Excuse de la minorité pour les délinquants : 62 % des Français sont contre !
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Décidément, les temps changent et il est à croire que la société française est en train d’achever un cycle, tel qu’en témoigne ce sondage CNews du 5 octobre commandé à l’Institut CSA. La question posée à nos compatriotes est des plus simples : « Faut-il supprimer l’excuse de minorité dans les affaires de trafic de drogue ? »
Il est évidemment fait révérence à l’article 122-8 du Code pénal selon lequel « les mineurs capables de discernement sont pénalement responsables des crimes, délits ou contraventions dont ils ont été reconnus coupables, en tenant compte de l’atténuation de responsabilité dont ils bénéficient en raison de leur âge ».
À cette interrogation, la réponse est sans ambiguïté. 62 % des Français y sont favorables ; soit une grande majorité. Quand on détaille les réponses, on se rend compte du chemin parcouru après des décennies de laxisme judiciaire. S’agissant « d’enfants », on aurait pu croire que les Françaises seraient plus indulgentes que les Français. C’est tout le contraire : les femmes sont 68 % à soutenir cette mesure, contre « seulement » 56 % pour les hommes.
Les jeunes plus sévères que les vieux
Pareillement, on aurait pu imaginer que les plus jeunes seraient plus coulants que leurs aînés, car censés être plus sensibles à l’angélisme médiatique ambiant. Une fois de plus, c’est le contraire : 62 % des 18-24 ans soutiennent cette proposition, contre 56 % des 65 ans et plus. Autre surprise de ce sondage, les fameux CSP+, souvent donnés pour être plus « larges d’esprit », plébiscitent la remise en cause de cet article 122-8, à hauteur de 69 % (70 % pour les sympathisants de Renaissance, le parti macronien), tandis que les CSP–, la France périphérique en d’autres termes, ne sont que 53 % à répondre par l’affirmative.
Là où tout se complique, c’est quand on creuse les opinions politiques des sondés. Surprise : 53 % des électeurs de gauche sont partisans de plus de sévérité en la matière. C’est même presque vrai pour ceux qui, traditionnellement, déposent un bulletin LFI dans l’urne : 47 %, contre 53 %. Une quasi-majorité, donc. Autre surprise, 57 % des électeurs écologistes sont partisans d’une telle réforme…
En revanche, et ce, sans surprise cette fois, la mesure est plébiscitée à droite, des LR à Reconquête tout en passant par le Rassemblement national, avec des résultats oscillant de 69 % à 74 %.
Bref, la situation est en train de changer et une grande majorité de Français paraît ne plus être sensible aux arguments victimaires, dont le jeune âge des voyous interpellés. Une véritable lame de fond, sachant que le même genre de question avait été posée par CNews et CSA le 2 juillet dernier, avec déjà cette même réponse, non point sur les trafics de drogue, mais pour les mineurs arrêtés durant les émeutes estivales : « Sept Français sur dix sont favorables à la suppression de l’excuse de minorité. »
Le nouveau visage de la délinquance
Ce qui a également changé, c’est la nature nouvelle de cette délinquance juvénile. Nous sommes loin des blousons noirs qui saccageaient la place de la Nation, le 22 juin 1963, après avoir seulement écouté Johnny Hallyday et Sylvie Vartan en concert. À l’époque, Philippe Bouvard écrivait, dans L’Aurore : « Quelle différence entre le twist de Vincennes et les discours d’Hitler au Reichstag, si ce n’est un certain parti pris de musicalité. » Seulement voilà, du twist au gangsta rap, de la revente, sous le manteau, de paquets de Gauloises tombés du camion au commerce du shit et de la cocaïne, entre autres substances illicites, les temps ne sont plus les mêmes. Ce dont le gouvernement commence à se rendre compte, obligé qu’il est de courir après une opinion publique de moins en moins « bienveillante » quant à une violence de jeunes de plus en plus sauvages. D’où les promesses électorales, les effets d’annonce, une fermeté affichée mais, pour le moment, guère suivie d’effets.
Car ce qui paraît demeurer immuable, c’est l’entêtement des démocraties libérales à gouverner contre les aspirations et les intérêts de ces peuples dont elles prétendent avoir la charge. Ce qui est assez logique, pour ces gens estimant qu’en démocratie, ce même peuple n’est jamais rien d’autre qu’une simple variable d’ajustement. Jusqu’à quand durera la mascarade ? La question n’a jamais été aussi brûlante.
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Un vert manteau de mosquées
8 commentaires
Le professeur Rudolph Rummel de l’Université d’Hawaï a calculé qu’au cours du 20e siècle, excluant les guerres étrangères, 262 millions de personnes ont été tuées par leur propre État.
« l’entêtement des démocraties libérales à gouverner contre les interêts et aspirations des peuples dont elles ont prétendûment la charge « .
« Fermeté affichée mais guère suivie d’effets »
On ne peut mieux dépeindre la situation : MERCI Monsieur GAUTHIER.
Dans les choix politiques il faut être cohérent, si 62% comme dit dans l’article, sont contre l’excuse de minorité, ils n’ont qu’à le confirmer dans les urne et Macron n’aurait pas été réélu, ou tout aussi grave, laissé réélire en s’abstenant, ou allant à la pèche.
Mettez moi tout ca en maison de correction et plus d’aide pour ces familles et retour a l’envoyeur
Et qu’est ce que ça va changer de savoir que les français sont contre l’excuse de la minorité des délinquants? encore un coup d’épée dans l’eau avec effet de manches.
Dans un pays qui a interdit, que dis-je judiciarisé , la fessée il est inutile de se demander pourquoi les jeunes sont de plus en plus violents. Plus d’autorité à la maison, encore moins à l’école et liberté totale au dehors. Ils n’ont souvent … que 12 ans ! que sera-ce dans quelques années lorsqu’ils seront majeurs ? La société se prépare des lendemains qui vont décoiffer.
Et l’ouverture, ou plutôt la réouverture des maisons de correction c’est pour quand ?
Est ce que l’on écoute l’avis de la majorité des Français .Je crains que non..
1/3 des juges adhèrent au Syndicat de la magistrature: ils veulent détruire la France. Il faut les révoquer après procès où témoigneront les victimes de la maljustice.