ce sens tant que tous les Français n'ont pas accès aux soins palliatifs partout sur notre territoire », plaide, de son côté, le député (RN) de la Haute-Marne Christophe Bentz.

 

Des soins palliatifs pour seulement 30 % des patients, c'est ça, la « grande cause nationale » ?

 

Et pour cause : les soins palliatifs se portent bien mal, en France, et ce n'est pas faute, pour les parlementaires, d'avoir alerté le gouvernement en ce sens : en décembre 2017, le député (LR) de l'Ain Xavier Breton déposait ainsi une proposition de loi visant à faire des soins palliatifs la « grande cause nationale 2018 ». En 2021, un cinquième plan national était mis en place jusqu'en 2024 pour augmenter l'offre des soins palliatifs, avec quinze actions concrètes pour faire avancer ces unités au sein des départements. À ce jour, pourtant, le tableau est loin d'être satisfaisant : 21 départements sont encore dépourvus d'unités de soins palliatifs : Europe 1 rapporte que, concrètement, cela signifie que seulement 30 % des patients peuvent bénéficier de ces soins, avec en moyenne 2,8 lits pour 100.000 habitants. Il en faudrait 5 pour 100.000 habitants pour que l'offre réponde correctement aux besoins des malades.

Aujourd'hui, alors que le cinquième plan national visant à développer les soins palliatifs se termine, ces débats sur la loi fin de vie sont un véritable aveu d'échec. Échec du gouvernement, faute sans doute d'une volonté suffisamment forte et de moyens suffisants - quand, dans le même temps, on investit 100 millions d'euros pour se lancer dans des modes de cuisson propres -, à développer, dans les hôpitaux français, des unités propres à s'occuper de nos grands malades. La seule alternative que certains voudraient leur proposer, c'est tout bonnement de les aider à mourir. Nos malades et nos soignants ne sont pas au bout de leurs peines.

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Bravo madame macron et sa bande de mauvais sont pour l’avortement et l’euthanasie donc son appel aux migrant et justifier le grand remplacement et là et les français sont des autruches ils sont fier de leur président pauvre France à fond la descente en enfer

  2. J’espère que les résultats du 09.06 permettront de stopper net cette tuerie organisée. J’espère….

  3. Il n’y a pas à dire, mais les capitalistes de type « exclusivement financier » sont des gens efficaces.
    Ils ont d’abord mis en place une « propaganda » de masse incitant les sociétés occidentales traditionnelles à se détruire elles-mêmes politiquement. C’est quand même moins coûteux et moins visible que la guerre en Ukraine ou l’invasion de l’Irak ! (Cf. : Entre autres : L’élection d’un président « hors d’âge » aux « States » ou encore, la réélection de Macron dans les restes de la France, avec les conséquences dont l’Occident n’a pas fini de payer le prix.)
    Puis, par le biais de la destruction systématique d’un service de santé publique qui nous était envié par le monde entier, et par une « propaganda » à la fois massive et scientifique, ils tentent maintenant de nous convaincre de nous détruire nous-même pour soulager les misères inhérentes au troisième âge.
    C’est évidemment plus économique que de traiter ces souffrances humainement comme nous aurions le devoir et les moyens de le faire s’ils ne dévastaient pas nos consciences et ne pillaient pas notre économie.
    Vous verrez donc que si nous ne réagissons toujours pas, ils finiront d’ici quelques décennies par accorder des avantages successoraux financiers aux héritiers « euthanasistes » les plus efficaces !

  4. Bien sûr ue c’est ue loi ui va donner lieu à des « débordements ». La personne âgée dépendante et sans ressources personnelles pour payer une maison de retraite va culpabiliser de voir ses enfants mis à contribution et subir une énorme pression pour disparaître et leur éviter cette charge.

  5. Ce n’est pas avec les fermetures programmées de lits dans les hôpitaux, que la situation va s’arranger.

  6. Allons : l’euthanasie correspond à un nombre considérable d’inutiles, qui coûtent plus chers qu’ils ne rapportent et dont il faut payer les retraites »! (suivant ce que disait Attali, le mentor de macron).– C’est la simple réalité d’un gouvernement qui est en faillite. Avec ces « économies » on pourra sans problème rembourser les changements de genre, les GPA, et recevoir beaucoup mieux les pauvres migrants. Et puis, franchement, tuer des ringards (dont je fais partie), en plus souvent, vu leur âge actuellement, chrétiens, quel plaisir! Plaisir ajouté au fait qu’on espère pouvoir vraiment enlever la clause de conscience aux soignants qui veulent soigner : c’est jouissif!
    (commentaire ironique et acide d’une soignante diplômée en Soins Palliatifs , -en retraite et heureuse de l’être dans ce contexte-, et qui ne supporte pas qu’on puisse seulement imaginer faire une loi pour tuer)

    • Où est le temps, comme le vôtre où l’on apprenait le « nursing », l’empathie et la bienveillance envers nos pauvres malades?…

  7. « L’outrance de ce monstrueux projet de loi, qui va jusqu’à prévoir un délit d’entrave si l’entourage ou les soignants persuadent le malade de renoncer, est le dernier piège de cette entreprise politique. Tout le monde va être vent debout sur ce projet de loi en faisant sauter les articles ajoutés, et ainsi revenir au texte initial qui paraîtra finalement modéré. Or, le texte initial est déjà une horreur. Le collectif soignant – qui regroupe 800 000 personnes et vingt et une sociétés savantes médicales infirmières – s’est déjà élevé contre ce texte qui détruit la relation de soin, ment sur les mots en proposant l’euthanasie et le suicide assisté derrière « l’aide à mourir », met la pression sur les professionnels de santé en imposant leur présence, permet au tiers d’être en position d’achever un proche… et entraînera, à moyen terme, la disparition programmée des soins palliatifs qui s’effondrent dans tous les pays où l’euthanasie a été légalisée. » Analyse du Dr Gomas, spécialiste des soins palliatifs.
    Dr Jean-Marie Gomas, spécialiste des soins palliatifs.

  8. La médecine est en progrès tous les jours mais sous Macron l’urgence c’est de » zigouiller » au plus vite les anciens qui grèvent les subsides à donner à l’Ukraine et faire tuer tous ces pauvres gens Ukrainien ou Russe pour que vive le commerce Américain.

    • N’oublions pas que l’idéologie Franc-Maçonne estime la population mondiale en surnombre, et que ce serait une bonne action que de la réduire. Par tous les moyens. Et là Macron devient subitement hyperactif, on se demande pourquoi.

  9. Malgré les impôts et autres prélèvements faramineux qu’on impose aux Français qui travaillent (et oui, là nous sommes champions du monde !), la loi Leonetti n’a jamais été appliquée par manque de moyens. Et déjà, Machiavel et sa bande veulent franchir un nouveau pas alors que seule une application de cette loi Léonetti permettrait d’en évaluer l’efficacité et d’évaluer les besoins encore existants. Mais il est vrai qu’il est plus facile, beaucoup moins coûteux, de proposer une injection létale aux personnes malades ou en souffrance. Bon, pas à tous les malades : les prétendus malades mentaux qui violent, égorgent, torturent ne se verront pas proposer « cette aide à mourir » et on les laissera continuer à faire mourir des innocents. Et il paraîtrait qu’on a aboli la peine de mort en France ? Pour les criminels et les barbares, pas pour les innocents !

  10. Un echec gouvernemental? Non car une personne euthanasiée coûtera moins chère qu une personne maintenue en soins palliatifs. Il ne faut pas oublier que nous avons au pouvoir des banquiers et que les peuples sont nommés par cette caste dirigeante  » les bouches inutiles »

  11. Assassinats programmés ..quelle honte ..que les nuits de ces décideurs soient pourries ensuite ..

  12. On n’est jamais au bout de sa peine.
    Tout n’est pas une question d’argent. On peut construire des bâtiments pour ouvrir de nouvelles unités de soins palliatifs, mais trouvera t’on le personnel pour venir y travailler. On manque déjà de personnel soignant un peu partout, et tout le personnel soignant, loin de là, n’a pas le goût de travailler dans une structure où ils voient mourir à court terme tous leurs patients.
    Imaginerait on résoudre le problème des vocations dans l’église par plus de moyens financiers?
    Augmenter le nombre de places en
    soins palliatifs, c’est bien plus facile à dire qu’à faire. En pratique des soins palliatifs sont dispensés dans presque tous les services, sans nécessairement besoin d’unité entière consacrée à cela. On peut très bien recevoir de bons soins palliatifs sans être dans une  » unité de soins palliatifs »!
    La plus part des soins palliatifs peuvent être réalisés dans n’importe quelle « unité »: dans n’importe quel service et même à domicile. On peut aussi imaginer l’existence d’unités de soins palliatifs officielles, où les soins ne sont pas meilleurs qu’ailleurs, mais avec l’avantage que sur le papier tout ira bien: chacun aura droit à sa place en soins palliatifs. A chacun sa chance.

    • Tout à fait d’accord . D’ailleurs dans certains hôpitaux , il existe une «  unité mobile de soins palliatifs » avec médecins , infirmières psychologues dédiés à cette discipline . Ils se déplacent au lit du patient sur demande de l’équipe soignante du service de soins et en collaboration avec elle , instaurent et suivent des traitements destinés à soulager les patients et leur offrir un réel confort de vie .

  13.  » Vous allez mettre en place une loi qui va tuer ! « . Non seulement. C’est donner le droit de meurtre à des minables qui vont se sentir sublimés par le pouvoir de décider qui va vivre et qui va mourir. Même Hitler n’aurait pas osé !

  14. On ne peut, décemment, au vu de la situation économique du pays – 3100 Mrds de dettes – consacrer un euro aux soins palliatifs. Par contre, Vendredi le chef de l’état en faillite va recevoir en grandes pompes le soldat Zelinsky pour parler  » des besoins de l’Ukraine » !! Et là, je vous fiche mon billet, que le Mozart de la finance, avec son chef de l’économie, le Beethoven de cette même économie, trouveront quelques milliards à offrir à l’Ukraine pour, encore faire tuer le bon peuple ukrainien et éventuellement quelques soldats ou civils russes.

    • Oui, mais recevoir un na si qui,en plus sait jouer du piano debout et sans les mains, c’est tout de même plus jouissif et plus important que de payer un soignant qui s’occupe de faire la toilette d’un malade en fin de vie, lui soigne sa douleur et lui fait des câlins. Certes, ils coûtent tous très chers, mais faire joujou avec des bombes, c’est quand même plus drôle! Et comme vous le dites si bien  » le Mozart de la finance, avec son chef de l’économie, le Beethoven de cette même économie, trouveront quelques milliards à offrir à l’Ukraine pour, encore faire tuer le bon peuple ukrainien et éventuellement quelques soldats ou civils russes. » = Ils adorent tuer.

  15. Que l’argent donné à Zelinsky soit réorienté vers les soins palliatifs et la boucle sera bouclée.

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